Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 20 octobre 2010

Pas de marche arrière pour le sens unique

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Face à la grogne populaire suscitée par le sens unique de l'avenue de la Gare, l'exécutif a rappelé, hier, les raisons qui ont mené à l'introduction, en juillet dernier, de cette mesure routière.

«Il n'y a aucun retour en arrière possible!» Le conseiller communal Charles de Reyff a sans doute brisé quelques rêves, hier, lors d'une conférence de presse dédiée au sens unique de l'avenue de la Gare. Mise en place le 12 juillet dernier, la mesure routière est un sujet hautement sensible en ville de Fribourg. Dire qu'elle est l'objet de moult contestations alimentant bon nombre de conversations de bistrot tient de l'euphémisme. Récemment encore le Parti libéral-radical de la ville a déposé au secrétariat de la commune le texte d'une initiative contre la mise en sens unique de l'avenue de la Gare («LL» du 2 octobre). De quoi faire légèrement trembler le démocrate-chrétien Charles de Reyff qui se représente aux prochaines élections communales de mars 2011. Le directeur de la police locale et de la circulation peut toutefois compter sur le soutien de son parti qui l'a fait savoir hier via un communiqué de presse.L'heure est donc à la contre-attaque pour l'élu et le Conseil communal présent hier de façon quasi complète. «Il s'agit d'une piqûre de rappel», préfère le syndic de la ville, Pierre-Alain Clément avant de passer le relais à Jean-Charles Bossens, chef de la police locale pour un exposé exhaustif des raisons qui ont amené au sens unique.

Evolution démographique

Le fameux sens unique n'est pas sorti du chapeau communal, comme ça, un matin de juillet, indique le responsable. Qui rappelle l'importante évolution démographique de l'agglomération fribourgeoise ces 30 dernières années. A titre d'exemple, les communes de Granges-Paccot, Corminboeuf, Givisiez ou encore Matran ont connu respectivement un taux de croissance de 103%, 169%, 173% et 146%. Une augmentation de la population qui n'a pas été accompagnée d'un développement des transports publics, d'où un taux de motorisation en hausse et des charges de trafic supplémentaires en ville de Fribourg.

Le coeur de la fourmilière

La capitale cantonale est également alimentée par sept axes principaux qui voient chacun défiler environ 20000 véhicules par jour. Le hic c'est que ces axes convergent tous vers le centre-ville. «L'avenue de la Gare est aussi le coeur du réseau urbain et régional des transports publics. Environ 1500 bus y circulent quotidiennement», note Jean-Charles Bossens qui parle également de «coeur de la fourmilière» en évoquant l'important trafic de transit.

Les planifications

Il faut donc trouver des solutions pour «décongestionner» le centre-ville. Visionnaire, la commune avait déjà prévu le coup en élaborant, dans les années 1980, son Plan d'aménagement local (PAL). Approuvé en 1991, celui-ci préconise la «piétonnisation» de l'avenue de la Gare ainsi que des rues de Romont et de Lausanne.Parmi les autres dispositions légales qui ont conduit au sens unique, citons également l'arrêt du Tribunal fédéral «Plan d'aménagement de détail Gare-Sud» datant de 1993. Il y est mentionné que le développement du centre-ville est impossible sans assainissement. En clair: pas de nouvelles constructions, comme le complexe de Fribourg Centre, sans mesures pour diminuer le trafic. Ajoutons encore un Plan des mesures pour la protection de l'air (1993), un Plan régional des transports (1999), son équivalent cantonal (2006), un Plan directeur d'agglomération (2007) et voilà un sens unique totalement indispensable. Mis à l'enquête en mars 2004, il a engendré une centaine de recours. A l'époque, c'était le conseiller communal Jean Bourgknecht, aujourd'hui responsable de l'édilité, qui gérait le dossier.

Quelques ajustements

Seule solution pour les conducteurs excédés: changer leurs habitudes et trouver d'autres itinéraires. Histoire de diminuer les longues minutes d'attente dans les bouchons, le Conseil communal va procéder ces prochains jours à quelques «ajustements» dans quatre secteurs.La voie de présélection du carrefour de Cardinal sera prolongée de 40 mètres. Celle de l'avenue de l'Europe - menant à l'Université de Miséricorde - gagnera 30 mètres. Quant à la voie de présélection de l'avenue de Tivoli, devant la poste principale, elle sera augmentée de 40 mètres. Dernière bonne nouvelle: les feux resteront plus longtemps au vert au carrefour de Richemond, de la rue Louis d'Affry en direction de celle du Midi.

A quand le retour d'une signalisation lumineuse à l'avenue de la Gare, sur le passage pour piétons devant Fribourg Centre? «Selon nos observations, il ne s'agit pas d'une mesure urgente à prendre mais elle est possible à terme tout comme d'autres améliorations d'ailleurs», relève Charles de Reyff en précisant qu'aucun accident n'a eu lieu sur le passage zébré depuis juillet dernier.

Stéphanie SCHROETER