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mardi 7 juillet 2020

La transmission du coronavirus dans l’air est plus que probable




Un groupe de 239 scientifiques internationaux a appelé lundi les autorités de santé de la planète et en particulier l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à reconnaître que le nouveau coronavirus peut se propager dans l’air bien au-delà de deux mètres. Ils demandent de recommander par conséquent une ventilation vigoureuse des espaces publics intérieurs.

Leur lettre vise directement l’organisation onusienne, déjà critiquée pour avoir tardé à recommander les masques, et ici accusée de refuser de voir l’accumulation d’indices d’une propagation par l’air du virus qui a tué plus de 500’000 personnes dans le monde en six mois.

L’OMS et d’autres organismes sanitaires estiment que le coronavirus est principalement transmis par des gouttelettes projetées par la toux, l’éternuement et la parole directement sur le visage de personnes à proximité, et possiblement par des surfaces où ces postillons atterrissent et sont ensuite récupérés par les mains de personnes saines. Ces gouttelettes sont lourdes et tombent dans un périmètre d’environ un mètre.

D’où la priorité donnée dans les consignes sanitaires à la distanciation physique, au lavage des mains et au port du masque.

Mais des études, sur SARS-CoV-2 et d’autres virus respiratoires, ont mis en évidence que des particules virales étaient aussi présentes dans des gouttelettes microscopiques (moins de 5 microns de diamètre) dans l’air expiré par une personne infectée; plus légères, elles peuvent rester en suspension en intérieur, potentiellement des heures, et être inspirées par d’autres gens. Il n’a jamais été prouvé que ces particules de coronavirus étaient viables et pouvaient provoquer des infections; mais les indices s’accumulent.

«Nous appelons la communauté médicale et les organismes nationaux et internationaux compétents à reconnaître le potentiel de transmission aérienne du Covid-19», écrivent dans la revue «Clinical Infectious Diseases» d’Oxford deux scientifiques, Lidia Morawska de l’Université de Queensland (Australie) et Donald Milton de l’Université du Maryland, dans un article signé par 237 autres experts.

«Il existe un potentiel important de risque d’inhalation de virus contenus dans des gouttelettes respiratoires microscopiques (microgouttelettes) à des distances courtes et moyennes (jusqu’à plusieurs mètres, de l’ordre de l’échelle d’une pièce), et nous prônons le recours à des mesures préventives pour empêcher cette voie de transmission aérienne», poursuivent-ils.

Il n’y a pas de consensus scientifique que cette voie aérienne joue un rôle dans les contagions: mais Julian Tang, l’un des signataires, de l’Université de Leicester, répond que l’OMS n’a pas prouvé l’inverse: «L’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence.»

À l’heure du déconfinement, il est urgent, plaident les experts, de mieux ventiler lieux de travail, écoles, hôpitaux et maisons de retraite, et d’installer des outils de lutte contre les infections tels que des filtres à air sophistiqués et des rayons ultraviolets spéciaux qui tuent les microbes dans les conduits d’aération.

Les autorités aux États-Unis et en Europe sont en avance sur l’OMS. «Augmentez la circulation de l’air extérieur autant que possible», conseillent les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) américains.

Le CDC européen a expliqué le 22 juin que la climatisation pouvait diluer le virus dans l’air et l’évacuer, mais qu’elle pouvait avoir l’effet inverse si le système de ventilation ne renouvelait pas l’air et le faisait recirculer dans les mêmes pièces.

Un exemple fameux est celui d’un cluster démarré dans un restaurant de Canton en janvier: une personne sans symptôme a contaminé des clients de deux tables voisines, sans contact; le climatiseur a vraisemblablement fait voler le virus d’une table à une autre.

D’autres cas de super-contagions, dans un autocar chinois et dans une chorale américaine, accréditent aussi la piste aérienne.

«La transmission par l’air de SARS-CoV-2 n’est pas universellement acceptée; mais notre opinion collective est qu’il existe bien assez d’éléments probants pour appliquer le principe de précaution», disent les scientifiques.

