Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 7 mai 2009

Fribourgeois célèbres : Louis-Auguste d'Affry (1713-1793) et Louis d'Affry (1743-1810)

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Louis-Auguste-Augustin d'Affry
comte d'Affry 1713-1793

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Louis Augustin comte d'Affry, seigneur de Saint-Barthélémy et de Brétigny est né en 1713, au château de Versailles. Fils du lieutenant général François d'Affry, colonel des gardes suisses des rois Louis XIV et Louis XV, et de Marie de Diesbach Steinbruck, fille du comte de Diesbach Steinbruck, colonel d'un régiment suisse au service de la France. Il épouse Marie Elisabeth Françoise, baronne d'Alt de Prévondavaux.

Il se couvre de gloire sur les champs de batailles, notamment à bataille de Fontenoy (11 mai 1745). Tour à tour, colonel, maréchal de camp, lieutenant général, colonel général de tous les régiments suisses au service de la France en alternance avec le comte d'Artois, frère du roi, pendant la minorité de ce dernier, puis de 1789 à 1792.

Il fut également ambassadeur de Louis XV en Hollande. En 1751, Dufort de Cheverny note dans ces mémoires : "A Versailles, j'allais chez Madame la duchesse de Luynes, dame d'honneur de la Reine et son amie chez qui les vieux courtisans allaient régulièrement. La Reine, quant elle vient, défendait toute étiquette, et elle causait en jouant. Le président Hénault, Moncrif l'auteur, M. le comte d'Affry, revenu d'ambassade, y étaient tous les jours, ainsi que le fameux joueur de piquet M. le marquis de Rassilly, capitaine des gardes ; enfin presque toutes les vieilles dames du palais. C'était fort triste, mais c'était le moyen de se faire connaître."

Proche des idées nouvelles, franc-maçon, il fut un ami de Voltaire, de Madame de Pompadour, de Madame Adélaïde, de l'Américain Morris. Amoureux des arts, il fut mécène de Houdon, Vernet et Fragonard. Il donna des fêtes dans ses hôtels particuliers parisiens, rue des Saints Pères et place Louis le Grand (actuelle place Vendôme), réunissant le Paris des arts, de la pensée et de la politique.

Il fut reçu Chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1784.

Il est gouverneur militaire de Paris et de la région parisienne en 1791 jusqu'à ce que l'assemblée nationale lui demande de choisir entre cette fonction et celle de colonel de la garde suisse du roi Louis XVI. Il choisira la garde suisse et de protéger physiquement la famille royale. Il refusera d’abandonner le Roi tout comme il refusera de participer à un coup d’état fomenté par les armées royalistes. Sa priorité sera de maintenir l'alliance avec le nouvel Etat français et de préserver les intérêts de la Confédération helvétique. Sans en avoir le titre, il est, à cette époque, l'ambassadeur des intérêts suisses en France.

Après avoir été sauvé de justesse des débordements meurtriers à la Conciergerie par le comité exécutif, le comte d'Affry est acquitté par les tribunaux révolutionnaires. Il se retira en Suisse, dans son château de Saint Barthélemy, jusqu'à sa mort en 1793.

Son fils, le landaman Louis d'Affry, deviendra le premier chef d'Etat de la Confédération helvétique. Son petit-fils sera pendant la Restauration commandant de la garde suisse de Louis XVIII.
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Louis-Auguste-Philippe, comte d'Affry
né le 2 août 1743 à Fribourg et
mort le 26 juin 1810 dans la même ville
est une personnalité politique suisse
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Après ses études, il rejoint la compagnie des gardes suisses de son père Louis-Auguste d'Affry en 1758 avant d'en prendre le commandement en 1766 et d'être nommé maréchal de camp en 1784. De retour au pays dès 1765, il se lance dans la politique avant d'être promu commandant des troupes fribourgeoises levées lors de l'invasion française du 23 janvier 1798. Il s'oppose à la République helvétique lors de sa création en 1799 et se retrouve membre de la « Consulta » convoquée en 1802 par le premier consul Bonaparte. Après la proclamation de l'Acte de médiation, il est nommé en 1803 par Bonaparte comme premier landaman de la Suisse (poste qu'il retrouvera en 1809), au titre d'avoyer du canton de Fribourg qui est le premier canton à accueillir la Diète tournante. Auparavant, il reçoit du médiateur les pleins pouvoirs afin de mettre en œuvre les décisions prises par l'Acte de médiation.

Après des études au collège Louis-le-Grand, d'Affry fut enseigne aux Gardes suisses en 1758, capitaine commandant la compagnie de son père en 1766, initié par lui à la diplomatie, maréchal de camp en 1784, et commandeur de l'ordre de Saint-Louis.

