Le sel de table ou sel alimentaire ou sel de cuisine, est composé essentiellement de chlorure de sodium. Il se présente sous différentes formes : gros sel, sel fin, fleur de sel.
Le sel est connu depuis la Préhistoire pour ses caractéristiques d'assaisonnement et de conservation des aliments.
Il fut probablement précocement utilisé dans les rites religieux. On connait de tels usages chez les Hébreux, les Grecs et les Romains de l'Antiquité. Cet élément naturel a revêtu une grande importance stratégique et économique et a fait l'objet d'un commerce important, parfois sur de grandes distances.
Les routes du sel furent les grandes voies de communications et d'échanges depuis l'Antiquité pour l'acheminement du sel, transporté depuis les régions productrices vers les régions qui en étaient dépourvues.
Le contrôle de l'approvisionnement en sel fut l'une des clefs de l'expansion militaire de l'empire romain qui s'en est attribué le monopole. Les armées de conquête de César emportaient avec elles des salaisons qui assuraient une partie de leur approvisionnement. Sans ces salaisons, les armées n'auraient pu avoir recours qu'au pillage des territoires conquis. Cette stratégie limita les résistances et assura une implantation durable de la civilisation romaine.
Le rôle du sel comme clef de l'approvisionnement militaire perdura jusqu'à l'invention, à la fin du XVIIIe siècle, de nouvelles techniques de conservation des aliments. Il joua donc un rôle crucial dans les grandes conquêtes maritimes, autorisant le transport de vivres pour des voyages d'exploration aux escales aléatoires.
Il a aussi été un moyen d'échange une monnaie ou un impôt, dont en Chine et en Europe comme en témoigne l'étymologie commune des mots « sel » et « salaire » (en latin salarium, somme donnée aux soldats pour l'achat du sel). Le sel sous le nom de « salignon » fut une monnaie d'échange au Tibet et en Éthiopie. Le sel était en France stocké dans des greniers à sel puis des « Dépôts des sels » définis par l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers comme « chambres où le sel est mis en dépôt, dans les pays où il est marchand. La chambre des dépôts est aussi une jurisdiction établie pour connoître des contestations qui peuvent s'élever par rapport à la vente & distribution du sel. Le premier juge de cette chambre s'appelle le président des dépôts ».
En France, le sel a été exploité dans des marais salants sur les littoraux méditerranéen et atlantique, peut-être dès la préhistoire, et à l'aide de fours à sel dans les sauneries gauloises puis gallo-romaines des rivages de la Gaule du nord (ce pourrait être une des origines du nom des saliens) d'où il était acheminé sous forme de pains de sel jusqu'à Rome par les voies romaines, ainsi qu'un jambon ménapien salé ou fumé, fort réputé chez les romains.
Il a été taxé pendant plusieurs siècles via un impôt spécifique appelé gabelle apparue sous Louis IX. Son impopularité a participé au déclenchement de la Révolution française. Une route du sel avec l'Italie est encore dans la géographie de la Provence. Les contrebandiers en sel étaient appelés « faux sau(l)niers » et les agents chargés de les traquer, les « gabelous ». Les litiges liés au sel et aux « greniers à sel » pouvaient relever des « cas royaux » (causes juridiques relevant de la seule souveraineté royale et donc «réservées à la connaissance des seuls juges royaux, privativement à tous autres juges» (seigneuriaux ou ecclésiastiques, et parfois prévosts qui n'étaient des « juges royaux inférieurs »).
Le sel naturel n'est pas raffiné et contient encore tous ses minéraux naturels. Les sels naturels ont donc des propriétés gustatives et un aspect différent suivant la quantité de minéraux qu'ils contiennent. Ainsi, la fleur de sel ou le sel de mer récolté à la main ont une saveur unique qui change d'une région à une autre.
La fleur de sel ou le sel des marais salants ou le sel gemme non raffinés rentrent dans cette catégorie.
Le sel non raffiné de mer est plus sain car plus riche en magnésium (sous forme de chlorure de magnésium) ainsi qu'en oligo-éléments.
Cependant, les sels naturels peuvent ne pas contenir suffisamment d'iode pour empêcher les maladies dues à des insuffisance d'iode comme le goitre.
Le raffinage permet d'obtenir un sel de la couleur blanche préférée par le consommateur, composé de NaCl pratiquement pur (99,9%), ceci, au détriment de ses qualités alimentaires. Des adjuvants, tels des anti-agglomérants ou des composés fluorés ou iodés peuvent se retrouver dans le sel raffiné.
