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mercredi 9 octobre 2019

Turritopsis dohrnii; la méduse immortelle


Parmi les fascinantes créatures de nos océans, il y a l’incroyable (et magnifique) “Méduse immortelle” (Turritopsis dohrnii), une petite créature biologiquement immortelle. D’un diamètre d’environ 1 cm, T. dohrnii est l’un des rares animaux capables de revenir entièrement à une phase sexuellement immature après avoir atteint la maturité sexuelle.



Ainsi, si T. dohrnii est exposée à un stress ou à une agression physique, est malade ou âgée, elle peut revenir au stade de polype (l’une de ses formes initiales après la planula). Ce processus étant théoriquement répétable indéfiniment, cela lui offre l’immortalité biologique. Le processus impliqué est celui du développement cellulaire de la transdifférenciation, qui modifie l’état différencié des cellules et les transforme en de nouveaux types de cellules.




Cette immortalité biologique mystérieuse fait de T. dohrnii une cible importante de la recherche scientifique, notamment dans le contexte du vieillissement.

Comment Turritopsis dohrnii inverse-t-elle son vieillissement ?

Le vieillissement est un mécanisme biologique étudié par un grand nombre de scientifiques et représente un domaine de recherche très actif. La régénération cellulaire et l’inversion du vieillissement sont des objectifs poursuivis par les biologistes depuis de nombreuses années. Si ces propriétés échappent toujours à l’Homme, des organismes, comme la méduse Turritopsis dohrnii, les maîtrisent naturellement, au point d’atteindre l’immortalité biologique.

Cette méduse de la famille des hydrozoaires (organismes possédant une forme « polype » et une forme « méduse ») mesure environ 1 cm et vit essentiellement en mer des Caraïbes ainsi que dans les eaux Méditerranéennes, préférant les eaux plutôt chaudes. Elle se nourrit de plancton, d’œufs de poisson et de petits mollusques.

 Olivia Fern/Getty


Mais surtout, elle est dotée d’une propriété fascinante : comme la plupart des autres méduses, elle est capable de renouveler ses cellules, et aussi d’inverser le processus de vieillissement pour repasser d’un stade de vieillesse à un stade plus juvénile.

La méduse Turritopsis dohrnii fait partie de la famille des hydrozoaires. Elle est capable d’inverser son processus de vieillissement. Crédits : ABC Science



En effet, Turritopsis faisant partie de la famille des hydrozoaires, sa vie se décompose en deux stades :

La forme « polype » : c’est sa forme immobile. L’animal est attaché au fond de l’océan sous forme d’un polype (forme fixée des organismes hydrozoaires possédant un tube digestif entouré de tentacules)

La forme « méduse » : c’est le stade libre de l’organisme. L’animal se présente sous la forme d’une méduse. C’est à ce stade que peut avoir lieu la reproduction sexuée.

Au cours de son cycle de développement, Turritopsis passe par les étapes de polype (à gauche) puis de méduse (à droite). Crédits : Barcrot Media/Onedio


La méduse Turritopsis est donc capable de retourner au stade de polype, et ce même après avoir atteint sa maturité sexuelle. Elle retrouve une forme plus juvénile et redonne alors une colonie de polypes, qui eux-mêmes pourront redonner une colonie de méduses.

Reproduction et cycle de vie de Turritopsis dohrnii

Turritopsis dohrnii peut se reproduire de deux manières différentes :

Elle se reproduit de manière asexuée par bourgeonnement médusaire. ➔ La forme polype donnera des méduses par bourgeonnement.

Elle peut aussi se reproduire de manière sexuée. C’est sous la forme méduse qu’elle pourra produire des gamètes (ovules et spermatozoïdes) qui seront fécondés.

La forme polype libère, par bourgeonnement, des méduses (forme libre et mobile). Ces méduses vont pouvoir se reproduire par la production de gamètes. Une fois ces gamètes fécondés, elles deviennent des petites larves appelées « larve planula ».

Schéma récapitulant le cycle de vie ordinaire des hydrozoaires. Crédits : DORIS


Lorsque ces larves se retrouvent déposées dans un sol, elles s’y fixent et maturent de nouveau, mais cette fois sous leur forme « polype ». Une fois que le polype s’est développé, celui-ci pourra de nouveau donner une colonie de méduses par bourgeonnement.

Des chercheurs ont toutefois observé que le spécimen Turritopsis dohrnii vieillissait de manière inverse, sautant plusieurs étapes du cycle pour revenir à un stade plus précoce du développement (celui de polype) directement à partir de l’état de méduse.

Il peut ensuite croître de nouveau et donner toute une colonie de nouveaux individus méduse par bourgeonnement du polype. En effet, grâce au processus appelé transdifférenciation, la méduse pourra revenir, à partir de l’état « méduse », à celui de polype sans avoir à repasser à l’état larvaire (et sans fertilisation).


Schéma présentant le cycle de vie de Turritopsis (rouge)
Crédits : Hickman, Keen, Larson Roberts & Eisenhour