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Bataille de Morat (22 juin 1476)
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Après la défaite à la bataille de Grandson, où les troupes du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, prises de panique s'enfuient du champ de bataille, provoquant la perte de la totalité de son artillerie, Charles est pris d'un désir de vengeance et il ne renonce pas à vouloir faire plier les Suisses.
Il reconstitue alors son armée, rallie ses troupes et reçoit des renforts de mercenaires d'Italie avec des arbalétriers, mais aussi des archers anglais, des piquiers flamands. C'est dans les environs de Lausanne que celui-ci réorganise ses troupes et essaie par l'entraînement de donner un peu de cohésion à son armée hétérogène.
Vers la fin du mois de mai, c'est une armée bourguignonne forte de 15 000 à 30 000 hommes suivant les sources qui se dirige vers Berne. Après plusieurs jours de marche, elle arrive au pied de la ville de Morat (Murten en allemand). La ville est défendue par une garnison de Bernois et de Fribourgeois d'environ 1 500 hommes, commandés par Adrian von Bubenberg.
Le duc de Bourgogne dispose alors ses troupes autour de la ville en vue d'en faire le siège. Il place le gros de son armée dans la plaine, et fait monter des palissades (le Grünhag) renforcé de son artillerie sur les axes menant à la ville au cas où une armée de secours surgirait, et couvrir ainsi les troupes qui mènent le siège. Les Savoyards de Jacques de Savoie, comte de Romont, prennent eux position au nord entre la ville et la forêt. Le 18 juin, après une intense préparation d'artillerie qui a provoqué une brèche dans les remparts, le duc lance ses troupes à l'assaut de la ville, mais la défense acharnée de la garnison de la ville les repousse après plus de 8 heures de combats.
Dans les jours qui suivent, on annonce plusieurs fois l'arrivée de l'armée confédérée et les Bourguignons prennent position sur le Grünhag.
Entre temps, la Diéte confédérale a réussi à convaincre les troupes de Zurich, qui sont le dernier contingent à rejoindre les Confédérés à la suite d'une marche forcée. Les Confédérés se regroupent derrière la rivière de la Sarine.
le jeune duc de Lorraine René II de Lorraine leur a amené trois cents gens d'armes. Il commandera la cavalerie; les Alsaciens sont venus en grand nombre, malgré la défense de Sigismond de Habsbourg. Le samedi 22, ils franchissent le pont de Gümmenen et se mettent en ordre de bataille; l'Argovien Hans de Hallwyl commande les gens de l'Oberland et de Fribourg; le corps central est dirigé par le Zurichois Hans Waldmann; l'arrière-garde par le Lucernois Gaspard de Hertenstein. Les Confédérés attaquent alors que le Téméraire venait de faire procéder à un exercice d'alerte générale et que ses cavaliers, descendus de cheval, subissent de plein fouet l'effet de surprise.
Contrairement à ce qui s'est passé à Grandson où ils n'ont joué aucun rôle, les canons du duc Charles fauchent des centaines d'hommes mais ils ne sont pas protégés par les troupes d'élite de Jacques de Savoie, comte de Romont trop éloignées. Ces canons sont, pour l'époque, redoutablement efficaces. Toutefois, ils comportent un défaut : ils sont lents à recharger (temps de refroidissement du canon). Par une poussée désespérée et au moment opportun, Hans de Halwyl et ses fantassins pénètrent dans le camp du duc Charles et détruisent les canons.
La panique s'empare alors des rangs bourguignons : les Suisses les cernent de trois côtés, le quatrième est occupé par le lac de Morat. De nombreux Bourguignons fuient et se noient dans le lac. Les Suisses ne font pas de prisonniers.
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Un messager fut aussitôt dépêché à Fribourg.
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A son triple cri devictoire, anxieuse jusque-là, la foule massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville manifesta sa joie. Démocratie et liberté étaient préservées. On dit qu’après son annonce le messager est mort d’épuisementet que, planté sur la place, son rameau de tilleul a pris racine.
