Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 14 juillet 2010

Le Contingent des Grenadiers fribourgeois

.
Noble Contingent des Grenadiers fribourgeois
Garde d'honneur officielle des autorités supérieures du canton de Fribourg en Suisse.



Historique

Fribourg (en Suisse), fondée en 1157 par le duc Berthold IV de Zaehringen, fut, depuis sa fondation, protégée militairement par ses bourgeois. Dans le développement des armes au cours des siècles, la grenade à main apparut en 1634 et - dès 1637 - des soldats suisses, entre autres des Fribourgeois, furent instruits spécialement au maniement de cette arme dans les régiments suisses au service de la France. Le danger et la portée des nouvelles armes firent que les grenadiers devinrent des soldats d'élite avec une position d'honneur dans le cadre des armées. Des grenadiers furent aussi incorporés dans les troupes cantonales fribourgeoises.





En 1799, les troupes de la Révolution française envahirent la Suisse. Lorsque Napoléon retira les armées françaises en 1803, le canton de Fribourg (en Suisse) réorganisa sa protection militaire. Le Corps franc vit le jour en 1804 et fut équipé de l'uniforme bleu - héritage de l'ancienne garde d'Etat - avec les revers rouges - héritage du Service de France - uniforme que les Grenadiers du Noble Contingent fribourgeois portent encore aujourd'hui. Ces troupes fribourgeoises prirent une part active à la protection de la neutralité confédérale en 1805 , 1809, 1813 et 1815. Le plus haut fait d'armes fut, en 1814, l'occupation de Genève par les troupes fribourgeoises et soleuroises, en prévision d'attaques françaises contre cette ville. Cette mission confiée par la Diète fédérale, était une mission de confiance. Il fallait des soldats "parfaitement exercés", astreints à "une discipline rigoureuse" et des "officiers expérimentés". Cette occupation fut l'une des prémices de l'admission de Genève dans la Confédération helvétique. Lors de troubles internes, les troupes fribourgeoises furent mises sur pied avec succès, en 1830 à Fribourg, en 1831 à Bâle et à Neuchâtel et, en Valais en 1839. Les grenadiers passèrent alors dans les troupes fédérales dès 1844.

Lorsque le canton de Genève fêta, en 1914, le centenaire de son appartenance à la Confédération suisse, les Autorités de ce canton invitèrent le canton de Fribourg à reconstituer un détachement de soldats avec les vieux uniformes bleus de 1814. Enchantés de leur participation aux festivités de 1914 à Genève, certains membres de cette délégation historique décidèrent en 1919, de reconstituer le Contingent fribourgeois, en société chargée du maintien des traditions militaires du pays de Fribourg. Le nombre de membres actifs fut fixé à huitante (quatre x vingt) au maximum, en souvenir des huitante grenadiers fribourgeois qui tombèrent vaillamment lors du massacre des Tuileries lors de la Révolution française du 10 août 1792 et pour lesquels A. de Lamartine écrivit : "Ces hommes n'avaient pour âme que la discipline et pour opinion que l'honneur".





Le Contingent se compose d'un Commandant avec son Etat-major (capitaine adjudant remplaçant du Commandant, capitaine aumônier, lieutenant quartier-maître, lieutenant enseigne, adjudant sous-officier, sergent-major et fourrier), de 4 sapeurs, d'une clique de 16 fifres et tambours, commandée par un tambour-major et de trois sections de 16 porteurs de fusils à pierre à feu, chargés par l'orifice, du modèle 1774/8, de baïonnettes et de sabres extraits des musées. Il marchent et tirent des salves selon le règlement militaire fribourgeois de 1790 et - suivant leur magnifique drapeau - ils participent à des manifestations historiques et militaires en Suisse et à l'étranger. Ils firent honneur à la Suisse et à Fribourg, entre autres à Paris, à Munich, à Rome, à Calais, à Troyes, à Fribourg-en-Brisgau, à Dijon, à Valence, à Marengo, en Argentine, en Corse et à Monaco pour ne citer que leurs principales campagnes.

Dans la Charte du 2 octobre 1964, le Gouvernement du canton de Fribourg désigna le Contingent à la fonction du "Garde d'honneur des Hautes Autorités fribourgeoises" par arrêté du Conseil d'Etat.

Aujourd'hui encore, le Contingent obéit à une organisation rigoureuse. A l'occasion de chaque campagne, la troupe est mise sur pied par ordre de marche et la manifestation débute invariablement par la prise du drapeau - signe que les grenadiers se trouvent officiellement sous régime militaire - et se termine par la remise de ce même emblème. Au premier trimestre de chaque année, la Cérémonie de la Prise d'armes marque solennellement le début des manifestations auxquelles le Contingent est convié; périodiquement, les récipiendaires (nouveaux membres actifs) sont promus "grenadier" au cours d'un cérémonial appelé "Passage sous les drapeaux" en jurant "Honneur et Fidélité" au drapeau, au pays, aux Autorités et à leurs chefs.

C'est ainsi que les grenadiers du Noble Contingent des Grenadiers fribourgeois continuent - chaque jour en tenue civile et quelquefois en uniforme - à servir dans la camaraderie, leur canton et leur ville avec la vieille devise des régiments suisses devenue officiellement la leur :

Honneur et Fidélité


Hubert Foerster