Le sel raffiné est le plus employé dans l'alimentation. Environ 7 % du sel raffiné est aussi employé comme additif, mais la majorité est vendue pour l'usage industriel, pour la fabrication du papier, pour le réglage de la teinte des textiles et des tissus, pour produire des savons et des détergents. Le sel a une grande valeur marchande.
Aujourd'hui, la majeure partie du sel raffiné est préparée à partir du sel gemme extrait des mines de sel. Après que le sel brut a été remonté des mines, il est raffiné pour l'épurer et pour améliorer son stockage. La purification comporte habituellement une phase de recristallisation.
Durant cette phase, une solution de saumure est traitée avec des produits chimiques qui précipitent les impuretés (en grande partie des sels de magnésium et de calcium). Des étapes multiples d'évaporation sont alors employées pour rassembler les cristaux purs de chlorure de sodium, qui sont séchés au four ou en autoclave.
Des agents anti-agglomérants et de l'iodure de potassium, parce que le sel est iodé, sont généralement ajoutés au moment de la phase de séchage. Ces agents sont des produits chimiques hygroscopiques qui absorbent l'humidité évitant le colmatage des cristaux de sel. Les agents anti-agglomérants utilisés sont le phosphate, les carbonates de calcium ou de magnésium, les sels d'acide gras (sels acides), l'oxyde de magnésium, le bioxyde de silicium, l'aluminosilicate de sodium et le silicate tricalciques d'alumino-calcium. Des inquiétudes ont été soulevées concernant les effets toxiques possibles de l'aluminium dans les deux derniers composés, toutefois l'union européenne et les États-Unis permettent leur utilisation en quantités limitées. Le sel de raffinage est alors prêt pour l'emballage et la distribution.
Le sel de table est un sel raffiné contenant à 95% ou plus du chlorure de sodium presque pur. Il contient habituellement des substances qui empêchent le colmatage des cristaux (des agents anti-agglomérants) comme le silicoaluminate de sodium (le nom commun est Tixolex) et une quantité infime de sucre inverti pour empêcher le sel de tourner en une couleur jaune une fois exposé à la lumière du soleil, et pour empêcher une perte d'iode par vaporisation. Il est habituel de mettre quelques grains de riz cru dans les salières pour absorber l'humidité quand les agents anti-agglomérants ne sont pas assez efficaces.
Le sel de table est principalement utilisé en cuisine et à table comme condiment, souvent associé au poivre. Le sel iodé de table a permis de réduire les insuffisances d'iode dans les pays où il est employé. L'iode est important pour empêcher la production insuffisante des hormones thyroïdiennes (hypothyroïdisme), qui peuvent causer le goitre, le crétinisme chez les enfants, et le myxœdème chez les adultes.
Le sel de table est maintenant employé partout dans le monde
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Le sel de qualité alimentaire est un produit cristallin se composant principalement de chlorure de sodium, provenant de marais salants, de sel gemme ou de saumures provenant de la dissolution de sel gemme et répondant aux spécifications suivantes :
chlorure de sodium : pas moins de 97 % de l'extrait sec, non compris les additifs ;
cuivre : pas plus de 2 mg/kg ;
plomb : pas plus de 2 mg/kg ;
arsenic : pas plus de 0,5 mg/kg ;
cadmium : pas plus de 0,5 mg/kg ;
mercure : pas plus de 0,1 mg/kg.
En France, la dénomination de vente du sel de qualité alimentaire est « sel alimentaire », « sel de table » ou « sel de cuisine ».
Les sels de table du Québec sont composés différemment. Les ingrédients sont chlorure de sodium, thiosulfate de sodium, iodure de potassium et ferrocyanure de sodium. Parfois le terme chlorure de sodium est remplacé par le mot sel.
La fabrication et l'utilisation du sel sont l'une des industries chimiques les plus anciennes. Plusieurs sources de production sont possibles.
Le sel gemme est un dépôt de minerai contenant une grosse concentration de sel comestible. Ces gisements de sel ont été constitués par l'évaporation ancienne de lacs ou de mers intérieures. Ce type de dépôts est appelé évaporite. Chaque gisement a une composition particulière. On peut y trouver de la halite presque pure (NaCl), mais également de la sylvite (KCl) ou du gypse (CaSO4). Ces dépôts peuvent être extraits traditionnellement dans une mine ou par injection d'eau. L'eau injectée dissout le sel, et la solution de saumure peut être pompée à la surface où le sel est récolté.