Membre du Conseil des Soixante à Fribourg en 1765, il présida les assemblées du corps de la noblesse en 1781-1782, après le soulèvement de Pierre-Nicolas Chenaux. Il commanda l'armée du Haut-Rhin de janvier 1791 à avril 1792. Il fut adjoint au Conseil secret et commandant des troupes fribourgeoises levées le 23 janvier 1798. Il s'efforça d'éviter à Fribourg un combat inutile et se retrouva après la chute de la ville, le 2 mars 1798, membre du gouvernement provisoire, avant de s'opposer à l'Helvétique en fédéraliste modéré.
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Adjoint au Conseil secret et commandant des troupes fribourgeoises levées en 1798, il s’efforce d’éviter à Fribourg un combat inutile et se retrouve après la chute de la ville, le 2 mars 1798, membre du gouvernement provisoire, avant de s’opposer à l’Helvétique en fédéraliste modéré.
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Imprégné par la philosophie des Lumières, il sut faire des concessions à l’esprit du temps et prêcher la conciliation entre les partis qui divisaient la Suisse. Connu de Bonaparte, qu’il avait rencontré en 1797, membre écouté de la Consulta, il devient, grâce au Premier Consul, 1er Landammann de la Suisse en 1803 et Avoyer de Fribourg. Sans doute le seul Landammann à posséder une dimension internationale, il s’avère un chef d’Etat des plus compétents en 1803 et 1809, avec les pleins pouvoirs lors de la guerre entre la France et l’Autriche (1809). Il fut le seul Suisse à revêtir autant d’autorité. Chargé de missions délicates en 1804, 1805 et 1810, il défend la neutralité suisse auprès de Napoléon qui lui remet le cordon de commandeur de la Légion d’honneur. L’empereur savait qu’il pouvait faire confiance au fils du dernier administrateur des troupes suisses qui avait tout entrepris pour sauvegarder l’Alliance franco-helvétique au début de la Révolution.
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Connu de Bonaparte, qu'il avait accueilli à l'ossuaire de Morat en 1797, d'Affry fut membre de la Consulta (1802). Il devint avoyer de Fribourg et, grâce au premier Consul, Landamman de la Suisse en 1803, le premier à occuper cette charge qu'il retrouva en 1809. Sans doute le seul Landamman à posséder une dimension internationale, il fut un chef d'Etat des plus compétents durant la Médiation.

Il défendit avec succès la neutralité auprès de Napoléon lors de missions en 1805, 1807 et 1810 à Paris où il reçut le cordon de commandeur de la Légion d'honneur. Même si Frédéric-César de La Harpe a vu en lui un simple "Préfet de la Suisse", son expérience lui permit de surmonter avec habileté les difficultés politiques du moment.

Après avoir assuré la première présidence annuelle, il est chargé de missions diplomatiques auprès de l'empereur Napoléon en 1804, 1805 et 1810. À l'issue de cette dernière audience le 17 juin 1810, l'empereur le fait Commandeur de la Légion d’honneur; dix jours plus tard, de retour à Fribourg, il meurt chez lui dans la nuit du 26 juin.
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Son arrière petite-fille Adèle (1836 - 1879), duchesse Colonna, connue sous le nom d'artiste de Marcello, a laissé de nombreuses sculptures et peintures très célèbres.
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Armoiries des D'Affry et d'Avry-sur-Matran (Avry)
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Les armoiries d'Avry, d'argent à trois chevrons de sable, sont les mêmes que celles de la famille d'affry. Dans son ouvrage intitulé La famille d'Affry, Benoît de Diesbach Belleroche nous apprend que les plus anciennes armoiries communes aux d'Affry et à la commune d'Avry se trouve dans l'église d'Auterive. Sur cette fresque figure l'Abbé Pierre d'Affry, membre de l'illustre famille qui donna à la Suisse son premier landamann en 1803, Louis d'Affry. Pourquoi d'Avry est-on passé à Affry ? Tout simplement à cause de l'alémanisation du nom... Avry-sur-Matran était déjà habité dans les temps préhistoriques et à l'époque romaine. Des liens étroits existèrent plus tard entre Avry-sur-Matran et le couvent cistercien d'Hauterive. Dès 1442, le village fait partie des Anciennes Terres de Fribourg. L'illustre famille d'Affry, est ressortissante du village. Les d'Affry s'établirent à Fribourg au début du XIIIe siècle déjà. On suppose que le lieu-dit Les Murailles rappelle un château, disparu depuis longtemps, qui appartenait à la famille d'Affry.

Egger Ph.