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samedi 26 juillet 2025

Une étude alarmante sur sept lacs de barrage valaisans, est restée confidentielle

 

Le barrage de Moiry est un des sites concerné

Les récents éboulements au-dessus de la Grande Dixence ont laissé des traces. Six mille mètres cubes de roche se sont détachés la semaine dernière. Pourtant, ces chutes de pierres restent minuscules face aux dimensions gigantesques du barrage. Cela correspond à la taille de sept maisons individuelles. Une partie de la roche est tombée dans le lac de retenue, une autre a heurté le mur. Face aux 6 millions de mètres cubes de béton qui composent cet ouvrage massif, cela semble dérisoire. L’exploitant s’est montré rassurant. La sécurité du mur n’est pas compromise. L’accès aux touristes demeure toutefois interdit par précaution.

L’incident soulève une question plus vaste. Dans quelle mesure les infrastructures de haute montagne sont-elles menacées par la fonte du permafrost, l’instabilité des pentes et l’augmentation des risques naturels?

En réalité, un danger bien plus important se cache en amont du plus puissant barrage d’Europe. Environ 1,3 million de tonnes de roche pourraient se détacher du flanc de «La Perratseche». Le barrage lui-même se trouve en dehors de la zone de danger. Mais la route serait ensevelie, ce qui compromettrait l’accès au mur. C’est ce que révèle une étude commandée par le Canton du Valais et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Pourtant, les résultats concernant les lacs de retenue sont passés inaperçus jusqu’à présent. Une équipe de recherche dirigée par l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF) a identifié 89 parois rocheuses potentiellement instables dans le canton. Ces zones menacent non seulement des habitations, mais aussi plusieurs barrages.

Des éboulements pourraient toucher des lacs de retenue

L’étude a été rendue publique après l’éboulement de Blatten, survenu le 28 mai 2025, quand quelque 6,4 millions de mètres cubes de roche se sont abattus dans la vallée, détruisant presque entièrement le village. Le flanc du Petit Nesthorn figurait également dans l’étude de 2022. Elle a identifié quelque 5,5 millions de mètres cubes de roche instable. Les calculs se sont révélés d’une précision effrayante.

Il s’avère désormais que plusieurs lacs de barrage sont également menacés. Au total, sept lacs se trouvent dans la zone d’éboulements potentiels, dont quatre grands réservoirs destinés à la production d’électricité.



Le barrage de Moiry dans le Val d’Anniviers fait partie des sites concernés. Selon les géologues, plus d’un million de mètres cubes de roche risquent de s’ébouler du flanc ouest de l’Arête de Sorebois. Cette masse suffirait à recouvrir environ 1,3 million de mètres carrés de surface d’eau et à provoquer un raz-de-marée. Le lac de Tourtemagne présente également des risques. Sur le versant est du Wängerhorn, 168’000 mètres cubes de roche menacent de s’effondrer dans la vallée. Les débris recouvriraient une surface équivalente à cinq terrains de football et provoqueraient probablement un tsunami, menaçant les agglomérations situées en aval, comme Tourtemagne.



Dans la vallée de Leng, près de Binn, la pente du Vordere Helse, qui culmine à 3106 mètres d’altitude, est elle aussi instable. Environ 3,6 millions de mètres cubes de roche risquent de se détacher, soit plus de la moitié du volume de l’éboulement de Blatten. En cas d’urgence, le barrage de Chummibort serait entièrement enseveli. Il fait partie des seize installations hydroélectriques qui doivent voir le jour selon la nouvelle loi sur l’électricité.


Au-delà de ces grandes installations, les chercheurs estiment que des réservoirs plus petits sont également menacés, comme le bassin de compensation de Zermeiggern dans la vallée de Saas ou le lac de Märetschi près de Loèche.

Le dégel du permafrost représente un facteur de risque majeur pour l’ensemble de ces barrages. Il agit comme une colle naturelle dans la roche: quand il fond, des pentes entières peuvent se détacher. Si un tel événement se produit près d’un lac de retenue, il peut provoquer des raz-de-marée, des débordements de barrage ou endommager les conduites forcées et les voies d’accès.



Plus récemment, des institutions comme l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), le SLF et l’OFEV se sont penchées de manière approfondie sur ces risques. Les programmes de recherche internationaux le confirment: partout dans le monde, le pergélisol alpin perd de sa stabilité, menaçant par la même occasion la sécurité de nombreuses infrastructures.

Une étude restée confidentielle

Pourtant, les conclusions de l’étude valaisanne n’ont pas encore été transmises aux exploitants des lacs de retenue concernés. Pour quelle raison? Selon Raphaël Mayoraz, chef du Service des dangers naturels du canton du Valais, «la précision et la fiabilité de l’étude ne sont pas suffisantes pour en faire un instrument de gestion des risques». Le projet entre actuellement dans sa deuxième phase, qui intègre de nouveaux critères, utilise des modèles plus récents et comprend des contrôles sur le terrain.

Ces travaux devraient être achevés d’ici fin 2026. Les communes et les exploitants concernés ne seront informés que dans un second temps. Selon la loi, la sécurité des lacs de retenue relève de la responsabilité des exploitants respectifs, par exemple Alpiq pour les réservoirs de Moiry, de Tourtemagne et de la Grande Dixence.

Une porte-parole d’Alpiq a déclaré: «Nous sommes au courant de l’étude et conscients des risques. En l’état actuel des choses, il n’y a toutefois pas lieu de s’inquiéter, la sécurité des installations n’est pas compromise.» Par ailleurs, des géologues indépendants et le personnel sur site surveilleraient régulièrement les risques naturels.

Emmanuelle Stevan
Cyrill Pinto