Les gisements particulièrement purs de sel gemme exploités aujourd'hui par esco se sont créés il y a des millions d'années. La « théorie des barres » ou la « théorie d'Ochsenius » du géologue suédois Carl Ochsenius expliquent la façon dont ils se sont formés.
Selon ces théories, il y a quelque 250 millions d'années, à l'époque du trias, une mer s'étendait des îles britanniques à l'actuelle Pologne, séparée du Grand Océan par des hauts-fonds, appelés « barres ». Au cours des différentes périodes, soulèvements et enfoncements successifs de la croûte terrestre ont totalement isolé ces zones marginales de l'océan ou les ont inondées.
Sous nos latitudes, régnait à l'époque un climat chaud et sec et l'ensoleillement important a eu pour effet, comme de nos jours sur la Mer Morte, une évaporation plus importante que l'apport d'eau. Résultat : la quantité d'eau de mer allait en diminuant tandis que la concentration en sels augmentait. Ces sels, parmi lesquels de l'anhydrite (sulfate de calcium), du sel gemme (chlorure de sodium), des sels de potassium et de magnésium, ont cristallisé l'un après l'autre en fonction de leur solubilité. La répétition fréquente de ce processus, sur plusieurs millions d'années, a généré de gigantesques gisements de sel que l'on retrouve de nos jours en Europe un peu partout, à des profondeurs et à des degrés de pureté variables.
Il y a 230 à 250 millions d'années, à l'ère paléolithique, lorsque la mer s'est retirée, le sel s'est déposé en couches successives jusqu'à assèchement complet de l'eau.
Aujourd'hui le sel est extrait de la terre en Allemagne, en France ou, en Pologne, jusqu'à des profondeurs de plus de 400m.
Ce sel cristallisé, appelé sel gemme, à 2 caractéristiques principales:
Selon la nature du dépôt, les teintes peuvent varier du blanc à l'orangé et selon la "thérapie des couleurs", il a été prêté des vertus relaxantes à la couleur orangée.
Il a été démonté qu'un air chargé en ions négatifs (on retrouve cet air en bord de mer ou en montagne) était bon pour la santé. Télévision, ordinateurs, fumées de cigarettes,... sont autant de sources d'ions positifs qui perturbent vos pièces fermées.
Grâce au sel gemme, vous allez redécouvrir au fils des jours le bien être d'un air équilibré. (Il n'est pas nécessaire d'allumer la lampe pour avoir une action bienfaisante.)
La légende du sel gemme
Selon la légende polonaise du XVe siècle, un jeune seigneur chassait dans une clairière et rencontra une très jolie jeune fille. Il tomba amoureux de cette bergère et revint la voir chaque jour.
Un soir, pour se protéger d'un terrible orage, il se réfugièrent dans une grotte recouverte de sel. Au petit matin, le père du jeune homme, furieux, les découvrir. Il tua accidentellement la bergère.
Depuis, à chaque pluie, lorsque le sel "pleure", les habitants racontent que ce sont les larmes de la jeune fille qui s'écoulent du sel.
Depuis cette légende, un grand nombre de jeunes polonaises qui désirent se marier ont toujours sur elles un morceau de cristal de sel orangé.
Les propriétés antistatiques du sel préservent les lampes de la poussière.
Du sel est également obtenu par évaporation de l'eau de mer, habituellement en bassins peu profonds chauffés par la lumière du soleil ; du sel ainsi obtenu s'est autrefois appelé le sel de compartiment, et s'appelle maintenant souvent sel de mer.
A noter que les changements climatiques pourraient affecter certains producteurs de sel de mer en raison de l'augmentation de la nébulosité et de la pluviométrie dans certaines régions. À titre d'exemple d'influence de la météorologie, l'été 2007 ayant été très pluvieux, les salines de l'île de Ré n'ont pu récolter que 50 tonnes de sel, soit 2 % de la production moyenne.
Le sel, d'origine marine, peut être extrait directement de la mer, via la saumure, c’est-à-dire d'eau marine évaporée et chargée en sel ou de gisements fossiles (gemme de sel).
Le sel marin est récolté (cueilli) dans des marais salants, comme à Guérande, à Aigues Mortes ou à Salin-de-Giraud ou bien encore sur l'ile d'Oléron.