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Comme à Marathon. Difficile à croire, mais les faits sont là! L’événement de Morat est un décalque presque parfait de ce qui s’est passédeux millénaires plus tôt, à Marathon, entre les Grecs et l’envahisseur perse. Là aussi, brandissant une branche de laurier, le messager dépêché à Athènes serait mort après avoir crié victoire. Subjugué par ce parallélisme, Bryon (1788–1824), poète anglais connu, a écrit: «Morat et Marathon, vos noms sont unis à jamais».
Comme le messager et la branche de laurier le sont pour la course «Marathon–Athènes», messager et branche de tilleul sont les symboles de la course Morat–Fribourg. Bon de s’en souvenir, sans modifier le cours de vos pensées, orientées justement vers l’avenir! Qu’est-ce qu’un symbole? C’est un signe! Quelque chose qui fait penser à autre chose! Le messagerà la branche de tilleul, par exemple, fait penser à la lutte engagée à Morat par nos ancêtres pour que les citoyens de ce pays ne tombent pas dans l’esclavage.
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Avec les années, les choses sesont peut-être un peu déformées, mais l’essentiel est toujours vrai, à savoir que, pour les Suisses et les Fribourgeois surtout: le messager et le tilleul de Morat sont des symboles de liberté.
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Histoire du «tilleul de Morat»
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Même s’il a grandi au coeur de Fribourg,on l’appelle «tilleul de Morat» parce qu’il rappelle la liberté conquise là-bas par les Confédérés en 1476. Les historiensen ont parlé pour la première fois en 1482. Les gens l’aimaient. On avait construit un banc, tout près, invitant à venir s’asseoir à son ombre. C’est aussi là, qu’entre deux «rondines» d’enfants, les autorités rendaient la justice. Ample et touffu, il a bientôt fallu construire des murets pour soutenir ses basses branches. En 1776, pour ses 300 ans, Joseph Michaud, un professeur, lui a dédié un poème: Histoire du «tilleul de Morat»
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Ô toi,
symbole de liberté
Que des ancêtres
Fiers et courageux
Ont laissé en héritage
Puisses-tu constamment rappeler
A tous ceux qui s’abritent
Sous ton branchage
Le prix de leur indépendance
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Au début des années 1900, les autoritésont voulu le supprimer pour construire la rue des Alpes. Emoi et protestation à Fribourg et dans toute la Suisse! Finalement, le projet fut abandonné. Mais le temps a fait son oeuvre: son tronc s’est creusé et, dès l’apparition de l’automobile, la pollution a fait jaunir ses feuilles avant l’heure.
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Mort et renaissance
Mort et renaissance
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Une nuit de 1983, une voiture est venue l’emboutir. En 1985, il a fallu éloigner ce qu’il en restait. En souvenir, on décida de maintenir le triangle formé par ses béquilles de fer. Comme l’arrivée de Morat–Fribourg l’avait quitté en 1977 déjà, pour le haut de la rue des Alpes, celles et ceux qui ont continué à s’en souvenir se sont faits de plus en plus rares:
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les étrangers ne savent pas;
les jeunes Helvètes ne savent plus;
les anciens finissent par oublier…
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Et pourtant, planté déjà à quelques pas de là, près de la fontaine de Saint-Georges,
bébé tilleul avait déjà belle allure. Vrai descendant de sève de l’ancien, obtenu par bouture à l’Institut de botanique de l’Université de Fribourg par le Père Aloïs Schmid, le jeune «tilleul de Morat», aujourd’hui, est splendide!
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Ecoliers, écolières, un jour que vous aurez bien travaillé en classe ou à la leçon de gym, demandez à votre maître ou à votre maîtresse de vous emmener lui dire bonjour…
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Vous devez aller le voir, et vous souvenir de ce que jevous en ai dit! Victime des ans, de la pollution et d’un chauffard, le «tilleul de Morat» a disparu. Il ne reste que ses béquilles de fer.
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Mais, par bouture, le Père Schmid a assuré sa descendance.
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Le descendant de sève du «tilleul de Morat» a aujourd’hui fière allure sur la placede l’Hôtel-de-Ville.
