C'est une inquiétude grandissante, la campagne vaccinale sera-t-elle efficace contre les variants qui se propagent à grande vitesse dans plusieurs pays, dont la Suisse ? Dans un communiqué de presse paru aujourd'hui, le 25 janvier 2021, Moderna indique que des tests de neutralisation in vitro ont été réalisés à partir du sérum de personnes vaccinées. Les anticorps sérologiques ont été mis en présence des variants du coronavirus qui circulent le plus actuellement, le variant anglais de la lignée B.1.1.7 et le variant sud-africain de la lignée B.1.351, pour s'assurer de leur pouvoir neutralisant.
La capacité neutralisante des anticorps vaccinaux est identique pour le variant de la lignée B.1.1.7 et pour les autres variants contre lesquels le vaccin a été testé lors des essais cliniques. En revanche, pour le variant de la lignée B.1.351, la capacité neutralisante des anticorps est six fois moins importante que pour les autres variants. La firme pharmaceutique se veut rassurante en indiquant dans son communiqué de presse que, malgré cette baisse, « les titres neutralisant avec B.1.351 restent au-dessus des niveaux qui devraient être protecteurs. »
Les résultats scientifiques de ces tests, et le protocole détaillé, n'ont pas été partagés lors de la publication de cet article. Ils ont été réalisés à partir du sérum de huit patients ayant reçu les deux doses vaccinales lors de la phase 1 des essais cliniques, ainsi qu'à partir du sérum de primates non-humains immunisés avec deux doses vaccinales concentrées à 30 ou 100 µg. Les résultats seront publiés sur biorXiv, avant une parution dans un journal à comité de relecture.
La firme Moderna annonce également qu'elle travaille sur une nouvelle formule de son vaccin mRNA-1273, appelée mRNA1273.351, qui est destinée à lutter contre le variant sud-africain du coronavirus. La formule est actuellement en phase 1 des études cliniques aux États-Unis. Elle serait injectée en supplément du protocole normal pour renforcer la production d'anticorps neutralisants contre un variant spécifique.
Le point sur les effets secondaires
La campagne de vaccination a débuté en Suisse il y a pratiquement un mois. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu son premier rapport de surveillance de la campagne de vaccination le 22 janvier 2021. Ce dernier comptabilise les effets secondaires survenus après la première injection du vaccin Cominarty (formule de Pfizer-BioNTech) chez 388.730 personnes ayant été immunisées entre le 27 décembre 2020 et le 15 janvier 2021. Aucun effet secondaire indésirable lié au vaccin de Moderna n'a été pour le moment rapporté.
Sur la période considérée, 301 événements ont été rapportés sur cette base de données, dont 135 sont liés au vaccin Cominarty. La majorité sont des événements indésirables sans gravité ni conséquences médicales, mais un total de 22 cas graves ont tout de même été analysés dans ce rapport.
À ces neuf cas, qui ont fait l'objet d'une attention particulière, s'ajoutent quatorze autres signalements liés à la réactogénicité du vaccin. À la parution de ce rapport, treize de ces cas sont résolus, quatre sont en cours de résolution et quatre autres ne sont pas encore réglés. Aucun des cas n'a laissé de séquelles.
L'ANSM fournira toutes les trois semaines un rapport identique à celui-ci pour suivre l'évolution des effets secondaires liés à la vaccination. Si on compte les cas rapportés au 19 janvier, 31 cas graves ont été signalés sur un total de 585.664 vaccination à la même date.