Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 3 septembre 2024

Ce Suisse fait chuter la mafia des prix de l'essence partout où il passe


 Les Suisses se font avoir, et c'est pas nouveau !


Celui qui est surnommé le casseur de prix de l'essence: Michael Knobel


Il ne se laisse ni intimider ni démonter: fort de sa réputation de casseur des prix de l'essence en Suisse, Michael Knobel (44 ans) vient d'ouvrir une nouvelle station-service à Gossau, dans le canton de Saint-Gall. La semaine dernière, Knobel vendait «son» essence sans-plomb 95 la semaine dernière à... 1,65 franc le litre. Avec une recette qu'il avait déjà expliquée pour Blick au mois de juin dernier. La station de Gossau, dans le canton de Saint-Gall est déjà la cinquième de la marque «Etzelpark» à ouvrir ses portes dans le pays.

«C'est très intéressant de voir ce que fait la grande concurrence à chaque fois», explique Michael Knobel. Après l'inauguration de sa dernière station le 23 août dernier, l'homme n'a pu cacher sa surprise: «En l'espace de deux heures, les grandes entreprises des environs ont suivi mes prix.» Conséquence: les prix de l'essence ont massivement baissé dans toute la région de Gossau! Quelques mètres plus loin en direction du centre-ville, l'établissement de la marque Avia a fait passer ses prix de 1,86 franc le litre à seulement 1,64 franc. Une réduction de 22 centimes en l'espace de quelques heures!

Soudain, les «grands» sont 20 centimes moins chers

Idem dans l'autre sens, où les marques BP et Coop ont toutes deux une station-service. Et voilà que les deux marques se livrent maintenant une véritable bataille des prix. Le lundi 26 août, jour de référence, Coop vendait son carburant sans-plomb 95 à 1,69 franc le litre contre… 1,86 franc au précédent pointage.

De l'autre côté de la rue, BP est allé chercher encore plus bas en vendant le litre à 1,65 franc. Les deux stations-service, n'ont d'ailleurs pas manqué de promouvoir leurs nouveaux tarifs en apposant des panneaux le long de la route: «Aujourd'hui – 5 centimes de rabais!» Les prix ont donc continué à baisser pour s'établir à 1,60 franc chez BP et à 1,64 franc chez Coop.

La situation devient lunaire lorsque l'on roule quelques minutes de plus en voiture, en direction du quartier industriel. En effet, une autre station Avia apparaît. Distance à vol d'oiseau des pompes «Etzelpark» de Knobel: 1,7 kilomètre. Prix: 1,86 franc! Et plus loin en direction du chef-lieu du canton, juste à côté du stade de football du FC Saint-Gall, BP continue également de vendre le litre de sans-plomb 95 à 1,86 franc.

«Ils veulent me faire peur»

«On veut ainsi empêcher que l'on fasse le plein chez moi, c'est clair», dit Knobel. «Ils veulent m'intimider. Mais ils n'y parviennent pas.» Pour lui, le constat est sans appel: les grandes chaînes lui montrent par leur réaction qu'elles le prennent très au sérieux. «Je trouve tout simplement très intéressant de voir comment les prix peuvent d'un coup baisser dans les alentours de mes stations-service. Apparemment, le marché ne fonctionne presque que là où j'ouvre un établissement.» Et le pompiste de poser une question provocante: «Si le prix des autres fournisseurs peut être aussi bas autour de mes stations-service, pourquoi ne peut-il pas l'être dans toute la Suisse?»

Pour lui, il est clair que le marché ne fonctionne pas sainement. «Le marché est malade. Mais partout où j'ouvre une station-service, il fonctionne à nouveau.» Car selon lui, les grandes chaînes sont tout à fait en mesure de faire baisser leurs prix. «Mais elles ne le veulent pas. Elles le pourraient si elles le voulaient.»

Des réponses évasives – ou pas de réponse du tout

Blick a voulu connaître l'avis fournisseurs d'essence cités, mais ceux-ci ont répondu de manière évasive aux questions qui leur ont été adressées. L'un d'entre eux n'a même pas daigné répondre. «Les entreprises de distribution indépendantes de la coopérative fixent individuellement les prix de vente en fonction des prix d'approvisionnement concrets et des conditions locales et régionales du marché», répond Avia, corroborant ainsi l'affirmation de Knobel selon laquelle il faut un casseur de prix pour que les «grands» fassent, eux aussi, baisser leurs tarifs. 

Pour obtenir plus d'informations, Blick s'est directement rendu à la station-service Avia la plus proche du «Etzelpark» de Knobel. «Un concurrent a baissé ses prix», explique une employée. «Le patron nous a alors appelés pour nous dire de nous aligner.»

Coop Mineralöl répond également de manière succincte aux cinq questions posées par Blick. «Les prix sont communiqués de manière transparente dans la rue et se composent en fonction de l'environnement actuel du marché», nous explique-t-on. BP a pour sa part laissé un e-mail de Blick sans réponse. Le prochain affichage des prix nous en dira certainement plus. Jeudi 29 août, Michael Knobel a atteint un nouveau plancher à 1,60 franc le litre de sans-plomb 95!

Knobel déballe tout sur la fixation des prix en station service

Le réservoir plein, mais le porte-monnaie vide. Les prix de l'essence ont à nouveau atteint un niveau exorbitant: 1.90 le litre de sans-plomb (SP) 95, voire 1.88 à certains endroits pour les plus chanceux. Mais à Winterthour (ZH), le litre de SP vous coûte 1,65. Vous avez bien lu: 1.65 franc pour un litre!

