Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 20 janvier 2011

Temple de la consommation, Matran jure qu'on ne l'y reprendra plus

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En 2011 à Matran, deux nouveaux magasins porteront à sept le nombre de centres commerciaux dans la petite commune de 1600 habitants. Avec Etoy, elle doit détenir un record romand de grandes surfaces par rapport à sa population. Mais Matran dit stop. D’autant qu’il n’y a plus de mètres carrés en surface commerciale disponible.

Les grandes surfaces, c'est fini! La commune sarinoise de Matran, 1600 habitants à quelques petits kilomètres de Fribourg, n'aura pas de peine à mettre en pratique cette bonne résolution pour 2011. Elle n'a plus un mètre carré en surface commerciale disponible. Et elle jure que le Plan d'aménagement local (PAL), actuellement en révision, n'en ouvrira pas davantage. Parole de syndic, Yvan Tona, lors de la récente assemblée communale de décembre.Car des centres commerciaux, elle en dénombre déjà cinq, sans compter Avry-Centre, le poids lourd de Migros, à un kilomètre de ses propres magasins. A Matran, l'implantation des grandes surfaces s'apparente à une partie de «réponse du berger à la bergère». L'attractivité d'Avry-Centre a incité son rival Coop à s'implanter dans un grand centre commercial appartenant à des investisseurs belges, avec un vaste supermarché et un Brico & Loisirs. Dans le même secteur, le centre de Champs-Fleuris abrite une bonne demi-douzaine d'enseignes qui jouxtent la grande serre de la jardinerie Schilliger. Le tout est sorti de terre dans les premières années 2000.

Bauhaus et Aligro

Dans une logique commerciale, autant de grandes surfaces dans un périmètre aussi réduit, c'est «the place to be», autrement dit l'endroit où il faut s'implanter. Le casseur de prix Lidl ne s'y est pas trompé: il a désormais pignon sur rue dans la zone, et son alter ego Aldi annonce sa venue à Avry-Top, entre la route cantonale et Avry-Centre.Matran doit déjà détenir un record romand de grandes surfaces par rapport à sa population, concurrencé peut-être par la commune vaudoise d'Etoy, 2700 habitants et 76 hectares de surfaces commerciales. Mais ce n'est pas tout. Deux demandes de permis de construire ont obtenu le préavis favorable de la commune de Matran, et sont en attente du précieux sésame. Il s'agit tout d'abord de la grande surface de bricolage et de matériaux de construction allemande Bauhaus, qui attend son permis pour acquérir un terrain de 4500 m2 dans la zone de Champ-de-Croix, à Matran. C'est la commune qui est propriétaire, et la vente du terrain ainsi que d'une partie de la route de la Sablière lui rapportera plus de 1,1 million de francs.

Autorités débordées

Les accès ont été réglés, précise Lorenzo Guzzinati, technicien communal. D'autre part, Bauhaus devra organiser une navette depuis la gare pour son personnel. La charge de trafic supplémentaire est estimée à 2490 véhicules par jour. En outre, les discussions en vue de l'implantation du grossiste Aligro vont bon train. La société Demaurex a acheté les bâtiments de l'ancienne usine Montena et s'installera en deux temps. Elle agrandira et transformera tout d'abord les surfaces existantes pour installer son marché.Le bâtiment administratif attendra quant à lui la réalisation des travaux de la jonction autoroutière, indique Lorenzo Guzzinati. Quelque 2841 véhicules quotidiens sont envisagés. Toutes ces enseignes ne sont pas arrivées aux portes de Fribourg par hasard. La petite commune a été en quelque sorte otage de son plan d'aménagement local du milieu des années nonante, qui avait généreusement distribué les zones commerciales. Et les propriétaires privés n'ont pas fait la fine bouche lorsqu'ils ont été abordés.A tel point que les autorités se sont trouvées débordées. «Le conseil communal se retrouve impuissant contre le phénomène des centres commerciaux», reconnaissait l'ancien syndic Daniel Blanc devant l'assemblée communale, en décembre 2009.

Claudine DUBOIS