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vendredi 6 décembre 2019

Comment les Saint-Nicolas suisses se préparent


St Nicolas et le Père Fouettard se préparent à l'action
(Keystone/ennio Leanza)


En Suisse alémanique, il s’appelle «Samichlaus», et c’est un job exigeant. Chaque année, il doit suivre un cours pour se remettre à niveau. swissinfo.ch a visité un atelier de Père Noël à Zurich, où on ne fabrique pas de jouets, mais où on aiguise des compétences.

Les cours sont organisés par la Société Saint-Nicolas de la ville de Zurich, un groupe de 220 volontaires, sans affiliation religieuse. Sur une période de 12 jours pendant l’Avent, 40 équipes de la Société, composées de Pères Noël, de «Schmutzlis» (Pères Fouettards) et d’«Eseli» visitent près de 1000 familles, homes pour enfants et personnes âgées, crèches, écoles et hôpitaux.

Ils lisent des histoires et chantent des chants de Noël. Le Père Fouettard est l’alter ego effrayant du Père Noël, vêtu d’une robe brune, et Eseli est le chauffeur. À certains endroits, le Père Noël se déplace encore à dos d’âne, mais à Zurich, la voiture est définitivement plus pratique.

Même un banquier fait le Père Noël

Les volontaires viennent d’environnements très divers: swissinfo.ch a parlé au banquier Dario Bordin, qui est membre du groupe depuis l’âge de 16 ans. Il en a maintenant plus de 30. Pour lui, l’expérience est «incroyablement enrichissante».

La tradition du Saint-Nicolas

En fait de Père Noël, on devrait plutôt parler de Saint-Nicolas. Le personnage s’inspire d’un ancien évêque grec, qui faisait des miracles et aidait les pauvres. Sa fête est célébrée le 6 décembre, jour de sa mort. C’est le jour où la plupart des Saint-Nicolas passent dans les écoles et les institutions. Le Saint-Nicolas version protestante est habillé de rouge, alors que dans les régions catholiques, il porte une robe d’évêque. Il distribue des fruits et des noix, mais contrairement au Père Noël américain, par exemple, il ne donne pas d’autres cadeaux.

Commander son Père Noël par WhatsApp

La Société Saint-Nicolas de Zurich est une organisation moderne. Les services sont tous listés sur son site internet et on peut commander une visite par WhatsApp. Ce n’est pas gratuit, mais l’argent sert à aider des pauvres de la ville à payer leurs factures ou à offrir des cadeaux à des familles défavorisées et à des enfants handicapés. Les Pères Noël ont également une cabane en forêt où on peut leur rendre visite.

Pas si méchant

La figure de Schmutzli provient d’une vieille tradition alpine de personnages censés chasser les démons. Il porte généralement un balai, servant à l’origine à punir les enfants qui n’ont pas été sages, d’où son nom français de Père Fouettard. Mais dans la version moderne et zurichoise, le balai sert à nettoyer ses chaussures. Autrefois, il enfermait les vilains gamins dans son sac, alors qu’aujourd’hui, il le remplit de fruits et de chocolats qu’il distribue. La légende dit que Schmutzli travaille dur à faire des biscuits, à ramasser des herbes et à couper du bois pour le feu, tandis que le Père Noël reste assis à lire un livre. Bref, il n’a pas forcément le beau rôle, mais il n’est pas méchant non plus.

Pas de punitions

Généralement, c’est au Père Fouettard que les parents «dénoncent» leurs enfants qui n’ont pas été sages, et certains s’attendent encore à les voir réprimandés. Mais ce n’est pas du tout le genre de la maison: les deux visiteurs encapuchonnés sont là pour apporter de la chaleur et de la joie, et pas pour punir les enfants.

La tradition survit

En plus de ses visites à la maison, la Société Saint-Nicolas organise encore une parade annuelle dans les rues de Zurich, le dernier dimanche de l’Avent. Les enfants s’alignent sur les trottoirs pour recevoir un des 15'000 biscômes que distribuent des dizaines de Pères Noël.

Voilà certainement une des plus joyeuses coutumes suisses, mais survivra-t-elle à l’épreuve du temps? Karin Diefenbacher, de la Société Saint-Nicolas, affirme que la demande pour incarner un Père Noël dépasse l’offre, preuve que la tradition est bien vivante. «Et de plus en plus de gens viennent à notre parade chaque année», ajoute-t-elle. Une parade, une société et des activités comme il en existe beaucoup d’autres en Suisse. À Fribourg, ville située sur la frontière des langues et dont le patron est Saint-Nicolas, la procession organisée autour du 6 décembre attire régulièrement jusqu’à 25'000 personnes.


Julie Hunt