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Ce qui est étonnant, dans l’histoire du messager de la victoire courant entre Morat et Fribourg le 22 juin 1476, c’est que tant de temps se soit écoulé avant que quelqu’un ne cherche à l’imiter. Ce n’est, en effet, qu’en 1904 que Théo Aeby, membre du Football-Club Technicum (devenu plus tard FC Stella, puis FC Fribourg en 1917), en a eu l’idée: «pour rendre le foot plus sympathique», disait-il. Le projet de lancer, au nom du football, une course à pied du souvenir entre Morat et Fribourg qui fut accueilli avec enthousiasme, dit-on.
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Mais on en resta là et on n’en parla plus…
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C’est alors qu’apparut Beda Hefti !
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Agé de 44 ans et fou de sport, l’ingénieur en génie civil ayant vu à plusieurs reprises, au début de 1931, un petit bonhomme courir dans la région, il envisagea de reprendre l’idée des footballeurs et, avant de créer le Club athlétique de Fribourg (CAF) en 1932, d’organiser, à Fribourg, une grande fête sportive et patriotique. Le héros en serait celui qui accepterait de renouveler, à la date de la bataille de Morat, l’exploit du messager. «Son arrivée sur la place de l’Hôtel-de-Ville, disait Hefti, viendra conclure dans l’allégresse la messe, les sermons et les discours traditionnels…»
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Le petit bonhomme, c’était Adolphe Flückiger, qui se disait lui-même peintre et coureur à pied. Sollicité, il finit par accepter. Et c’est en costume d’époque qu’il joua le messager! Courant à petites foulées courtes et souples, dodelinant de la tête, brandissant un rameau de tilleul, il partit du château de Morat et arriva au pied de l’arbre vénérable 1h13’plus tard. Ayant repris son souffle, les larmes aux yeux, il balbutia: «Tout au long du parcours, je me suis dit: Adolphe, tu ne cours pas, tu rends grâce…En arrivant ici, au pied du vieux tilleul, les notables m’on félicité et la foule était énorme… J’étais ému et j’ai pensé que j’avais peut-être fait oeuvre de pionnier.»
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Première course officielle
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Beda Hefti était aussi là, et il lui dit: «Adolphe, ce que tu viens de faire, des milliers d’autres le referont…les uns luttant contre le temps et pour la victoire, d’autres dans l’anonymat, par reconnaissance ou pour le simple plaisir…»
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Beda Hefti était un visionnaire! Organisé le 25 juin 1933, la première «Course commémorative officielle Morat–Fribourg» a réuni 14 participants. Le Bâlois Alexandre Zosso en fut le vainqueur,en 1h 01’00. Dès lors, le succès de cette course «pas comme les autres» ne cessa de grandir; jusqu’aux années du 50e anniversaire (1983), où plus de 15 000 inscriptions furent enregistrées. Mais le déplacement de son arrivée et la multiplication des étrangers à son départ ont contribué, je l’ai déjà dit,à faire progressivement oublier l’histoire du messager et du tilleul de Morat, malgré le rameau remis au vainqueur à l’arrivée.
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Le Mini Morat–Fribourg
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La création, la veille de la Course commémorative, d’un «MiniMorat–Fribourg» pour écoliers et écolières a «aussi» pour but de faire revivre le goût du souvenir chez les jeunes que vous êtes.
Aujourd'hui, Morat-Fribourg, est une course à pied qui se déroule le premier dimanche d'octobre sur un tracé en ligne de 17,170 km sur une route plutôt vallonnée ouvert aux athlètes d'élite nationale et internationale ainsi qu'aux coureurs populaires. Cependant un parcours à kilométrage réduit est offert aux joggers, au walking et aux enfants dès 6 ans.
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Morat-Fribourg est une grande classique, une course d'atmosphère qui regroupe quelque 8000 participants et qui déroule ses fastes entre lacs et montagnes dans la belle campagne fribourgeoise de Suisse.
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L'histoire
Quatre mois après la débâcle de Grandson, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, se jette sur Morat.
