Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 28 février 2011

La journée mondiale de la journée mondiale

.
De la douane aux gauchers, en passant par le lavage des mains, pas moins de 234 journées mondiales sont célébrées chaque année. D'où viennent-elles?

Les journées mondiales, tout le monde en connaît. Difficile en effet d’ignorer la Journée de lutte contre le sida, celle des droits de l’enfant, ou tout dernièrement la Journée mondiale contre le cancer. Autant de nobles causes qui justifient l’organisation d’événements relayés dans les médias.

Or, à côté de ces commémorations à la légitimité incontestable, qui sait que le 26 janvier dernier, le monde entier célébrait la Journée mondiale de la douane? Un jour permettant de rappeler comment les douanes contribuent à la sécurité d’un pays et durant lequel les douaniers, «à l’occasion d’une pause café- gâteau», devraient être félicités par leurs directeurs locaux pour leur bon travail. C’est en tout cas ce qu’indique le site http://www.journee-mondiale.com/, où sont répertoriées toutes les dates actuellement célébrées. Et des journées mondiales, il y en a à la pelle. Au point que l’année comporte davantage de jours avec que de jours sans. Pas moins de 234 journées mondiales par an.

Ainsi, le dimanche 6 février, l’appel au boycott des portables a été lancé: c’est la Journée sans téléphone mobile. On en profitera, par la même occasion, pour se sensibiliser à la grave question des mutilations génitales, autre journée mondiale prévue à la même date. Notons encore la Journée des toilettes (19 novembre), des pâtes (26 octobre), du parler pirate (19 septembre), ou de prière pour les vocations (25 avril). Un répertoire pour le moins hétéroclite qui incite à se demander: tout cela est-il bien sérieux?

Pas de réglementation

«En général, les journées mondiales émanent de l’ONU et les organismes qui lui sont liés, des Eglises, d’ONG, et de plus en plus de groupes de pression, explique Vincent Tondeux, le créateur de journee-mondiale.com. Comme il n’existe pas d’instance officielle chargée de les réglementer, n’importe qui a la possibilité de proclamer une journée.»

Ainsi, le site accueille toute proposition de nouvelle date, «à condition qu’elle soit sérieuse. Nous procédons à quelques recherches pour vérifier que la journée existe vraiment, qu’elle a été relayée dans la presse et que les initiateurs ne représentent pas qu’eux-mêmes. Notre rôle consiste simplement à transmettre l’information», précise Vincent Tondeux, dont la principale activité est la création de sites internet et qui n’est donc pas forcément en accord avec toutes les journées indiquées. «Prenez la Journée nationale du fromage. Elle a été initiée par une attachée de presse inconnue qui a simplement lancé une campagne de communication efficace.»

Mais dans l’ensemble, les journées émanent plutôt d’organismes aux motifs sérieux. Même celles qui pourraient a priori prêter à rire. «En creusant, on découvre que derrière les titres farfelus se cachent des intérêts tout à fait louables», ajoute Vincent Tondeux. Ainsi, la Journée du pied en France n’est pas destinée à prendre son pied mais à bénéficier de conseils et de soins auprès des podologues. Les personnes diabétiques sont directement concernées, les risques d’amputation étant particulièrement importants suite à une gangrène non traitée à temps. Ne reste plus qu’à s’en souvenir durant les 364 autres jours de l’année. Et avec 234 journées mondiales, cela fait beaucoup de causes à ne pas oublier.

Cynthia Khattar