Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 21 juillet 2010

Viande in vitro dans nos assiettes

.
En prélevant et en cultivant les cellules musculaires d'un porc, des chercheurs néerlandais sont parvenus à fabriquer de la viande. Une avancée qui offre des perspectives écologiques intéressantes.

Côtelette de porc standard, bio, élevé en plein air ou encore… en éprouvette. Il se pourrait bien qu’un jour la viande disponible sur les étals de boucherie porte une étiquette supplémentaire. En effet, dix ans après la brebis Dolly, une équipe de chercheurs néerlandais vient, d’après le quotidien britannique «The Times», de mettre au point de la viande de porc in vitro.

Pour obtenir ce bout de viande, les scientifiques ont prélevé des cellules musculaires d’un porc vivant qu’ils ont ensuite mises en culture dans un milieu très nutritif. Le résultat, peu convaincant, ressemble à une masse gluante et informe. Encore loin de pouvoir commercialiser cette viande telle quelle, les chercheurs planchent sur un moyen d’entraîner et d’étirer le muscle pour qu’il ait l’air d’un vrai steak.

Pour Jean-David Rochaix, biologiste moléculaire à l’Université de Genève, il est un peu tôt pour se prononcer sur les retombées de ces travaux. «Le procédé de base consistant à prélever et cultiver des cellules est bien connu. Par contre, il y a un défi technique avec ce genre de manipulation. Il faut être certain que les cellules se divisent et se multiplient correctement», souligne-t-il.

Au-delà de l’aspect commercial, ces recherches offrent, d’après les scientifiques, des perspectives écologiques intéressantes. D’ici à 2050, l’ONU estime que la consommation mondiale de viande et de produits laitiers devrait doubler. Avec la production de viande in vitro, les cellules d’un animal devraient fournir la viande provenant actuellement de milliers de bêtes. Cela aurait pour effet de réduire les gaz à effet de serre dont environ 18% sont produits par l’élevage de bovins.

Perplexe, Jean-David Rochaix se questionne sur la faisabilité à large échelle. «La culture de cellules coûte cher. Pour une grande quantité, on ne sait pas combien de cellules devraient être prélevées à la base ni la quantité de nutriments nécessaires pour les nourrir. Il faut se demander si ce genre de production est rentable», prévient le biologiste. D’après lui, il serait plus simple que tout le monde soit végétarien. «Pour produire un kilo de viande, il en faut 7 de céréales. C’est du gaspillage. Les végétaux constituent une source de protéines suffisantes à l’homme», assure-t-il.

Pourtant, la production d’aliments in vitro a l’air de séduire. D’autres travaux effectués à New York tentent de reproduire des filets de poisson par le même procédé. Quant aux Pays-Bas, qui ont déjà soutenu à hauteur de 3 millions de francs suisses les recherches sur le porc, ils recherchent des fonds publics supplémentaires pour améliorer le procédé.

Gwenaelle Reyt