Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 5 avril 2025

La méthode simpliste (voir d'un simplet) concernant les droits de douane

 

« Cette formule semble savante, avec de belles lettres grecques, mais elle est hasardeuse. En réalité l'administration Trump a simplement divisé le déficit commercial américain par le volume des exportations du pays vers les États-Unis »
"L'administration Trump a employé un procédé pour le moins exotique. Il n’y a rien à comprendre à cette méthode de calcul, qui ne repose sur aucun fondement théorique. On est dans l’arbitraire"


Donald Trump a annoncé une nouvelle salve de droits de douane visant des dizaines de pays. Selon le président américain, ces taxes seraient "réciproques" : autrement dit, elles devraient refléter, dollar pour dollar, les taxes et barrières non tarifaires (comme la TVA) que les autres pays appliquent aux produits américains.

Mais cette justification ne résiste pas à l’analyse. En réalité, la méthode utilisée par l’administration Trump n’a rien de réciproque, selon plusieurs experts.

Une formule plutôt simpliste

Comparer exactement les droits de douane pays par pays est un travail technique et complexe, impliquant l’analyse minutieuse de milliers de lignes tarifaires. L’administration Trump a préféré une formule bien plus simpliste : elle a divisé le déficit commercial des États-Unis avec un pays donné par les exportations de ce pays vers les États-Unis, puis multiplié le résultat par 1/2.

Cette méthode a d’abord été évoquée par le journaliste américain James Surowiecki sur le réseau social X, puis confirmée par des analystes de Wall Street. L’administration Trump a ensuite reconnu publiquement s’être basée sur ce calcul.

Un exemple parlant avec la Chine

En 2024, les États-Unis ont enregistré un déficit commercial de 295,4 milliards de dollars avec la Chine, pour 439,9 milliards de dollars d’importations chinoises. En appliquant la formule, l’administration a estimé que la Chine imposait des droits de douane équivalents à 67 % de la valeur de ses exportations vers les États-Unis ce qui est totalement faux.

"Ces nouveaux droits de douane ont été présentés comme réciproques, mais en réalité, ils ciblent les pays excédentaires, pas leurs pratiques tarifaires", explique Mike O’Rourke, stratège chez Jones Trading.

Selon Mike O’Rourke, cette approche pourrait avoir un impact important sur les économies de pays fortement intégrés dans les chaînes d’approvisionnement américaines. "Ces tarifs risquent de frapper le plus durement les pays dont les États-Unis dépendent pour leur approvisionnement, ce qui pourrait mettre à mal les marges des grandes entreprises multinationales", prévient-il.

Ainsi, si on tente de refaire le calcul avec la formule de l'administration Trump, voilà ce que cela pourrait donner : les États-Unis ont exporté pour 357 milliards d'euros de biens en 2024 vers l'UE (valeur « x »). Et ils en ont importé pour une valeur de 584 milliards d'euros (« m »). Ce qui se traduit par un déficit commercial d'environ 227 milliards d'euros, l'année dernière.

Le résultat du calcul donne donc une valeur arrondie de 0,388, soit convertie en pourcentage : 38,8 %. Ce qui correspond en arrondi aux 39 % avancés par Donald Trump comme taux moyen de droits de douane appliqué par l'UE.

Dès lors, comment l'administration Trump arrive à un taux de 20 %, au lieu de 39 % ? «La réponse ne peut qu'être arbitraire : grand seigneur, Trump a divisé par deux en se disant qu'il était ''gentil", qu'il faisait une ristourne à l'UE ! », analyse, sourire en coin, Eric Dor, docteur en économie et directeur des études à l'IESEG School.

Une méthode qui omet des variables

« Cette approche est tellement pleine d'erreurs qu'il est difficile de savoir où commencer », a jugé avec sévérité ce jeudi Paul Krugman, prix Nobel d'économie en 2008. Il souligne que les calculs prennent en compte uniquement les biens échangés, et non les services. Ce calcul ne prend pas en compte les spécificités des liens commerciaux de chaque pays.

Cette formule de calcul est a priori celle prise pour tous les taux douaniers. « Mais on se rend compte que ce n'est pas le cas avec tous les pays, le Brésil notamment », indique  Astéres.

Trump commandant en chef de l'absurde impose des droits de douane aux manchots

Si Donald Trump rêve d'avoir le Nobel de la paix, celui d'Économie semble définitivement lui échapper avec sa politique ultra-agressive des droits de douane. Il ne doit y avoir que dans son administration que quelques spécialistes en déduisent un avantage pour les États-Unis. Même la Consumer Technology Association (CTA), principale organisation du secteur technologique aux États-Unis, y voit «un relèvement massif des taxes pour les Américains, qui va accélérer l’inflation, détruire des emplois et pourrait provoquer une récession» dans le pays, selon l'AFP.

Pour Trump, tout cela a pourtant une logique. Mais il faudra la trouver dans sa décision de taxer de 10% les exportations de l’archipel des Iles Heard et McDonald. En effet, ce territoire de 370 km2 situé dans l'océan Indien, proche de l'Antarctique, n'est habité que par des manchots et des éléphants de mer. «Bien qu’ils soient de bons pêcheurs, les manchots de l’Antarctique n’ont pas l’habitude d’exporter du poisson», ironise le site Science-Presse.

Et cela n'a pas l'air d'une simple étourderie, car un document distribué à la presse précise que ces îles font partie des pays qui taxent les États-Unis sous la forme de «manipulation du cours de la monnaie et barrières commerciales». La faune de l'Antarctique a des compétences insoupçonnées. Et l'on constate aussi que d'avoir dans son nom celui d'une chaîne de fast-food américaine particulièrement appréciée de Trump ne préserve pas de sa colère.

Pour en arriver à la fixation des taux, le «New York Times» a découvert que l'administration Trump a effectué ce calcul: le déficit commercial des États-Unis avec un pays, divisé par les exportations de ce pays, puis par deux. Là encore, on ignore sur quel chiffre elle s'est basée pour cet archipel.

Et le site de faire également remarquer que des taxes ont été appliquées à des territoires comme Gibraltar ou la Réunion, avec un taux différent de celui du pays auxquels ils appartiennent. Pour la présidente de la collectivité régionale de l'île française, «La Réunion fait partie de l’ensemble douanier européen, des droits de douane spécifiques ne peuvent donc pas nous être appliqués». Donald Trump est «un ignorant», a-t-elle ajouté, selon l'AFP.

Donald Trump est tellement ignorant qu'il veut taxer à 10% le Territoire Britannique de l'océan Indien! Il s’agit de l’archipel des Chagos, dont les seuls habitants sont le personnel de la base U.S. de Diego Garcia!

Qui pour dédouaner Trump de sa politique économique?

Egger Ph.