Le sel fossile ou sel gemme est extrait des mines de sel, comme à Bex en Suisse, Varangéville en France, ou Wieliczka en Pologne.
L'évaporation de l'eau de la saumure peut-être naturelle ou provoquée par l'homme qui chauffe l'eau salée. C'est une activité que les Gaulois pratiquaient déjà sur plusieurs sites du nord-ouest de la France, 400 ans avant Jules César et qui dans ce cas a probablement contribué à la déforestation de ces régions. Ce sel est dit « sel ignigène ».
En cuisine, le sel permet d'assaisonner les plats. Les Italiens préfèrent le gros sel avec lequel ils relèvent leurs pâtes ; les Belges utilisent plus volontiers le sel fin emballé dans des sachets.
Le sel permet aussi la conservation des aliments. Au Moyen Âge, c'était le principal moyen de conserver les viandes et poissons. Aujourd'hui encore, certaines régions africaines dépourvues d'appareils frigorifiques utilisent le sel pour conserver viandes et poissons, tout comme les consommateurs des pays dits développés trouvent dans le commerce des produits salés : navet salé, hareng saur, morue, etc.
Le sel raffiné est aussi utilisé pour assurer le fonctionnement (régénération en ions positifs) des adoucisseurs d'eau, présents dans les lave-vaisselles ou dans le circuit d'aduction d'eau domestique. On parle alors de « sel régénérant ». Plusieurs expériences récentes ont prouvé que l'utilisation de gros sel (sel de cuisine) était parfaitement valide à la place du sel régénérant et ne posait aucun problème aux appareils.
Le sel non raffiné est également utilisé pour déneiger ou dégeler les routes (fusion dite « eutectique »).
Selon la théorie des saveurs fondamentales, chez l'humain le sens du goût (au travers de la langue) est sensible à cinq saveurs : sucré, salé, acide, amer et umami. Le sel possède ainsi une fonction d'exhausteur de goût qui explique largement son utilisation en cuisine.
Les aliments contenant le plus de sel sont les charcuteries et les fromages, ainsi que les préparations cuisinées (plats cuisinés, soupes préparées) des aliments industriels.
Le sel de table peut être « iodé » par addition d'un sel d'iode, cet élément étant nécessaire à la glande thyroïde pour la sécrétion des hormones thyroïdiennes et servant aussi au développement intellectuel. La vente de sel iodé est imposée par la règlementation dans plusieurs pays. Les ions chlorures et sodium contenus dans le sel sont aussi très importants pour le fonctionnement de l'organisme. En effet, ces ions jouent un rôle dans la conduction de l'influx nerveux, dans la contraction des muscles et dans la rétention d'eau dans le corps.
En France et dans beaucoup de pays industrialisés, la consommation de sel est trop importante. Cette surconsommation, due également au sel se trouvant dans les préparations industrielles, entrainerait de graves problèmes de santé, comme l'hypertension ou l'obésité et serait la cause de plusieurs dizaines de milliers de morts prématurées chaque année. Il existe d'autres sels (comme le chlorure de potassium KCl, présent dans le sel de table non raffiné), moins nuisibles, mais peu répandus et plus coûteux.
Chez les animaux, le sel est aussi essentiel puisqu'il assure les mêmes fonctions organiques que chez l'homme. Souvent, les animaux sauvages, surtout les herbivores, lèchent les pierres salées ou les salantes naturelles sources de sel. En agriculture, les bovidés, ovidés et autres herbivores ont à disposition des pierres à lécher.
Ce besoin est dû à la consommation élevée de calcium à cause de leur régime végétarien. De plus, les bovidés perdent encore plus de sel lors de la traite. C’est pourquoi on leur donne des pierres à sel à lécher pour couvrir leurs besoins.
La question de l'excès de consommation de sel par les habitants des pays développés a donné lieu à une controverse entre certains chercheurs et des associations de consommateurs d'un côté et les producteurs de sel de l'autre. Le milieu médical et scientifique (OMS, Inserm, etc.) considère que la consommation de sel dans les pays développés est excessive (pour la France, deux fois supérieure aux recommandations de l'OMS) et donc cause de maladies cardiovasculaires et rénales. L'excès de sel ne viendrait pas du sel de table mais, à hauteur de 80% selon le professeur Pierre Méneton de l'Inserm, des plats cuisinés, soupes et autres produits industrialisés. Des stratégies d'accoutumance des nourrsissons au sel auraient été menées, selon lui, par le biais des petits pots et plats pour bébés.
