Des traces de chlorothalonil - un fongicide longtemps utilisé dans les produits phytosanitaires et maintenant interdit - ont été identifiées dans les eaux de plusieurs districts fribourgeois. Les communes ont deux ans pour se mettre en conformité.
Le canton de Fribourg a analysé ses ressources en eau potable et constaté que 42% des échantillons étaient non conformes au niveau du droit alimentaire. La présence de métabolites du chlorothalonil touche principalement les régions de la Broye, du Lac, de la Singine, de la Sarine et le sud de la Glâne.
Ce fongicide, une substance active admise depuis les années 1970 dans les produits phytosanitaires, est interdit depuis le 1er janvier dernier, car probablement cancérigène. Il était utilisé principalement dans la culture de céréales, de légumes ou de plantes ornementales.
"Le Conseil d’Etat est préoccupé par cette situation. Il s’engage à tout mettre en oeuvre pour résoudre le problème et trouver des solutions en collaboration avec la Confédération, dont il attend un soutien et des directives claires, afin de soutenir les communes qui sont responsables de la distribution de l’eau potable", a-t-il indiqué lundi.
Si le canton de Fribourg prend ce dossier très au sérieux, les autorités cantonales précisent toutefois qu'il ne faut pas être alarmiste, et que l'eau du robinet continue d'être propre à la consommation.
Sur les 381 échantillons analysés, 221 (58%) se sont révélés conformes et 160 (42%) non conformes. Toutefois, les résultats ne sont pas représentatifs du taux de métabolites du chlorothalonil qui se trouve dans l’eau potable qui sort du robinet de chaque commune: celle-ci peut être issue d’un mélange de plusieurs ressources qui varient en fonction de la disponibilité en eau liée aux conditions climatiques.
Le gouvernement tient toutefois à appliquer le principe de précaution, en prenant des mesures de protection dès que l'on redoute un dommage, même si l'on ne connaît pas avec certitude les conséquences sur l'organisme.
Les communes concernées, en tant que distributeurs d’eau, ont été informées des résultats des analyses. Elles ont maintenant deux ans pour se mettre en conformité, une tâche qu'elles ne pourront remplir qu'avec le soutien de la Confédération, qui devrait présenter d'ici la fin de cet été un plan de mesures national.
Maurice Doucas