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mardi 9 avril 2024

La France aimerait que la Suisse finance ses nouvelles centrales nucléaires

 

Emmanuel Macron donne un coup d'accélérateur: le président français veut construire six nouvelles centrales nucléaires d'ici 2050; la construction de huit autres est encore à l'étude. Et tout cela a bien-sûr un coût: 100 milliards d'euros.

La France ne compte pas être la seule à payer: le gouvernement demande également à la Suisse de mettre la main à la poche. «La France estime qu'il est opportun que les pays qui ne veulent pas de nouvelles centrales nucléaires chez eux, mais qui importent volontiers de l'électricité nucléaire de France, participent aux coûts de construction des nouvelles centrales nucléaires prévues en France», avait déclaré fin mars Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères. Selon un article de la «NZZ am Sonntag», cette déclaration visait la Suisse. 

La Suisse a déjà payé pour des centrales nucléaires françaises

La demande de Paris a suscité la rigolade à Berne. En effet, en 2017, la Suisse a décidé de sortir du nucléaire. Et maintenant, elle devrait investir dans des centrales nucléaires françaises. L'idée est pourtant moins absurde qu'elle n'y paraît à première vue, fait remarquer le journal dominical: certes, la loi exclut que l'Etat construise des centrales nucléaires à l'étranger, mais le secteur suisse de l'électricité a déjà choisi cette voie par le passé.

En effet, dans les années 1970, la centrale nucléaire prévue à Kaiseraugst (AG) faisait face à une forte opposition. Il a donc été décidé que la Suisse paierait une partie de la construction des centrales nucléaires françaises du Bugey, de Cattenom et de Fessenheim. En contrepartie, les entreprises suisses d'électricité ont la garantie de pouvoir importer de l'électricité nucléaire. Plusieurs de ces contrats d'approvisionnement sont d'ailleurs encore en vigueur aujourd'hui. 

Les fournisseurs d'électricité Suisses préfèrent se concentrer sur les énergies renouvelables

Cette stratégie pourrait être à nouveau utilisée, estime la «NZZ am Sonntag». Après tout, le développement des énergies renouvelables est au point mort dans notre pays. La question de savoir si l'on disposera de suffisamment d'électricité lorsque les centrales nucléaires suisses seront débranchées fait l'objet d'âpres discussions. «Cette solution serait 'win-win' pour les deux parties», déclare un représentant du secteur de l'électricité qui souhaite rester anonyme.

Irene Aegerter, co-initiatrice de l'initiative «Stop black-out», estime elle aussi que l'idée mérite d'être examinée: «Il est toujours bon de garder ouvertes toutes les options qui renforcent notre sécurité d'approvisionnement.»

Les fournisseurs d'électricité Alpiq, Axpo et FMB voient les choses différemment: ils se concentrent sur le développement des énergies renouvelables, disent-ils à l'unisson. «Alpiq n'a aucun intérêt à investir dans de nouvelles centrales nucléaires en France», écrit un porte-parole de l'entreprise.

Les réactions le prouvent: l'accident nucléaire de Fukushima en 2011 a marqué un tournant dans la politique énergétique suisse. Depuis, le pays veut sortir des énergies fossiles grâce aux sources d'énergie renouvelables. La demande de la France devrait donc encore faire parler d'elle.

Daniel Ballmer

blick.ch