L’OMS fait la distinction entre les virus transmis par l’air, comme la rougeole et la tuberculose, et les autres, mais «ce n’est pas un problème de dichotomie», dit à l’AFP une autre signataire, la professeure Caroline Duchaine, directrice du laboratoire sur les bioaérosols à l’Université de Laval au Québec. «On fait une erreur si on fait une opposition entre la transmission par des virus comme la rougeole et par le Covid-19», dit-elle.

Le coronavirus stresse les Suisses

Malgré la fin progressive du semi-confinement, de nombreux Suisses se sentent toujours davantage stressés qu’avant le début de la pandémie. C’est ce que montre une enquête menée par l’Université de Bâle. Les cas de dépression semblent également en hausse.

Je tousse, ai-je attrapé le coronavirus? Vais-je survivre à la maladie? Comment éviter une infection? Il n’est pas surprenant que de nombreuses personnes en Suisse aient été stressées durant la vague pandémique du printemps. Mais même pendant la phase d’assouplissement progressif des mesures visant à contenir le coronavirus, beaucoup de personnes se disaient plus stressées qu’avant l’apparition de la Covid-19 dans le monde. C’est ce que montre la comparaison de deux enquêtes menées par l’Université de Bâle.

Une première enquête a eu lieu pendant la période de semi-confinement au début du mois d’avril. La deuxième enquête a eu lieu entre le 11 mai (date à laquelle, entre autres, les restaurants ont été autorisés à rouvrir) et le 1er juin. Selon le sondage, 40% des personnes interrogées étaient toujours plus stressées qu’avant la crise du coronavirus. Pendant le semi-confinement, ce taux se situait à 50%.

«Nous avons été surpris, dans le sens où nous avions déjà obtenu un chiffre similaire durant le confinement, a déclaré Dominique de Quervain, responsable de l’étude, à SRF News. Il aurait été tout à fait concevable que le stress se soit considérablement réduit au cours de la phase d’assouplissement des mesures.» Dominique de Quervain est directeur du département de neurosciences cognitives à l’Université de Bâle et membre de la Task Force nationale sur le coronavirus.

«Parmi les principaux facteurs de l’augmentation du stress, on trouve toujours le poids des changements sur le lieu de travail ou de formation ainsi que le fardeau d’une vie sociale limitée», écrivent les auteurs de l’étude.

Marcel Tanner, président de l’Académie suisse des sciences et chef du groupe d’experts en santé publique au sein de la Task Force Covid, considère ces conclusions comme centrales: «Il est important que nous prenions également en compte les problèmes de santé mentale dans cette crise, car ils déterminent le fonctionnement de notre tissu social et donc de notre économie», souligne-t-il. Mais la dernière enquête montre également que certaines personnes (32% des sondés) étaient moins stressées pendant et après le semi-confinement.

«Chez ces personnes, la réduction du stress est liée au temps gagné pour la récupération et au soulagement apporté par la réduction des engagements professionnels ou scolaires, mais aussi des obligations privées», indique l’Université de Bâle dans son communiqué.

Les personnes âgées plus résistantes

Autre conclusion de l’enquête: les personnes qui souffraient de symptômes dépressifs avant la crise du coronavirus ont vu leurs symptômes s’aggraver pendant le semi-confinement. Selon les auteurs de l’étude, les problèmes psychologiques du passé ont augmenté le risque de développer des symptômes dépressifs sévères pendant la crise.

Environ trois pour cent de la population souffrait de dépression grave avant la crise. Ce taux a grimpé à 12% pendant la crise. 

Les auteurs ont également interrogé les participants sur leur résilience, à savoir leur capacité de résistance aux symptômes dépressifs. Ils ont constaté que les personnes d’âge moyen et avancé (55 ans et plus) et les hommes en particulier sont représentées de manière disproportionnée dans le groupe des personnes ne présentant aucun symptôme dépressif significatif.

«C’est étonnant, parce que ce sont précisément les personnes âgées et les hommes qui sont particulièrement exposés à développer une forme grave de la maladie», souligne l’étude. Enfin, le deuxième sondage a permis de confirmer quel groupe de personnes souffrait en moyenne le moins du stress: celles qui pendant la crise du coronavirus ont pu consacrer plus de temps à leur hobby ou à un nouveau projet, et qui ont par ailleurs été physiquement actives.

ATS