Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 19 septembre 2008

Le Serment du Grütli (Rütli en allemand)

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les trois Confédérés


Arnold de Melchtal an der Halden (Nidwald)
Walter Fürst (Uri)
Werner Stauffacher (Schwytz)



Le Serment du Grütli, censé se dérouler en 1307, est un mythe fondateur de la Suisse de caractère légendaire dont la première trace écrite se trouve dans le livre blanc de Sarnen datant d'environ 1470.



Ce mythe est souvent associé au pacte fédéral d'alliance perpétuelle de 1291 entre les communautés d'Uri, de Schwytz et de Nidwald qui pour sa part est historique.

Tel que le raconte la légende, il se déroula sur la prairie du Grütli dominant le lac des Quatre-Cantons, et rassembla les hommes libres des vallées d'Uri, de Schwytz et d'Unterwald, notamment représentés par les trois Confédérés Arnold de Melchtal, Walter Fürst et Werner Stauffacher.

Cet accord entre trois communautés situées dans ce qui forme de nos jours la Suisse primitive, a été considéré jusqu'au XIXe siècle comme l'acte fondateur de la Confédération suisse et reste de nos jours un élément important de l'imaginaire populaire.

Un pacte fédéral proclamant l'alliance perpétuelle des trois communautés de Uri, Schwytz et Nidwald a bien été signé en 1291 mais il ne fut redécouvert que des siècles plus tard. Avant que le pacte fédéral de 1291 soit choisi comme pacte fondateur, le Serment du Grütli, situé en 1307, a longtemps été considéré comme le pacte fondateur. Il est aujourd'hui considéré comme une légende mais, hors des ouvrages d'histoire, les deux pactes sont souvent confondus.

D'après la légende, les Habsbourg, devenus empereurs du Saint-Empire romain germanique, envoyaient des baillis arrogants chez les Waldstätten. Ainsi Hermann Gessler était devenu bailli d'Uri et Schwytz; il s'établit au château de Küssnacht et fit construire une forteresse surnommée Zwing-Uri (ce qui signifie Dompte-Uri) où il n'hésitait pas à emprisonner les récalcitrants. Un second bailli, Landenberg s'installa à Sarnen, alors qu'un sous-bailli, Wœlfenschiess gouvernait depuis Stans.

Les vexations contre les habitants de la part des gouverneurs autrichiens ne manquaient pas, provoquant des actes de révolte de la part des paysans. Ainsi, on cite la femme de Conrad Baumgartner, originaire d'Altzellen dans le futur canton d'Unterwald, qui se vit ordonner par Wœlfenshiess de passage dans le village de lui préparer un bain. Terrorisée, elle s'exécuta mais avertit son mari qui, ramassant du bois en forêt, revint à son domicile et tua le sous-bailli dans son bain.

Au Melchtal, le bailli Landenberg désira châtier Henri an der Helde qui, très respecté par les paysans, les encourageait à la désobéissance. Il le condamna, à titre de représailles contre ses activités, à avoir ses bœufs saisis, ruinant assurément le paysan, afin de payer la lourde amende infligée à son fils Arnold pour un délit véniel. Un sbire du bailli tenta de s'emparer des animaux alors qu'Henri et Arnold labouraient. Il se serait écrié : « S'ils veulent manger du pain, que les paysans tirent eux-même la charrue ! ». Arnold frappa de son bâton la main du valet qui s'était emparé des rênes et lui brisa deux doigts. Le jeune garçon, par peur du bailli, s'enfuit dans la région d'Uri et s'y cacha. Landenberg confisqua les biens d'Henri et lui creva les yeux.

La région de Schwytz n'était pas épargnée par la tyrannie des baillis. Ainsi Gessler, passant à Steinen, vit la maison de pierre nouvellement construite d'un riche paysan, Werner Stauffacher. L'interrogeant sur le propriétaire, ce dernier aurait répondu : « Elle appartient à monseigneur le roi; c'est votre fief et le mien. Je représente le roi, aurait répondu le bailli, et je ne veux pas que les paysans bâtissent sans ma permission des maisons et vivent en seigneurs. » Inquiète, la femme de Stauffacher convainquit son mari de se rendre à Uri afin de fédérer les bonnes volontés contre les baillis. Werner Stauffacher se rendit donc à Uri. Là, avec Walter Fürst et Arnold de Melchtal, ils décidèrent de se réunir secrètement sur la prairie du Grütli (ou Rütli) avec dix hommes chacun. À la nuit tombée, les 33 conjurés y prêtèrent le serment de libérer les trois vallées et de vivre ou mourir en hommes libres.

Ces épisodes sont légendaires et sont confondus et mélangés dans l'imaginaire populaire avec la signature du pacte fédéral d'août 1291.


Qui sont les 3 confédérés


Werner Stauffacher


Werner Stauffacher aurait été un paysan aisé dont la nouvelle maison de Steinen, dans le canton de Schwytz, aurait déplu au bailli Gessler, installé à Küssnacht pour dominer la région d'Uri et de Schwytz pour le compte des seigneurs de Habsbourg.