La quantité de sel absorbée quotidiennement peut être estimée par un interrogatoire diététique précis, mais peut être facilement objectivée par la mesure de la quantité de sodium excrété dans les urines, en l'absence de certaines prises médicamenteuses (notamment les diurétiques) : en situation stable la quantité excrétée est proche de la quantitée ingérée.
En nous mettant en garde contre le risque d'hypertension que fait courir une consommation importante de sel, la Médecine et les organismes de santé publique font référence au sel de table, peu onéreux et dont l'utilisation est la plus répandue. Le sel marin non raffiné, en plus d'autres minéraux non présents dans le sel de table, contient quant à lui une proportion de magnésium qui tel un antidote, inverse et compense l'effet notoirement hypertenseur du sodium. De manière générale, les ingrédients alimentaires raffinés sont ainsi implicitement concernés par les mises en gardes des médecins, et ce à l'avantage des aliments dits "complets".
Les effets néfastes de l'excès de sel sont connus depuis 1969 selon l'avocat Bernard Fau. Le sel, ou chlorure de sodium, agit sur la tension en l'augmentant. « Le sel n'est pas l'unique facteur, mais il augmente les risques. Il agit sur le coeur en augmentant la pression artérielle, car il retient l'eau », explique en 2008 le professeur Michel Desnos, chef du service de cardiologie du Pôle du cœur à l'hôpital Georges Pompidou à Paris. L'élévation de la pression artérielle augmente le risque d'accident cardiovasculaire, dont principalement l'infarctus. L'abus de sel est donc particulièrement déconseillé aux personnes souffrant d'hypertension artérielle, mais aussi, aux autres personnes. Au contraire, la réduction de l'apport sodé permet la diminution des chiffres tensionnels.
L'excès de sel est également mauvais pour les reins.
Selon l'UFC-Que Choisir, « en juin 2005, l'Agence européenne de sécurité alimentaire a rappelé que « les niveaux actuels de consommation de sodium sont associés directement à une augmentation de la tension artérielle, facteur de risque de maladies cardio-vasculaires et rénales qui sont les principales causes de morbidité et de mortalité en Europe ».
Selon UFC-Que Choisir en juillet 2007, « une étude scientifique vient de prouver que les personnes réduisant leur consommation de sel sont moins sujettes aux affections cardiovasculaires. » Sur une période de 10-15 ans, les sujets ayant réduit jusqu'à 25-30 % leur consommation de sel ont souffert d'un quart d'événements cardiovasculaires en moins.
Le sel a des effets bénéfiques à petite dose. Il freinerait notamment la déshydratation.Il est utile en cas d'hypotension.
Selon l'Afssa, "l’ensemble des scientifiques s’accorde sur un besoin minimal physiologique autour de 2 g /jour".
De plus, depuis quelques années les industriels du secteur enrichissent ou complètent leur sel avec de l'iode et du fluor. L'iode sert à combattre les goitres et à diminuer le crétinisme, le fluor contribue à prémunir des caries en renforçant l'émail. Toutefois, l'excès d'iode et de fluor conduit aussi à de graves maladies.
En mars 2003, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) publie un rapport sur « l’alimentation et les maladies chroniques » concluant que « la quantité de sel absorbée doit être inférieure à 5 grammes par jour ».
En février 2007, l'OMS rappelle les manières de réduire le risque de maladie cardiovasculaire, notamment « en consommant le moins possible de denrées riches en graisses, en sucre et en sel. ».
Selon l'UFC-Que Choisir, l'Académie de médecine estime que les besoins nutritionnels n'excèdent pas 3 grammes de sel par jour.
L'habitude d'une consommation excessive de sel proviendrait de son usage intensif pour conserver viandes et salaisons. Pierre-François Plouin, chef de l'unité de pression artérielle à l'hôpital Georges-Pompidou, explique ainsi : « On mangeait beaucoup plus salé qu'aujourd'hui, jusqu'à 30 grammes par jour, et les accidents vasculaires hémorragiques étaient très fréquents. ». Mais, malgré l'invention de nouvelles techniques de conservation sans sel (« la chaîne du froid »), l'habitude de manger très salé est restée et la consommation de sel reste excessive au regard des recommandations des organismes de santé.
