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mardi 21 janvier 2020

La TV reste le principal influenceur d'opinion




Les Suisses ont continué de se forger leur opinion principalement grâce à la télévision en 2018. La presse écrite a elle perdu quelques plumes, alors que les offres en ligne ont pris de l'importance.

Les médias en ligne ont gagné trois points d'influence sur l'opinion nationale, passant de 15 à 18%, selon les résultats du nouveau monitoring des médias suisses publiés mardi. Ils réduisent ainsi l'écart avec la presse écrite (20%), qui perd deux points.

Seule la radio a aussi progressé, pour atteindre 24%. La télévision a baissé d'un point, mais reste en pole position avec 28%, précisent les auteurs de l'étude réalisée par Publicom sur mandat de l'Office fédéral de la communication.

Les médias sociaux, étudiés pour la première fois, sont également en repli à 11%. Ils jouent toutefois un rôle important dans la formation de l'opinion publique, notamment en Suisse romande où ils devancent les médias en ligne et talonnent la presse écrite.

Aucune mainmise

Dans l'ensemble, le paysage médiatique suisse est resté diversifié et performant en 2018, estiment les auteurs du monitoring. Il a ainsi largement assumé son rôle social de garant de la diversité d'opinions. Et ce malgré l'accentuation de phénomènes de concentration potentiellement néfastes.

Les auteurs de l'étude pointent notamment l'arrêt de la version papier du «Matin» et du «Blick am Abend», la fermeture définitive du «Giornale del Popolo» ou encore la fusion de «L'Express» et «l'Impartial», devenus «Arcinfo».

Même s'ils bénéficient d'un choix d'informations nettement plus réduits que les Suisses alémaniques, les Romands et les Italophones ont aussi disposé de suffisamment d'alternatives pour satisfaire leurs besoins d'informations. Aucun danger imminent de mainmise n'est à craindre, souligne le rapport.

Vigilance de mise

Une certaine vigilance reste toutefois de mise, notamment concernant le «duopole», formés de la SRG SSR et de Tamedia. Avec 35% du marché national d'opinions, la SRG SSR a d'ailleurs grappillé 4 points par rapport à 2017 et caracole en tête du classement. Tamedia a de son côté vu sa part réduite d'un point, à 16%. Le groupe n'en occupe pas moins la deuxième place.

Dans certaines régions, les premiers programmes de la SRG SSR atteignent même près de la moitié de la population. En Suisse romande, RTS Un est toujours en tête avec 40% de parts du marché d'opinion, devant 20 minutes et La Première. Facebook et Youtube viennent ensuite, illustrant l'importance des médias sociaux.

Au Tessin, RSI LA 1 arrive aussi en haut du classement avec un résultat encore meilleur (45%) que la RTS. Rete Uno et le «Corriere del Ticino» complètent le podium. Quant à «20 minuti», il est beaucoup moins populaire et n'occupe que la onzième position. En Suisse alémanique, la télévision a également la cote. SRF 1 arrive devant «20 Minuten» et les chaînes de radio SRF 1 et SRF 3.

Seuil des 50 points

Les grands systèmes d'éditions régionales de fournisseurs privés doivent aussi continuer d'être observés, d'après les auteurs de l'étude. Leur influence flirte parfois avec le seuil des 50 points. C'est notamment le cas avec la combinaison «BZ»/«Bund» à Berne, la «Luzerner Zeitung» en Suisse centrale, le «St-Galler Tagblatt» à St-Gall ou encore la «Südostschweiz» aux Grisons.

Le monitoring des médias suisses se base sur l'analyse de plus de 170 marques de médias et neuf groupes de médias nationaux, des marchés spécifiques aux régions linguistiques et 14 marchés régionaux locaux.

ATS