Gessler aurait interrogé Werner Stauffacher sur le propriétaire de la maison, et celui-ci aurait répondu:
« Elle appartient à monseigneur le roi ; c'est votre fief et le mien. »« Je représente le roi, aurait répondu le bailli, et je ne veux pas que les paysans bâtissent sans ma permission des maisons où ils vivent en seigneurs. »

C'est alors que la femme de Stauffacher, inquiète, aurait convaincu son mari de se rendre à Uri afin de fédérer les bonnes volontés contre la domination des baillis. Stauffacher se serait alors rendu à Uri et là, avec Walter Fürst et Arnold de Melchtal, ils auraient décidé de se réunir secrètement sur la prairie du Grütli avec dix hommes. À la nuit tombée, les 3 conjurés y auraient prêté le serment de libérer les trois vallées et de vivre ou mourir en homme libres. On ne connaît pas la part de légende dans ce dernier épisode, que l'opinion suisse associe fermement avec la signature du pacte fédéral d'août 1291 entre les communautés d'Uri, Schwytz et d'Unterwald, et qui se commémore le 1er août, fête nationale suisse.

Guillaume Tell, personnage encore plus légendaire, dans tous les sens du terme, n'aurait pas participé ; en revanche, Werner Stauffacher joue un rôle dans le drame de Schiller.

Faits historiquement établis

Les Habsbourg n'étaient pas des étrangers sur les terres suisses : le nom Habsbourg provient lui-même du château de Habichtsburg ("château des autours"), bâti vers 1020 dans le canton d'Argovie et siège de la famille aux XIIe et XIIIe siècles.

Cependant, l'accession du Duc Rodolphe 1er sur le siège impérial en 1273 et sa conquête en 1278 de l'Autriche, de la Styrie et de la Carniole aux dépens du Roi de Bohême Ottokar II leur avait donné une puissance disproportionnée.

Rodolphe avait respecté les libertés traditionnelles des Suisses, qui entendaient ne donner leur allégeance qu'à l'Empereur et non au Duc d'Autriche, mais son fils Albert Ier souhaitait s'assurer le contrôle lucratif du col du Saint-Gothard vers l'Italie. Il avait d'abord, de 1282 à 1283, gouverné le Duché d'Autriche et de Styrie conjointement avec son frère Rodolphe II, puis seul, de 1283 à sa mort (assassiné par son neveu en 1308).

Son fils Frédéric le Bel (1286-1330) devait lui succéder, laissant à son frère Léopold Ier d'Autriche le soin de gérer les possessions alémaniques des Habsbourg, connues sous le nom de Vorderlande ou Vorderösterreich : ce qui le mettait au contact des Suisses. En 1313, mourut l'Empereur Henri VII de Luxembourg qui avait confirmé en 1309 les Droits de la nouvelle Confédération, la déclarant sous autorité impériale directe et donc sans autre suzerain. Frédéric se porta candidat à sa succession, en même temps que son cousin Louis de Wittelsbach. Les Suisses prirent parti pour le candidat bavarois, dont ils attendaient un meilleur respect de leurs Droits ; c'est à l'occasion d'une querelle avec l'abbaye d'Einsiedeln que Léopold les attaqua en 1315.

La commune de Steinen confirme la présence d'une famille Stauffacher au début de l'histoire de la ville, aux XIII° et XIV° siècles, et conserve précieusement une Gült (sorte de reconnaissance de dette), datée du 29 juin 1368, et qu'un Werner Stauffacher a marquée du sceau aux armes de sa famille. Les archives de la ville1 signalent un Werner Stauffacher (l'Ancien) en l'an 1267. Son fils Rudolf y apparaît comme Landammann de Schwytz, en 1275 et 1281, ainsi que de 1291 à 1309. Les fils d'icelui, Heinrich et Werner, étaient Landammänner (pluriel de Landammann) à l'époque de Morgarten.

C'est un Werner Stauffacher qui passe pour avoir, en tant que Landammann de Schwytz, dirigé les quelque 1500 montagnards suisses qui, le 15 novembre 1315, défirent les troupes (entre 3000 et 5000 soldats professionnels) du duc Léopold Ier d'Autriche, seigneur de Habsbourg au sud de Zurich, à la Bataille de Morgarten.


Walter Fürst

Dans les mythes fondateurs de la Suisse, Walter Fürst est un des trois Suisses participant au serment du Grütli. Il représente Uri. Walter Fürst était un leader paysan du canton d'Uri, à la fin du 13e et au début du 14 Siècle 

Les traces d' un prince sont historiquement prouvées à Altdorf dans les années 1303 - 1317. En tant que membre du Landamman Werner von ATTINGHAUSEN, il a été en mars 1315 l'un des négociateurs qui a travaillé pour le cessez-le feu entre Uri et Glaris .

Selon le Livre blanc de Sarnen (1470) il aurait été un des trois confédérés originaux. Aegidius Tschudi a étayé cette allégation dans son Helveticum Chronicon et lui donna ainsi une stature historique. D'autres sources, cependant , y compris en particulier la chronique de Melchior Russ insistent sur Guillaume Tell comme le troisième homme à côté d' Arnold de Melchtal et Stauffacher .

Arnold de Melchtal

Arnold de Melchtal était originaire de la vallée du même nom, le Melchtal dans le canton d'Unterwald. Son père Henri an der Helde était un paysan respecté qui ne se soumettait pas aux volontés du bailli Landenberg. 

Celui-ci ordonna que l'on saisisse le bétail du paysan mais Arnold frappa la main d'un valet dépêché par le bailli alors qu'il s'était emparé des rênes. Paniqué, Arnold s'enfuit dans le canton d'Uri mais son père fut la victime des représailles de Landenberg qui lui fit crever les yeux.

Révolté, Arnold de Melchtal décida de s'allier avec les autres cantons primitifs afin de se soustraire de la tyrannie.

Egger Ph.