Michael Knobel est à l'origine de ce prix. Cet homme de 43 ans gère un petit réseau de stations-service... et prend plaisir à mener la vie dure aux grandes chaînes de son voisinage: «Ce n'est pas que je sois particulièrement bon marché. C'est plutôt les autres qui sont étonnamment chères!» 

Et les automobilistes le remercient: à chaque fois qu'une de ses stations-service «Etzelpark» ouvre, les prix dégringolent chez les concurrents des alentours. Mais qu'est-ce que cela veut dire concrètement pour les automobilistes? Payons-nous vraiment près de 20 centimes de trop par litre pour l'essence? Pour Blick, Michael Knobel révèle comment les prix de l'essence à la pompe sont fixés en Suisse – et qui en profite le plus.

L'entrepreneur dévoile ses comptes

Pour commencer, il faut prendre en compte le prix d'achat de l'essence, explique Michael. Celui-ci dépend du prix du pétrole et du cours du dollar par rapport au franc suisse. Le niveau du Rhin peut également faire la différence. S'il est trop bas, les bateaux-citernes peuvent moins charger.

«Supposons qu'un litre d'essence me coûte 1,57 franc à l'achat, explique l'entrepreneur. Le prix d'achat comprend les taxes, la TVA et la livraison franco domicile», précise le patron. A cela s'ajoute environ 5 à 7 centimes pour couvrir ses frais: loyer, salaires, frais de paiement par carte, entretien et petites dépenses comme l'électricité, Internet et l'assurance.

Il ajoute ensuite sa marge bénéficiaire de 3 à 10 centimes: «C'est ma zone de confort et j'ai l'impression de gagner suffisamment par litre. Si elle se situait plus haut, j'aurais l'impression de trop gagner», explique l'homme. En tout et pour tout, Michael Knobel vend le litre entre 1,65 et 1,72, selon l'emplacement de ses stations-service et les fluctuations du prix d'achat.

Les concurrents autour de Michael abaissent leurs prix

Selon le pompiste, le marché dans sa forme actuelle ne fonctionne pas. «Si je modifie mon prix au hasard, des stations-service proches de chez moi ont le même prix en l'espace de 24 heures.» Sa conclusion est sans appel: «Oui, les automobilistes suisses se font avoir!»

Dans la région, un élément frappe d'emblée: la concurrence à distance de la station de Michael est nettement moins chère que partout ailleurs. Dans sa station-service située à la Rue de St-Gall à Winterthour (ZH), Michael Knobel facture le litre de SP 1,65 franc. Aux alentours, deux concurrents: la station-service Coop et une de Migrol. Les prix y sont également avantageux: les deux demandent 1,69 le litre.


Mais plus on s'éloigne de Michael et de son fief, plus le prix augmente chez la concurrence. Prenons l'exemple de Coop: à la Rue de Wülflinger, à Winterthour, le prix est déjà de 1,83, soit 14 centimes de plus par litre. À Embrach, c'est 1,85 par litre. Et à Volketswil, le prix grimpe à 1,89 le litre.

«Des fluctuations de prix étranges»

Même son de cloche chez Migrol: la station proche de Michael propose un prix de 1,69. A quelques kilomètres de là, dans la commune de Au, le prix monte à 1,87. A Seuzach, Migrol propose le litre à 1,82. Un coup d'oeil dans l'application Migrol, où tous les prix actuels sont répertoriés, ne révèle aucune station-service de la chaîne qui puisse rivaliser avec la filiale située à proximité immédiate de Michael Knobel. A une seule exception: à Samnaun, dans les Grisons, où le litre est vendu à 1,45 grâce au statut hors taxes.

La réaction de Michael Knobel à la politique de prix de la concurrence est immédiate: il a encore baissé le prix à 1,64 entre-temps. «On verra bien ce qu'ils feront», s'amuse-t-il.

«Lorsque j'ai ouvert ma troisième station-service à Füllinsdorf (BL) en novembre, les prix de la concurrence ont également chuté. Pour moi, ce sont des fluctuations de prix étranges, déclare le pompiste, pensif. Si je peux proposer partout des prix aussi bas, pourquoi les grands ne le peuvent-ils pas le faire?» Un jour, un pompiste indépendant lui aurait dit: «Pourquoi tu ne fais pas la même chose avec tes prix?» Mais Michael Knobel n'y a pas pensé une seule seconde: «Ça m'a motivé encore plus!»

Michael Knobel veut porter plainte pour entente illicite

L'entrepreneur de stations-service est catégorique: il ne veut pas se laisser faire par le nivellement par le bas des prix autour de ses stations-service et compte déposer une plainte en matière de droit des cartels auprès de la Commission de la concurrence (Comco) pour entente sur les prix.

Sollicitée, la concurrence a brièvement répondu à la demande de Blick: «Nous vérifions régulièrement le niveau des prix dans l'environnement de nos stations. En raison de cette évolution, nous avons pu baisser les prix à plusieurs reprises ces derniers jours», déclare Migrol. Coop avance des arguments similaires: «En raison de la forte densité de stations-service et du grand nombre de fournisseurs différents, il règne une concurrence intense, et donc une forte pression sur les prix.» Mais cette pression sur les prix ne semble exister que là où les stations-service libres obligent les grands concurrents à pratiquer des prix bas.

Sandro Zulian

blick.ch