Loin d’apaiser la fureur du Prince, la défaite excite en lui le désir de la vengeance. De dépit, il tombe malade. Il se laisse pousser la barbe en signe de deuil, jurant de ne la couper qu’après avoir revu le visage des Suisses. Des renforts lui parviennent d'Angleterre, d’Italie et de Bourgogne. Il reconstitue une armée dans les environs de Lausanne.
Vers la fin mai, le grand-duc d’Occident s’ébranle en direction de Berne, à la tête d’une armée de 30’000 hommes. Après avoir hésité sur la route à suivre, il jette son dévolu sur Morat. La petite ville, derrière ses remparts, est défendue par une garnison de 2000 soldats, bernois et fribourgeois, commandés par Adrien de Boubenberg. Les troupes ducales l’investisent. La garnison tient ferme, bien qu’une brèche ait été ouverte dans les remparts. La résistance de la place permet aux Confédérés d’accourir, 25’000 hommes se rassemblent dans les environs de Cressier, le 21 juin 1476. Le lendemain a lieu la bataille. C’était la fête des “Dix mille martyrs” et le jour anniversaire de la victoire de Laupen. Depuis le matin, il pleuvait à torrents. Vers midi, les bourguignons, trempés jusqu’aux os, s’étaient retirés sous leurs tentes, pensant que le combat n’aurait pas lieu.
C’est alors que l’avant-garde suisse fait irruption de la forêt; elle est constituée par les contingents de Berne, de Fribourg et de Schwytz, soit 5000 lansquenets sous les ordres de Hans de Hallwyl et de Hans Waldmann. Tout à coup, un trait de lumière déchire les nues : “Confédérés, s’écrie de Hallwil, le soleil vient éclairer notre victoire !”
Face à l’adversaire, les soldats ploient le genou et récitent pieusement sept Pater et Ave. Puis, en rangs serrés, bannières au vent, ils marchent à l’assaut. Les canons et les couleuvrines de l’avant-poste bourguignon déversent sur eux une grêle de projectiles. Soudain, les schwytzois découvrent un passage dépourvu de sentinelle; ils s’y engagent, prennent l’ennemi à revers, le bousculent et bientôt mettent l’armée entière en déroute. Le Duc, qui s’était promis de déjeuner à Morat, de dîner à Fribourg et de souper à Berne, réussit à grand-peine à s’évader par la route d’Avenches. Son armée, coincée comme dans un étau, entre la garnison de Morat, les troupes confédérées et le lac, est taillée en pièces. Plus de 10’0000 morts gisent sur le champ de bataille. Les fuyards sont harcelés sans miséricorde.
Ecoutez le barde Veit Weber : “ Avec nos piques de dix-huit pieds (5m 40), nous les avons piqués aus reins, nous les avons embrochés comme des oies de Noël. Il y en avait qui montèrent aux arbres, nous les avons secoués comme des poires, nous les avons tués comme des corneilles. Il y en a qui sautèrent dans le lac, nous avons pris des bateaux et, avec les rames, nous leurs avons cassé la tête comme on casse des noisettes...”
Les Confédérés détachent de toutes parts des messagers, un rameau de tilleul à leur casque. Le jeune guerrier qui, d’après la tradition, annonça la nouvelle à Fribourg, serait tombé raide mort après avoir proclamé la victoire. La foule recueillit la branche tombée de ses mains défaillantes et la confia à la terre. Elle serait devenue le vénérable tilleul qui ombrage la place de de l’Hôtel de Ville.
Le soir, sur le champ de bataille, les vainqueurs font monter vers le ciel des prières d’action de grâces pour remercier le Tout-Puissant. Le butin, sans être aussi considérable que celui de Grandson, était loin d’être négligeable. Il comprenait la chapelle ducale, une centaine de canons, un millier de tentes, deux à trois cents bannières, une énorme quantité de chevaux, de chars, d’armes et de cuirasses. La plus grande partie de ce trésor se trouve au Musée d’histoire de Berne. On creusa des fosses communes et l’on y jeta les cadavres des ennemis. Quatre ans plus tard, leurs ossements en furent retirés et déposés dans l’ossuraire de Morat.
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Egger Ph.