En pleine préparation pour son Euro, l’équipe de Suisse a affronté ce jeudi le FC Lucerne moins de 15 ans. Une rencontre amicale, jouée en trois périodes de 30 minutes, qui devait se disputer à huis clos à Nottwil, sur les bords du lac de Sempach.
L’occasion pour la sélectionneuse Pia Sundhage de faire des tests, beaucoup de tests, elle qui doit encore trouver la bonne formule, notamment sur le plan défensif après un début d'année compliqué. Reste que le résultat final, 7-1 pour les juniors lucernois, ne semble pas indiquer que la mission s’est achevée par un succès.
Un dernier match de préparation jeudi à Winterthour
Quoi qu’il en soit, l’issue de la rencontre devait rester secrète, un pacte liant ASF et le club de Suisse centrale en ce sens. C’était toutefois sans compter sur la boulette d’un junior lucernois, lequel a diffusé des images sur ses réseaux sociaux. Celles-ci révèlent la tenue de la rencontre dans un premier temps, puis son résultat une fois atteri dans l'espace commentaires. Information ensuite reprise par Corner Magazine sur ses réseaux. Le tout pour le plus grand embarras de la sélection nationale féminine, à quelques jours du début de son Euro à domicile (2 juillet face à la Norvège à Bâle).
Pour conclure leur préparation, Pia Sundhage et son équipe affronteront la République tchèque jeudi, à la Schützenwiese de Winterthour (18h). À noter encore que la sélection des 23 joueuses qui représenteront la Nati cet été est en cours de divulgation. La liste sera complète ce lundi, au terme de l’inédite «chasse au trésor» à travers la Suisse mise au point et en place par l’ASF.
«Ce n'est pas le résultat qui compte»
Interrogée à ce sujet, l’Association suisse de football explique que ce type de matches-tests est courant avant un tournoi.
Sven Micossé, chef de presse de la Nati, précise: «Dans le football féminin, il n’est pas rare d’affronter des équipes de jeunes garçons. L’objectif est d’introduire un certain niveau de compétition. À ce stade de la préparation, l’accent est mis sur le travail physique. Indépendamment du score, ces matchs d’entraînement se rapprochent beaucoup de nos rencontres internationales en termes d’intensité et de volume de course».
Des défaites qui ne surprennent pas
Il faut toutefois admettre que le score est un peu sévère. Lors de la première des trois périodes de 30 minutes, les Suissesses livrent une prestation correcte et réduisent le score à 1-3 grâce à un but d’Alayah Pilgrim. Mais après un changement complet opéré par la sélectionneuse Pia Sundhage, l’équipe perd en intensité. Au total, 26 joueuses sont utilisées. À noter que Nadine Böhi, gardienne numéro trois de l’équipe de Suisse, a disputé 30 minutes dans les buts... du FC Lucerne.
Pour Hans-Jürgen Tritschoks, spécialiste en sciences du sport à Cologne, ce type de défaite face à des équipes masculines de jeunes n’a rien d’anormal. Dans une interview accordée au «Welt», il rappelle qu’un match féminin est en moyenne un tiers plus lent qu’un match masculin.
Selon lui, à partir de la puberté, les garçons développent une masse musculaire plus importante, ce qui leur permet d’évoluer à une intensité supérieure. Il n’est donc pas surprenant que des équipes féminines professionnelles s’inclinent régulièrement face à des garçons, même plus jeunes. Et ce phénomène ne concerne pas que le football. «En moyenne, les hommes sont 15 à 20% plus performants. Cet écart est d’autant plus marqué lorsque la force physique joue un rôle important», conclut-il.
Andri Bäggli
Lucas Werder