Plus d'un million de Chinois ont déjà reçu un des deux vaccins expérimentaux développés par Sinopharm, a annoncé vendredi le laboratoire chinois sur le réseau social WeChat. « Aucun effet indésirable n'a été observé chez les personnes ayant reçu le vaccin et aucune n'a été infectée par le virus », s'est félicité le laboratoire.
Cette vaccination de grande ampleur s'inscrit dans un « programme d'urgence » de la Chine lancé en juillet, qui prévoit d'inoculer trois vaccins candidats chinois à des travailleurs essentiels pour l'économie (personnels soignants, employés d'aéroports et d'entreprises, diplomates et employés étrangers dans les pays à « haut risque »...) et ce sans attendre l'achèvement des essais cliniques. Deux formules de Sinopharm et une de Sinovac sont utilisées dans le cadre de ce programme. Outre les travailleurs « essentiels », le vaccin a été proposé aux citoyens « normaux », provoquant des files d'attente de plusieurs heures devant les centres de vaccination.
Actuellement en phase 3 d'essai clinique, Sinopharm a déjà procédé à une vaccination sur plus de 60.000 volontaires répartis dans 10 pays, soit bien plus que les 44.000 volontaires de l'essai de Pfizer et des 30.000 volontaires de Moderna (ces derniers étant uniquement recrutés aux États-Unis). Les deux vaccins de Sinopharm reposent sur un virus inactivé et « devraient permettre d'être protégé contre le virus pendant un à trois ans », assure Sinopharm. Seuls les Émirats arabes unis ont délivré à ce jour une autorisation officielle d'urgence de ce vaccin. La compagnie a par ailleurs annoncé disposer d'une capacité de production d'un million de doses par an pour ses deux vaccins. Il devrait être commercialisé autour de 50 euros les deux doses, selon le laboratoire.