Selon un rapport de l'INSERM, les Français consomment en moyenne 10 g de sel par jour, alors qu'il faudrait se contenter de 6 à 7 g, soit une baisse moyenne d'au moins 30 à 40 % de nos apports quotidiens. Une consommation de 2 g par jour semble suffisante.
Le chercheur Pierre Meneton (INSERM) rend le sel responsable de plus de 75 000 accidents cardiovasculaires et de 25 000 morts chaque année en France. Il estime que la consommation de sel est deux à trois fois supérieure à la normale : au moins 10 à 12 grammes par jour.
Cependant, selon certains, les données scientifiques objectives seraient peu nombreuses et discordantes. Une étude a même conclu à une relation inverse entre sel et mortalité, après analyse chez 20.729 individus de 25 à 75 ans entre 1971 et 1975.
L'industrie agroalimentaire serait responsable de la surconsommation de sel. Depuis de nombreuses années, les industriels ajoutent beaucoup de sel dans les aliments industriels (plats cuisinés, viandes panées, charcuteries, chips, pains, fromages, sauces, etc.). Pierre Meneton (chercheur à l'INSERM) estimait le 15 février 2001 que « 80 % du chlorure de sodium que nous absorbons chaque jour est déjà contenu dans les plats préparés comme les soupes, les sodas, le pain... ». Le docteur Laurent Chevallier, médecin nutritionniste au CHU de Montpellier, estime également en 2008 que « le sel préincorporé représente 80% de notre apport journalier ». Les raisons de l'utilisation massive de sel dans les aliments industriels sont explicitées par le professeur Pierre Meneton, le docteur Laurent Chevallier et plusieurs articles de presse : le sel rehausse le goût, masque certaines saveurs, alourdit la viande en retenant l’eau et augmente la soif et donc la consommation de boissons alors que les fabricants d'aliments industriels sont souvent également producteurs de boissons (eaux minérales, boissons sucrées, bières, etc.).
Le professeur Meneton estime même que « Le goût du sel n'est pas inné chez le nourrisson. Mais l'agroalimentaire crée cette dépendance dès le plus jeune âge en salant les produits pour enfants. » Certaines marques de produits pour bébés ont réagi en proposant des produits sans sel.
Une polémique oppose depuis 2001 le Comité des salines de France au professeur Pierre Meneton qui évoque le « lobby du sel ». Un terme repris par un membre de la Direction générale de la Santé du ministère de la Santé dans le Nouvel Observateur en 2008. Le professeur Michel Desnos, chef du service de cardiologie de l'hôpital Georges-Pompidou estime à propos de ces lobbys : « C'est leur argument favori : affirmer qu'il existe une controverse scientifique sur l'excès de sel. ».
Les principaux producteurs mondiaux de sel sont, (2009) en capacité de millions:
n°1 : K+S et Morton : 29,8 millions de tonnes,
n°2 : China National Salt : 18,7 millions,
ex-n°3 : K+S (seul) (Allemagne) : 16,7 millions,
n°3 : Compass Minerals : 14,4 millions,
n°4 : Cargill : 14 millions,
ex-n°4 : Morton Salt (seul) (Etats-Unis) : 13,1 millions,
n°5 : Dampier Salt : 9 millions,
n°6 : Artyomsol (Russie) : 7,5 millions.
En Europe, offrir du sel, avec le pain, était un signe de bienvenue. Sur les table de restaurant, on trouve encore en général une salière.
Expressions
C'est comme une soupe sans sel : activité sans intérêt lorsque l'on en enlève un élément
Mettre son grain de sel : apporter son point de vue à une discussion
Mettre du sel sur la plaie : ajouter aux tourments que subit déjà une personne
Un petit peu de sel dans l'assiette vaut mieux que beaucoup de sel dans la casserole
Une note salée : une facture élevée
Une blague salée : une blague grasse ou vulgaire à forte connotation sexuelle
Poivre et sel : se dit en général d'une chevelure contenant des cheveux noirs et blancs
Le sel de la vie : l'attrait de la vie.
Avec un grain de sel (de l'expression latine cum grano salis) : avec un doute, avec prudence
Faire le sel : quelqu'un qui fait le sel est quelqu'un qui fait le malin car il sait qu'on a besoin de lui et qu'on ne peut s'en passer
Vous êtes le sel de la terre : parole de Jésus à ses disciples (Evangile de Matthieu 5/13)
Egger Ph.