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jeudi 25 avril 2024

Vos déchets peuvent être mortels pour le bétail

 

Les quantités de déchets cumulés peuvent largement remplir un sac à ordures de 35 litres 
© Anne-Lise Thürler


Des canettes en alu, des bouteilles et pas que des petites, des emballages en plastique ou en carton, Anne-Lise Thürler a pris en photo sa récolte de déchets. L'équivalent d'un sac poubelle de 35 litres bien tassés. L'éleveuse de Porsel, sur la commune veveysanne du Flon, est frustrée: "Comme agriculteur ou agricultrice, on se fait traiter parfois de polueurs et en même temps, on voit les gens qui jettent leurs déchets par la fenêtre. C'est un manque de respect !"

Voilà des années que la profession se bat contre ce fléau: le littering, en français les déchets abandonnés sur la voie publique. En l'occurrence au bord des routes ou même carrément dans les champs. Des incivilités qui peuvent avoir de lourdes conséquences pour les paysans et leur bétail. Les canettes en alu surtout sont de véritables dangers pour les bêtes. Une fois broyée par les faucheuses, elles se retrouvent dans le fourrage donné aux animaux. Petites particules particulièrement coupantes, elles font des ravages dans leur système digestif. Après parfois des semaines d'agonie douloureuse, les bêtes meurent. 

Une lourde perte émotionnelle et financière

Frédéric Cardinaux, éleveur à Bouloz, village voisin de Porse, a perdu 2 vaches de cette manière. Non seulement un crève-coeur de voir ses animaux périr de la sorte, mais aussi une perte financière importante. Environ 3'000 à 3'500 francs par bête, sans oublir les frais vétérinaires - environ 1 millier de francs pas Un coût que ni les assurances privées (sauf des produits très onéreux) ni l'Etablissement d'assurance des animaux de rente ne prennent en charge. Autre exemple, la ferme Wicht à Ruyeres-Trefayes, sur la commune de Sâles en Gruyère a perdu son taureau, également victime d'une ingestion de corps étranger. 

Difficile de savoir combien exactement de cas se produisent dans le canton de Fribourg. Selon Frédéric Ménétrey, directeur de la chambre fribourgeois d'agriculture, en tout cas plusieurs dizaines chaque année. Mais tous ne sont pas signalés. 

Romain Tinguely, éleveur à La Roche en Gruyère n'a pas perdu d'animaux mais certaines de ses vaches ont ingéré ces déchets négligemment jetés dans ces champs. Conséquence, des traitements coûteux et des vaches qui produisent moins de lait, leur organisme étant mis à rude épreuve .

Autre problème contre lequel les exploitants doivent se battre: les crottes de chiens. Porteuses de germe, elles peuvent provoquer des avortements chez les vaches portantes. 

"Les paysans sont un peu démunis face à ce problème ". Les campagnes de prévention et de sensibilisation se multiplient mais sans beaucoup d'effets jusqu'ici. Mais pas question de lâcher l'affaire. Des nouveaux visuels seront affichés aux abords des champs à la fin du mois d'avril. Au total, une centaine d'exploitants en ont commandé auprès de la chambre fribourgeoise d'agriculture. Anne-Lise Thürler va elle aussi se mobiliser une fois encore. Même si elle est assez dubitative sur le résultat ! 


Sarah Camporini

RadioFr.ch