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samedi 4 décembre 2010

VOLÉE DE BOIS VERT POUR MICHELINE CALMY-REY ET HANS-RUDOLF MERZ

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Les cachotteries de Micheline Calmy-Rey, les cafouillages de Hans-Rudolf Merz, des plans rocambo- lesques pour exfiltrer les deux otages suisses... Le parlement tire à boulets rouges sur le Conseil fédéral dans l’affaire libyenne. Péchant dès le début au niveau de la communication, le gouvernement a très mal géré la crise. Et la faillite est collective. Très attendu, le rapport de la commission de gestion du Conseil des Etats, publié hier, confirme des dysfonctionnements à répétition au sein du collège. L’élection de Micheline Calmy-Rey à la présidence de la Confédération n’est cependant pas remise en cause.

Hans-Rudolf Merz qui part à Tripoli sans en informer le Conseil fédéral et qui recourt aux services d'un «médiateur» tunisien sans connaître ses antécédents judiciaires; Micheline Calmy-Rey et Ueli Maurer qui taisent les plans d'exfiltration des deux otages suisses: la commission de gestion du Conseil des Etats a jeté une lumière crue sur les graves dysfonctionnements du Conseil fédéral dans le rapport qu'elle a publié hier sur la crise libyenne.«Il y a une volonté de bien faire de chacun dans son département, mais il manque à ce gouvernement une conduite collégiale et un esprit d'équipe», résume Claude Hêche (ps/JU). Voilà qui rappelle une précédente enquête, celle sur la crise UBS. Cet air de déjà lu s'explique aussi par le fait que le rapport sur la Libye ne contient aucune révélation fracassante. Tout frais retraité, le radical Hans-Rudolf Merz s'y voit adresser les plus lourds reproches. Mais la faillite est collective. Florilège des ratages.

CACHOTTERIRES DE CALMY-REY

Entre mi-juillet 2008 et juin 2009, le Conseil fédéral laisse Micheline Calmy-Rey se dépêtrer des sables libyens. Pourtant, pour la commission de gestion, «la conduite de ce dossier, et en particulier la définition de la stratégie à mener, aurait dû être assurée par le Conseil fédéral». Durant cette période, la cheffe du DFAE informe régulièrement ses collègues des efforts entrepris pour libérer les deux Suisses retenus en Libye, Rachid Hamdani et Max Göldi. Mais elle ne leur dit pas tout, et certains s'en plaignent.

LES CAFOUILLAGES DE MERZ

En juin 2009, le Conseil fédéral confie le dossier à son président Hans-Rudolf Merz, sans mandat clair. L'Appenzellois va multiplier les erreurs. D'abord, il s'attache les services d'un médiateur tunisien se disant proche de Mouammar Kadhafi, sans se renseigner sur son véritable pedigree. Or, le mystérieux homme d'affaires avait été condamné pour une affaire de drogue.Plus grave, Merz s'envole le 20 août à Tripoli alors que la veille, il avait dit à ses collègues qu'il renonçait à son voyage. Sur place, il signe un mauvais accord sans en référer au collège, outrepassant clairement ses compétences, dénonce la commission. Enfin, à son retour à Berne, il tente, sans succès, de faire modifier au procès-verbal la décision du Conseil fédéral, qui n'a fait que «prendre acte» de l'accord avec la Libye, sans l'approuver. Grave.

LES PLANS D'EXFILTRATION

Le rapport ne donne aucun détail sur les opérations, frappées du sceau du secret. Tout juste apprend-on «qu'un des concepts a été mis en oeuvre» - en clair, des hommes des troupes spéciales de l'armée suisse, le DRA-10, se trouvaient en Afrique du Nord, prêts à récupérer les deux otages qui ne sont cependant jamais arrivés au point de rencontre prévu. Dans deux autres cas, les opérations d'exfiltration ont été lancées, puis interrompues.Qui savait? Micheline Calmy-Rey, qui avait la responsabilité des opérations. Samuel Schmid, qui avait donné son feu vert à l'engagement du DRA-10. Ueli Maurer, mis au parfum par le chef de l'armée. Président en 2008, Pascal Couchepin savait lui aussi et avait évoqué les plans devant Hans-Rudolf Merz, «du moins à mots couverts».Reste que le collège n'a jamais été saisi du sujet, au mépris des règles. Là, c'est Calmy-Rey qui a manqué à son devoir, et, dans une moindre mesure, Ueli Maurer. Le ministre UDC est par contre lavé du soupçon d'avoir échafaudé en solo son propre plan d'exfiltration des otages par scooter des mers. L'idée a en fait germé dans la tête de l'attaché de défense suisse au Caire - qui en avait néanmoins informé Maurer.

LES PIEDS NICKELÉS

L'amateurisme de l'Administration fédérale prêterait à rire si la crise libyenne n'avait pas été aussi sérieuse: plans d'exfiltration évoqués dans des courriers électroniques non cryptés, agenda électronique momentanément égaré dans un bagage. En outre, les fonctionnaires parlent trop, et les nombreuses fuites «ont mis en danger la vie des deux Suisses», estime Peter Briner.Vertement critiqué, le Conseil fédéral s'est tu hier, annonçant une réaction au rapport d'ici à la fin avril. Quant à la crise politique avec la Libye, elle dure toujours.

Serge GUMY