Le groupe biopharmaceutique belge UCB va construire en Gruyère une usine qui produira la molécule active de son médicament phare. Pour réaliser ce projet, la société compte investir 313 mio, soit 100 mio de plus que tout ce qu’elle a déjà investi à Bulle depuis 1995! La nouvelle usine doit être opérationnelle en 2015 et permettra de créer 120 à 140 nouveaux emplois qualifiés. Que ce soient les autorités communales ou cantonales, tout le monde est ravi de la nouvelle.
UCB va consacrer plus de 300 millions de francs à la construction d'une nouvelle usine à Bulle. Il s'agit pour le groupe biopharmaceutique belge de répondre à l'augmentation de la demande de l'un de ses médicaments phares. Vincent Murith Le Père Noël est Belge. Il a déposé hier un gros cadeau au pied du sapin bullois: une usine à... 250 millions d'euros! Au taux du jour, près de 313 mio de francs. Soit 100 mio de plus que tout ce que le groupe biopharmaceutique UCB a déjà investi en Gruyère depuis 1995! A la clé, 120 à 140 nouveaux emplois qualifiés pour la région. Une bonne nouvelle pour Fribourg après la mise à mort de la Brasserie du Cardinal ou la récente annonce de suppression de 54 postes chez le relieur Schumacher... Les autorités cantonales et communales ne cachaient d'ailleurs pas leur enthousiasme à l'heure de commenter l'information (voir ci-dessous).La nouvelle usine bulloise - qui doit être opérationnelle en 2015 - abritera deux lignes de production et fabriquera la molécule active du Cimzia, le premier médicament issu des recherches biologiques du groupe UCB. Un produit phare, actuellement sous-traité aux sociétés Lonza et Sandoz. Ce médicament permet de traiter les symptômes de la maladie de Crohn et de la polyarthrite rhumatoïde. La première touche 1 million d'individus, la seconde plus de 5 millions. Autant dire que les perspectives de vente du Cimzia sur les grands marchés - Europe, Amérique du Nord et Japon - sont des plus intéressantes: «Les ventes devraient culminer à au moins 1,5 milliard d'euros entre 2015 et 2020», relève Nancy Nackaerts, chargée de la communication d'UCB à Bruxelles. Le groupe biopharmaceutique entend donc se donner les moyens de répondre à une demande qui, selon les prévisions, ne devrait cesser de croître.
Les atouts gruériens
En concurrence avec d'autres sites en Europe et en Asie, celui de Bulle a finalement emporté les faveurs du groupe UCB. De quoi réjouir son directeur, Jacques Marbehant. Que ce succès n'étonne pas outre mesure, tant Bulle dispose d'atouts: quinze années d'expérience dans la production de molécules, géolocalisation idéale au centre de l'Europe, accès à du personnel qualifié, proximité de l'Université et de l'EPFL (institutions avec lesquelles UCB entend développer des partenariats)... Il faut dire aussi que le terrain avait été préparé depuis longtemps en Gruyère: voici quatre ans, la ville de Bulle avait étendu la zone industrielle de Planchy pour permettre à UCB d'envisager la construction d'un centre de production. On évoquait déjà, à l'époque, la production du Cimzia. Mais le projet fut ensuite mis entre parenthèses par le groupe belge, en pleine restructuration (2400 postes de travail supprimés en 2008 dans le monde, dont 23 à Bulle).
En chantier dès 2012
«L'achat des terrains - 68 000 m2 - n'est pas réalisé. Il se concrétisera dans le cadre du projet», indiquait hier devant la presse Jacques Marbehant. Pour qui 2011 sera «une très grosse année de réflexions»: il s'agira, dès le mois de janvier, d'élaborer le planning de la construction, avant de lancer des appels d'offres. «Nous espérons démarrer le chantier début 2012», annonce encore Jacques Marbehant.
Patrick PUGIN