Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 12 août 2020

Le "Dragon" arrive pour la Saint-Nicolas




Le Dragon n’a pas été terrassé par le coronavirus. Sauf nouveau rebondissement, cette monnaie locale en gestation entrera en circulation à Fribourg, à la fin de l’année.

Mais les défis et les inconnues restent nombreux pour cette devise complémentaire calquée sur le cours du franc suisse.

Economie de proximité

Toujours est-il que les règles de distanciation sociale induites par la lutte contre le Covid-19 ne jouent pas en faveur de l’échange de monnaie physique. Simon Rauber en est conscient: «Certaines institutions ont profité de la peur autour de la transmission du virus pour présenter sous un mauvais jour l’utilisation du cash. Pourtant, aucune étude n’a démontré que l’utilisation d’argent liquide est mauvaise pour la santé.» Pour l’habitant de Bellegarde, il n’y a aucune raison de se méfier davantage du passage de main en main d’argent que du paiement par cartes bancaires, qui nécessite régulièrement d’entrer des codes dans des terminaux de paiement, ou encore du paiement par natel, un objet utilisé tous les jours, sans être forcément désinfecté.

Edouard Perroud, président de l’association Monnaie locale Fribourg, prend l’exemple de Kariyon, la plateforme fribourgeoise de soutien aux commerçants, il s’interroge: «Cela ne vaudrait-il pas la peine pour eux de vendre des Dragons à travers leur site?»

Gagner en légitimité

Le soutien des localités paraît jouer un rôle clef dans ce genre de projets.

A Fribourg, le débat n’a pas eu lieu. «On a eu des discussions avec la ville», indique Edouard Perroud. Si rien de concret n’a émergé de ces échanges pour l’heure, le président de l’association Monnaie locale Fribourg imagine qu’une part du salaire des employés communaux pourrait être versée en monnaie locale. Il verrait aussi d’un bon œil un soutien public au niveau de la gestion administrative de la monnaie, citant l’exemple de l’Abeille, la monnaie locale de La Chaux-de-Fonds. En circulation depuis le début d’année, l’Abeille table sur des promesses d’injection de 100’000 francs de la part de la ville et de 120’000 francs de la part d’une soixantaine d’entreprises.

Rien de comparable avec le Dragon. Actuellement soutenue par 25 commerces, l’association ne compte qu’une réserve de 1800 francs. «Aujourd’hui, on n’aurait même pas les moyens de se payer un stand à la Saint-Nicolas», soupire Edouard Perroud. «Le comité verrait d’un bon œil l’arrivée de nouveaux bénévoles, ajoute-t-il. Sans des appuis professionnels, il est compliqué de réunir rapidement la masse critique.»

Mais Edouard Perroud est loin de baisser les bras: «La stratégie a évolué. L’idée est de partir sur une première émission modeste, et voir si la population adhère. On aimerait lancer le Dragon à la Saint-Nicolas, car c’est un moment charnière pour Fribourg.» Une seule coupure, d’une valeur de 10 francs, sera alors injectée à cette occasion. «L’idée est de profiter de manifestations pour relancer et dynamiser le commerce local.» Reste à voir si la formule du Dragon fera mouche.

Charles Grandjean