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vendredi 20 avril 2012

Emmi «affiche un mépris scandaleux du gruyère AOC, des producteurs de lait et finalement de l’agriculture suisse tout entière»

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Le groupe lucernois fabrique sa spécialité dans le Wisconsin, avec du lait américain. Prométerre dénonce «un ennemi sournois mais avéré de l’agriculture du pays».



L’organisation chargée de la promotion des métiers de la terre en Suisse romande réagit vivement à l’annonce par le groupe lucernois de son intention de construire une nouvelle usine aux Etats-Unis.

«A partir de lait pasteurisé américain, acheté deux fois moins cher que le lait suisse destiné à la fabrication du «vrai» gruyère, Emmi va produit et commercialise un fromage au nom usurpé», s’indigne Prométerre. Selon elle, l’investissement américain d’Emmi (40 millions de francs) risque d’avoir de grosses conséquences pour les producteurs de lait suisses. D’autant plus que les Etats-Unis sont le plus gros acheteur de gruyère. Pour Prométerre, le groupe fromager est donc «un ennemi sournois mais avéré de l’agriculture du pays».




De son côté, Emmi explique avoir racheté en 2009 la société fromagère Roth, dont les capacités ne sont aujourd’hui plus suffisantes. En construisant une nouvelle fromagerie à côté de son usine du Wisconsin, le groupe veut développer 30 spécialités, dont trois proches du gruyère. «Le marché américain connaît une demande accrue en spécialités fromagères de production locale, et Emmi Roth USA se propose de combler ce besoin», indique Emmi. Qui affirme que «le goût du gruyère américain n’a rien à voir avec celui du gruyère AOC».


Ces « amis d’Emmi » sont bien nos ennemis !

En annonçant la construction d’une usine de fabrication de Gruyère (sic !) aux Etats-Unis, pour un investissement de 40 millions de francs, le groupe lucernois Emmi, numéro un suisse de la transformation du lait, affiche un mépris scandaleux du Gruyère AOC, des producteurs de lait et finalement de l’agriculture suisse toute entière.



Emmi est le premier exportateur de fromages suisses, dans le monde entier. Les Etats-Unis sont le plus gros acheteur de Gruyère suisse, avec plus de 3 000 tonnes par année. Emmi a bien compris l’enjeu que représente le marché US, pour y réaliser de juteuses affaires, puisqu’il a repris le fabricant nord-américain Roth Käse USA Ltd en janvier 2009 déjà et entend maintenant développer sa capacité de production en construisant cette nouvelle usine dans le Wisconsin.

A partir de lait pasteurisé américain, acheté deux fois moins cher que le lait suisse destiné à la fabrication du « vrai » Gruyère, Emmi va donc produire et commercialiser un fromage au nom usurpé – 1 700 tonnes dans un premier temps, soit plus de la moitié des besoins de ce marché. En d’autres termes, le premier partenaire des producteurs suisses de lait, dont il transforme la production, contribue à sa valorisation et l’écoule mondialement sous forme de Gruyère AOC, va donc créer des conditions de concurrence à son propre produit. Concurrence certainement déloyale, mais pas illégale, car les appellations d’origine contrôlées (AOC) ne sont pas reconnues aux Etats-Unis !

Non content d’exploiter un vide juridique à l’encontre d’un produit aussi mythique et reconnu que le Gruyère AOC, tout un symbole suisse authentique, Emmi prend des airs angéliques pour préciser que le « vrai » Gruyère AOC restera réservé à la vente de détail, alors que le Gruyère US sera écoulé dans la restauration. Or, le Grand Cru Gruyère qu’Emmi produit déjà aux Etats-Unis est placé, dans les linéaires, à côté du « vrai » Gruyère AOC… Ou comment prendre les producteurs, mais aussi finalement les consommateurs suisses pour des billes.

Emmi n’en est pas à son coup d’essai, dans ses comportements sans scrupules. Emmi Schweiz AG fabrique de l’Edam aux Pays-Bas, qu’elle vend en Suisse orné de croix suisses. Elle vend aux USA des yogourts aux fruits dont seuls 4% proviennent de Suisse – mais qui portent, sans rougir, huit fois le mot « swiss » ou la croix helvétique.

L’an passé, Emmi a formulé une demande d’allègement des droits de douane, afin d’importer des pommes râpées et congelées à Fr. 1.35 – contre Fr. 5.30 pour les pommes suisses. Les paysans disent merci… Cette Suisse qui l’a vue grandir serait bien inspirée de remettre à l’ordre Emmi, cet ennemi sournois mais avéré de l’agriculture du pays. Qui plus est avec un ancien conseiller fédéral, Joseph Deiss, dans son conseil d’administration.

Prométerre


Merci Monsieur Deiss !

l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss est administrateur d’Emmi. Il fait partie du comité qui s’occupe des nouveaux produits et des nouveaux marchés. Comme ancien ministre de l’Economie, il devrait être sensible à ce genre de problème. Il est vrai que la carrière de M. Deiss n’a pas été marquée par un engagement particulier en faveur de notre canton.

Egger Ph.