Les boulangeries et autres commerces vendant du pain devront déclarer le pays de provenance à un endroit visible pour les clients. Le Conseil des Etats a tacitement donné suite lundi à une motion de sa commission de la science.
Le texte veut obliger les commerces et les restaurants vendant ou mettant à disposition du pain et des produits de boulangerie à mentionner à un endroit visible par le client le pays de production. Pour les produits transformés, tels que les sandwichs, il s'agirait de déclarer le pays de production du pain.
Ce modèle s'inspire de ce qui existe déjà pour la viande, a souligné Andrea Gmür-Schönenberger (PDC/LU) au nom de la commission. Les importations de pain ont été multipliées par quatre ces dix dernières années, a-t-elle rappelé.
Pourtant, les consommateurs ne sont pas toujours conscients que leur pain vient de l'étranger et se laissent tromper par une fausse impression de fraîcheur et de régionalité. Les produits importés sont souvent d'une qualité plus faible. Les conditions de travail et les règles environnementales sont souvent plus basses à l'étranger qu'en Suisse, a énuméré Mme Gmür.
Plusieurs orateurs, dont Alain Berset, ont salué ce pas vers une plus grande transparence. Le conseiller fédéral a défendu une motion réaliste, qui permet au consommateur d'être informé sans créer de complications administratives difficiles à surmonter.
La commission avait élaboré sa proposition en réponse à une motion de Peter Hegglin (PDC/ZG) réclamant l'imposition d'une déclaration écrite de l'origine des matières premières du pain et le lieu de transformation. Un texte qui allait trop loin pour la commission et le Conseil fédéral. Se disant satisfait de la solution proposée, le sénateur zougois a retiré sa motion.
Le Conseil national doit encore se prononcer.