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vendredi 26 septembre 2025

Les castors, à deux pas du centre-ville

 

En basse ville de Fribourg, la cohabitation entre rongeurs et habitants semble paisible depuis des années


À la tombée de la nuit, un castor se laisse apercevoir en train de grignoter une branche en basse ville de Fribourg
Florian Cella / Tamedia


«Je viens souvent observer les castors. J’habite juste à côté. Il y a deux adultes et certainement au moins un jeune de l’année précédente.» Le biologiste Vincent Grognuz est intarissable sur ces rongeurs qui ont «presque la taille d’un labrador». C’est en basse ville de Fribourg qu’ils ont élu domicile, il y a bientôt dix ans. Comme il s’agit d’un animal nocturne, notre expert nous donne rendez-vous en fin de journée.

Nous traversons le pont de la Motta. La verdure l’emporte sur le bitume du centre-ville et d’imposantes falaises de molasse se sont substituées aux immeubles. Finie l’agitation des voitures, place à l’écoulement apaisant de la Sarine. Mais inutile de chercher les barrages, indique avec une pointe de déception notre passionné. Il n’y en a pas. La largeur de la rivière est trop importante. Certainement un facteur de tension en moins dans la cohabitation entre l’humain et l’animal.

«Les castors font des barrages principalement sur des petits cours d’eau, précise celui qui est aussi membre du comité de Pro Natura Fribourg. C’est ce qui peut provoquer des inondations en zones agricoles ou forestières. Le castor n’est vraiment pas habile pour marcher. Le but des barrages est d’augmenter le niveau de l’eau pour pouvoir nager aisément. Mais le niveau de la Sarine est bien suffisant.»

Des traces qui trahissent la présence du castor

Il est encore tôt pour apercevoir le bout de son museau. En attendant, nous cherchons des traces vers son réfectoire. Il s’agit d’un lieu sûr souvent une petite crique sur la rive peu profonde où le rongeur emporte des branches qu’il a coupées pour les ronger.


Le castor est actif la nuit. Il laisse en revanche des souvenirs de sa présence bien visibles en journée.
Florian Cella / Tamedia


En chemin, notre guide nous rappelle que le castor a été éliminé du territoire suisse au début du XIXe siècle, chassé pour sa fourrure, sa chaire et son castoréum. Il s’agit d’une sécrétion huileuse et odorante produite par des glandes près de l’anus et prisée par l’industrie du parfum.

Réintroduit avec succès à partir des années 50, le castor n’est plus recensé comme une espèce menacée. Il peut être tiré à titre préventif. «Mais je n’ai jamais entendu qu’un castor ait été tué», précise Vincent Grognuz, qui a participé au dernier monitoring de l’animal, organisé tous les dix ans. «En 2008, le canton de Fribourg en comptait à peu près 100. En 2022, ils étaient 400.» Leur population augmente de 8% par année.

De nombreux bienfaits pour la Sarine

Nous voilà devant un méandre de la Sarine. En levant les yeux surgit brusquement un immeuble. Nous aurions presque oublié que le centre-ville est à deux pas au-dessus de nos têtes. Vincent Grognuz ramasse des branches toutes lisses dans le fameux réfectoire. «Les castors sont exclusivement végétariens. Ils mangent des feuilles, des bourgeons, de petits fruits et bien sûr des écorces. Ils adorent les saules, qui sont nombreux ici.»

Est-ce un problème pour la régénération de l’espèce? «Non, assure le fin connaisseur. Même si une branche est complètement rongée, on constate de nouvelles pousses sur l’arbre.»

Le biologiste Vincent Grognuz a trouvé les restes d’un repas dans le réfectoire du castor
Les écorces ont été rongées
Florian Cella / Tamedia


«Le castor apporte de nombreux bienfaits, ajoute le Fribourgeois. Ses barrages aident l’eau à mieux s’infiltrer dans les sols, ce qui permet de recharger les nappes phréatiques. Cela donne un refuge idéal pour certains poissons.» Une autre particularité méconnue du rongeur? «Il a deux paires de lèvres, dont une derrière les dents. Quand il nage avec des branches dans la bouche, l’eau ne peut pas rentrer. Sinon, il se noierait.»

La lumière décline. Vincent Grognuz sort ses jumelles. Aurons-nous le temps d’observer un castor avant la nuit? Le suspense monte. Il fallait vraiment une oreille de passionné pour percevoir les faibles sons de grignotage. Vincent Grognuz pointe son doigt vers une boule de poils brune, à moitié immergée. Après quelques minutes, le castor se décide à plonger pour remonter tranquillement le cours d’eau. Plus que quelques secondes dans notre champ de vision et le discret habitant des berges de la Sarine disparaît pour de bon dans l’obscurité.

Pro Natura Fribourg propose une sortie gratuite samedi 27 septembre en basse ville de Fribourg pour les enfants entre 6 et 12 ans, de 10 h à 12 h. Inscription sur https://www.pronatura-fr.ch/fr/2025/sortie-castor.

Simone Honegger 

24heures.ch