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vendredi 26 juillet 2024

Des binationaux louent des voitures de luxes Suisses pour aller frimer dans leur pays d'origine


Des chauffards au volant de bolides immatriculés en Suisse ont été pincés par la police kosovare. « Dans le cadre de la prévention ‹Rodéos routiers sur autoroute›, nous avons identifié plusieurs conducteurs qui effectuaient des courses illégales», écrit la police kosovare sur sa page Facebook.

La police fournit en outre des photos des voitures de sport en question. On y voit ainsi une Bugatti Chiron bleue, une McLaren sombre et une Ferrari rouge. La première était immatriculée à Berne tandis que la deuxième portait une plaque argovienne. Une vidéo publiée sur TikTok par une boîte de nuit, montrait en outre la Bugatti et la McLaren se garer devant le club, tout comme la Ferrari, qui elle était immatriculée dans le canton de Soleure.

Sanctions

La police ajoute encore que les chauffards ont été sanctionnés d'une amende de 400 euros. «De plus, ils ne pourront plus conduire de véhicule au Kosovo pendant dix mois. Par leur conduite, ils se sont mis en danger et ont mis en danger d'autres personnes», poursuit-elle.

La police ne précise pas la nationalité des chauffeurs. Mais l'été dernier déjà, on apprenait que des milliers de binationaux originaires des Balkans louaient des voitures de luxe en Suisse qu'ils faisaient livrer ensuite dans leur pays d’origine pour ne pas devoir effectuer un long voyage.

Il faut dire qu'une voiture chère est considérée là-bas «comme un symbole de statut social», expliquait une jeune femme originaire du Kosovo. «Quand on est Suisse et qu’on possède un bolide de luxe, on est traité comme une star», confirme un de ses compatriotes. Un phénomène encore renforcé par les vidéos postées sur les réseaux sociaux.

C’est l’été, l’occasion pour des binationaux des Balkans de rendre visite à la famille ou aux amis restés au pays. Mais pour certains qui possèdent une voiture de luxe, pas question d’avaler avec leur bolide les 2000 km de trajet. Beaucoup préfèrent faire livrer sur place leur Ferrari, Porsche ou BMW, afin de pouvoir se promener tranquillement là-bas.

L’entreprise Rudi Transport de Muharem Useiji transporte en été de nombreux véhicules de luxe vers la Macédoine du Nord, comme en témoignent de nombreuses vidéos sur TikTok. «Les clients ne veulent pas faire de longs trajets avec leurs belles voitures pour rentrer chez eux. C’est pourquoi ils m’appellent et nous leur apportons la voiture en camion dans la région», explique-t-il. Quant aux tarifs, il faut compter près de 1500 francs pour un aller-retour, selon l’entreprise NITI.

Perte de valeur et statut social

Pourquoi payer autant pour faire un tel trajet alors qu’on a une voiture taillée pour la route? Pour Leard, un Suisse de Bâle-Campagne d’origine kosovare, chaque kilomètre parcouru contribue à une perte de valeur du véhicule. L’humoriste Bendrit Bajra abonde. Lui aussi a déjà voulu faire transporter sa Mercedes en Albanie. «Mais tout était toujours complet», explique-t-il. Pour lui, chaque éraflure sur un bolide de luxe est une grande perte. Et les 20 à 25 heures que dure le trajet entre la Suisse et les Balkans représentent un gros risque d’accident.

Une Suissesse originaire du Kosovo invoque le statut social: «Ces automobilistes ne font cela que pour se vanter. Ils veulent montrer à leur famille et à leurs amis à quel point ils sont à l’aise financièrement.» Et d’ajouter: «Certains font transporter leur Lamborghini à grands frais et descendent en même temps avec la voiture familiale. Et une fois arrivés, ils ne se déplacent plus qu’avec leur véhicule de luxe.»

«Une voiture chère est considérée comme un symbole de statut social», dit aussi Mile de Lucerne, une jeune femme originaire du Kosovo. «Quand on est Suisse et qu’on possède une voiture de luxe, on est traité comme une star», confirme lui aussi A.S., son compatriote. Un phénomène encore renforcé par les vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Agences de location fortement sollicitées

Plusieurs loueurs suisses de voitures de luxe confirment eux aussi recevoir, surtout en été, des demandes de jeunes adultes pour savoir s’il est possible de se rendre dans les Balkans avec ces véhicules. À l’image du propriétaire de SAC Sportscars AG à Spreitenbach. «Je suis submergé. Beaucoup veulent louer mes Ferrari, Lamborghini ou McLaren, les faire transporter dans les Balkans et ensuite les conduire sur place pendant les vacances», explique-t-il. Impossible toutefois de répondre à ces demandes, ceci pour des questions d’assurance, selon lui.

Janina Schenker

Lynn Sachs

20min.ch