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lundi 26 août 2024

Réforme LPP: encore des chiffres faux des caisses de pension

 

Les opposants à la réforme des caisses de pension ont avancé l'argument d'une baisse massive des rentes pour les coiffeurs, bouchers autres professionnels aux revenus modestes. La caisse de pension Proparis a maintenant corrigé ses chiffres et ils montrent une image très différente de la situation.

C'est une question qui intéresse tous les salariés: quel impact aura la réforme de la prévoyance professionnelle (LPP) sur votre propre retraite? Le projet est soumis au vote, le 22 septembre. Le hic, c'est qu'il n'y a pas de réponse simple à cette question. La conseillère fédérale en charge du dossier, Elisabeth Baume-Schneide, conseille:

«Posez la question à votre caisse de pension»

Du moins si l'on veut une réponse précise. Car il y a bien sûr quelques principes auxquels on peut se référer. Sont concernés en premier lieu les 15% de salariés qui sont assurés dans le régime obligatoire. Les rentes existantes ne sont pas touchées. Des suppléments de rente de onze milliards de francs sont prévus pour une génération de transition de quinze ans. En effet, les personnes de plus de 50 ans n'auront pas le temps d'épargner davantage de capital vieillesse pour pouvoir absorber la baisse du taux de conversion minimal de 6,8% à 6%.

C'est aussi parce que les chiffres officiels font défaut que les calculs de la fondation Proparis ont rencontré un grand écho, lorsque le Tages-Anzeiger les a rendus publics en juin. Dans ses douze caisses de pension, Proparis assure plus de 70 000 personnes qui travaillent dans près de 10 000 PME et TPE.

Le message principal était le suivant: avec la réforme, 58% des assurés de Proparis auront une pension plus basse. L'exemple des coiffeuses de plus de 50 ans a particulièrement fait parler de lui. Parmi celles-ci, 80% seraient perdantes. Ce chiffre a également été repris dans l'argumentaire officiel de l'Union syndicale suisse et a souvent été cité par les politiques.

Les partisans se sentent confortés dans leur argument

Il y a une semaine, c'est le coup de tonnerre: Proparis fait machine arrière. L'expert en caisses de pension André Tapernoux, qui avait fait les calculs, a déclaré que les chiffres avaient été mal interprétés et n'étaient donc pas corrects.

Tapernoux avait fait un calcul de coûts complets: il a répercuté sur les assurés tous les coûts occasionnés à la caisse de pension Proparis, aux employeurs et aux assurés – principalement par l'augmentation des cotisations salariales et le financement des suppléments de pension.

Après le tollé général, Tapernoux a refait ses calculs. Proparis précise «que les calculs sont en principe corrects, mais qu'en l'absence d'explications d'accompagnement, il existe un risque de conclusions erronées et de mauvaises interprétations». Tapernoux a maintenant décortiqué la variation des prestations et des coûts.

La conclusion est différente: la majorité des assurés de Proparis âgés de 50 ans et plus perçoivent une pension identique, voire supérieure, avec la réforme.

Pour la conseillère nationale PVL Kathrin Bertschy, qui se bat également pour la réforme en tant que coprésidente de l'association faîtière des femmes Alliance F, il est clair que «même chez Proparis – la caisse qui a parfois été citée en exemple pour soutenir l'argument que la plupart des assurés seraient touchés négativement par la réforme – une majorité des assurés obtient une rente plus élevée grâce à la réforme de la LPP». Elle souligne en outre que Proparis fait partie d'une nette minorité de caisses de pension qui seront touchées par la réforme – celle-ci n'aura pas d'impact sur la plupart des caisses de pension. Un avis partagé par les experts:

Et les adversaires aussi

Dans une réponse à une intervention parlementaire, le gouvernement du canton de Bâle-Ville constate, par exemple, que dans sa caisse de pension, seules quatre personnes seraient touchées négativement par la réforme, 3796 assurés recevraient un supplément de rente et 263 personnes supplémentaires seraient assurées.

Les partisans jubilent donc. Mais les calculs de Proparis montrent justement aussi qu'il y a des perdants – et qu'ils sont majoritaires parmi les assurés dont le salaire dépasse 60 000 francs. C'est ce que souligne l'Union syndicale suisse (USS):

«Chez les plus de 50 ans, la réforme entraîne une baisse des rentes pour environ 70% d'entre eux»

Gabriela Medici, spécialiste de la prévoyance vieillesse

A cela s'ajouteraient la hausse des cotisations salariales et le coût des suppléments de retraite. L'Union syndicale se sent confortée dans ses critiques:

«La réforme est dirigée contre la classe moyenne, qui est assurée à un niveau proche du minimum LPP»

Gabriela Medici, spécialiste de la prévoyance vieillesse

Tapernoux, quant à lui, constate que les nouveaux chiffres doivent également être interprétés avec prudence. Il se pourrait par exemple que les assurés âgés de 55 à 65 ans choisissent un plan surobligatoire après la réforme et cotisent volontairement davantage pour obtenir une rente plus élevée. Et ainsi, dans le graphique, ils ne seraient plus perdants, mais gagnants. A l'inverse, les gagnants pourraient également devenir des perdants si leur régime surobligatoire était réduit.

Et quelle est la conclusion de l'histoire?

Mais les calculs montrent également que la réforme atteint un autre objectif, à savoir une meilleure assurance des bas salaires. Cet effet apparaît clairement dans les chiffres de Proparis. 51% des assurés ont des salaires inférieurs à 60 000 francs. Pour eux, la rente est presque systématiquement plus élevée avec la réforme. L'USS objecte ici que cette amélioration des rentes doit être payée au prix fort, avec des charges salariales plus élevées, de l'ordre de 2,1% du salaire en moyenne.

Proparis précise que les calculs reposent sur des hypothèses très simplifiées. Il est par exemple supposé que les assurés gagneraient toujours le même salaire au cours de leur vie professionnelle, ce qui n'est pas réaliste. L'USS affirme également que la publication de Proparis ne donne pas d'informations sur les effets de la réforme. Selon sa lecture, les conséquences négatives sont sous-estimées.

Quelle est donc la conclusion de cette histoire? Dans cette campagne de votation, ne croyez pas les études de cas, mais suivez le conseil du Conseil fédéral:

«Posez la question à votre caisse de pension!»

Doris Kleck 

watson.ch