Oui, les chats peuvent attraper et transmettre le coronavirus de la COVID-19 à d’autres chats – voire à leurs maîtres. Cependant, selon une nouvelle étude, ils ne développeraient aucun symptôme de la maladie
Si vous êtes malade de la COVID-19 et confiné chez vous, gardez-vous aussi de tout contact avec votre chat. Selon une nouvelle étude en pré-publication disponible sur BioRxiv, ce félin domestique peut être infecté par le coronavirus SARS-CoV-2 et le transmettre à d’autres chats – et potentiellement à des humains. Plusieurs chercheurs et vétérinaires de l’université d’État du Kansas l’ont attesté après avoir observé des phénomènes de transmission entre plusieurs chats. Ils ont infecté directement six chatons, âgés de quatre à cinq mois, avec le virus et les ont mis en contact avec deux autres chats sains. Ils ont ensuite effectué des examens biologiques et des tests virologiques sur ces chats pendant 21 jours. Chaque chaton préalablement infecté a été testé positif à la COVID-19 dans les 10 jours qui ont suivi. De plus, en moins de deux jours après leur première rencontre avec les chatons malades, les deux animaux sains ont été testés positifs au coronavirus de la COVID-19. Du matériel génétique viral a été retrouvé dans les narines, le pharynx, les bronches mais aussi le rectum de certains chats infectés, euthanasiés puis autopsiés seulement quatre jours après contamination. Au niveau sanguin, tous les félins étudiés comportaient des anticorps spécifiques anti-COVID-19 mais aucun ne montrait le moindre symptôme.
Autrement dit, le coronavirus SARS-CoV-2 peut non seulement être transmis à un chat domestique mais aussi l’infecter et surtout l’amener à contaminer d’autres chats. Néanmoins, il n’existe pour le moment aucune preuve que le virus ne le rende malade, d’un point de vue symptomatique. Si les résultats de l’étude en question ne peuvent l’affirmer, il se pourrait néanmoins que Felis domesticus soit en mesure de contaminer l’être humain, et ainsi de constituer une « espèce réservoir » à l’image de la chauve-souris rhinolophe ou du pangolin malais. « La facilité de transmission du virus entre des chats domestiques souligne la nécessité pour les agences de santé publique d’enquêter sur l’influence d’une potentielle chaîne de transmission humain-chat-humain, déclare l’un des auteurs de l’étude, Juergen Richt, à Gizmodo. Il est aussi d’une importance capitale que les propriétaires d’animaux domestiques soient informés des risques et des mesures préventives à prendre afin de les rassurer et de les décourager à recourir à l’abandon de leur animal. »