Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 25 août 2013

Orangina, la boisson algérienne qui a conquis le monde





La petite bouteille ronde, consommée chaque année par 500 millions de consommateurs à travers le monde, est née dans les années 1930 à Boufarik, au sud d’Alger. La production y restera jusqu’à 1967, avant d’être délocalisée à Marseille.

Tout le monde, ou presque, connait les petites bouteilles ventrues d’Orangina. En revanche, rares sont ceux qui connaissent les racines algériennes du célèbre soda à base de pulpe d’orange.

Orangina est en effet né à l’automne 1935 d’une rencontre entre un médecin espagnol et un négociant français d’huiles essentielles installé à Boufarik, petite cité agricole de la plaine de la Mitidja, à une quarantaine de kilomètres au sud-est d’Alger. Les deux hommes se croisent à la foire de Marseille. Le premier, le docteur Agustin Trigo Mirallès, qui officie à Valence, est l’inventeur d’une boisson sucrée à base d’orange, baptisée Naranjina ("petite orange", en espagnol). Le second, Léon Beton, est propriétaire d’une orangeraie et commerçant d’huiles essentielles à Boufarik. Il tique d’emblée sur la bouteille du Dr Trigo Mirallès.

Celle-ci est petite, ronde et granuleuse comme une orange. Une minuscule fiole contenant de l’huile essentielle de l’agrume fait office de bouchon. Pour déguster une Naranjina, il faut ouvrir la bouteille, mélanger un peu de son concentré d’orange à de l’eau sucrée et y ajouter quelques gouttes de la précieuse huile contenue dans le bouchon. Pour Léon Beton, la révélation est immédiate.

Rapidement, le docteur valencian et le commerçant français nouent des liens solides. Des caisses de Naranjina sont envoyées à Boufarik, où se rend le Dr Trigo Mirallès. L’idée de commercialiser la boisson, en utilisant les orangeraies de l’exploitant français, est lancée. Mais la production est rapidement perturbée par la guerre d’Espagne puis la Seconde guerre mondiale.

Une publicité Orangina des années 1960 dessinée par Bernard Villemot. © DR 


D'Algérie aux bistrots des Champs-Élysées

Le lancement du futur Orangina débute réellement à partir de 1947, après la signature d’un pacte commercial entre Jean-Louis Beton, fils de Léon Beton, et Agustin Trigo Mirallès. En 1951, la société Naranjina Nord-Afrique, qui commercialise la boisson Orangina produite en Algérie, est fondée. Les cafetiers sont d’abord gênés par cette bouteille ronde qui prend de la place dans les réfrigérateurs. Mais grâce à une habile campagne de publicité signée Bernard Villemot qui, dès 1953, joue sur la forme inédite d’Orangina, le nouveau soda est secoué en France jusqu’aux tables de bistrots des Champs-Élysées.

Une nouvelle fois, un conflit armé perturbe le développement de la marque. En 1954, la guerre d’indépendance algérienne éclate. La production d’Orangina se poursuit à Boufarik tant bien que mal, jusqu’à son départ définitif d’Algérie et sa délocalisation à Marseille en 1961.

Près de 50 ans plus tard, la célèbre boisson gazeuse est un succès commercial indéniable... sauf en Algérie. Très prisée des Algériens jusqu'au milieu des années 1980, Orangina a aujourd'hui quasiment disparu de la circulation dans le pays. Au début des années 1990, la marque a subi de plein fouet l'ouverture du marché aux Américains Coca-Cola et Pepsi, qui font désormais figure de boissons favorites des Algériens avec les fleurons nationaux Hamoud et Selecto.

La renommée d'Orangina s’est largemment construite sur des campagnes publicitaires remarquées au cours des dernières décennies, dont voici un petit aperçu.

Benjamin Roger