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mercredi 26 décembre 2018

Les Gaulois décapitaient leurs ennemis avant d’embaumer leur tête



Dans l’œuvre historique Géographie de l’auteur grec Strabon, (63 av. J.-C – 24 ap. J.-C), les Celtes étaient décrits comme un peuple de guerriers féroces, puissants, avec de redoutables pratiques. Le fait de décapiter la tête des vaincus à la fin de batailles constituait une pratique qui interpellait les populations voisines. De récents travaux archéologiques permettent de rejoindre les propos antiques en prouvant que les Gaulois pratiquaient l’art de la momification et de l’embaumement.

En archéologie, souvent, nous disposons de textes antiques affirmant certaines pratiques, mais avec les années passées, il est impossible de les confronter à la réalité dans une optique de vérification. Les textes et inscriptions des auteurs de l’Antiquité nous expliquent ainsi que les Celtes décapitaient leurs ennemis, ramenaient leur tête chez eux en guise de trophée et en faisant des pratiques rituelles.

Plus précisément, c’est une décollation de la tête de l’ennemi, afin de les exposer devant leurs maisons de vainqueur ou bien sur les palissades en bois des oppida (des habitats fortifiés). Strabon, mais également Diodore de Sicile, contemporain de César et Auguste notamment, a décrit ces pratiques pendant l’âge de fer.

L’archéologue Réjane Roure et son équipe de l’UMR 5140, de l’université Paul Vallery Montpellier 3, en coopération avec le CNRS, se sont rendus au sud de Nîmes, à Cailar. Ils ont fait une découverte exceptionnelle relative à ces pratiques sur des têtes humaines. En effet, ils ont pu déterminer que les têtes servant de trophées ont été embaumées  ! Ils se sont notamment appuyés sur plus de 2 800 ossements humains.

Dans un article publié dans la revue Journal of Archaeological Science, des spécialistes racontent les résultats de leurs recherches après avoir analysé chimiquement des crânes en provenance du Languedoc. Dès le IVe et IIIe siècle avant notre ère, des tribus celtes étaient présentes sur ces terres, aujourd’hui françaises. Sur ces dizaines d’échantillons, ils ont remarqué “la présence de biomarqueurs de résine de conifère et des molécules organiques de composés aromatiques obtenus après chauffage, des substances diterpénoïdes”, d’après Réjane Roure.

En d’autres termes, ce sont des résidus que l’on retrouve dans chaque processus d’embaumement, par exemple dans l’Égypte antique. Certains historiens antiques, il y a plus de 2 000 ans, expliquaient déjà que les celtes oignaient d’huile de cèdre ces têtes obtenues au combat. Ils considéraient cette récompense comme un butin symboliquement puissant. Pour obtenir un résultat final, ils retiraient ce qu’on appelle les parties molles : langues et cerveau. Le crâne était ensuite placé dans des caisses qui s’héritaient de générations en générations.

Pourquoi garder un crâne  ? Nous n’avons pour le moment aucun témoignage de la raison pour laquelle ces Celtes conservaient les crânes de les ennemis. Nous ne pouvons faire que des suppositions basées sur le sens et les valeurs de l’époque. Une des hypothèses les plus probables est que ce soit une forme d’hommage au vaincu, une reconnaissance de sa valeur de guerrier. En Irlande, cette pratique était aussi utilisée sur les vaincus. En effet, le crâne était fréquemment associé aux armes, ce qui donnait la valeur du trophée. Pour ce qui est de l’embaumement, elle servait à embellir davantage le butin, permettant la conservation des tissus mais également une odeur agréable.

Les Romains, qui arrivent en vainqueur après avoir conquis la Gaule, marqueront la fin de cette pratique, ne correspondant pas avec les valeurs romaine et la religion alors en place.

Benjamin Cabiron