Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 22 février 2011

Les promesses de la réanimation

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Encouragé par les pouvoirs publics, l’usage des défibrillateurs cardiaques externes se généralise au sein de la population. En avez-vous un chez vous?

A l’automne 2008, le téléphone s’est mis à sonner avec plus d’insistance au département des commandes de la société lucernoise Schiller, qui fabrique des défibrillateurs cardiaques externes. Quelques jours plus tôt, l’ancien conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz s’était effondré, victime d’un malaise cardiaque à son domicile.

L’accident rappelait que la vie tient à un fil et qu’un défibrillateur externe peut y raccrocher. Ce type d’appareil, également appelé AED (Automatic External Defibrillator), permet en effet de relancer un cœur à l’arrêt, sans diagnostic préalable d’un professionnel de la santé. Selon diverses études, le recours à un défibrillateur externe augmente nettement les chances de survie lors d’un arrêt cardiaque: elles s’élèveraient alors à 80%, contre 5% seulement lorsque l’on se contente d’attendre les secours.

La Fondation suisse de cardiologie milite pour qu’institutions et entreprises s’équipent d’un tel appareil. «Dans notre pays, on compte 8’000 arrêts cardiaques par an, justifie Caroline Hobi, responsable du programme Help au sein de la fondation. Pour sauver des vies, il faut agir en quelques minutes. A terme, les défibrillateurs devraient être des équipements de sécurité aussi usuels que les extincteurs.»

Encore faut-il que le néophyte ose délivrer des chocs électriques à un corps inerte. «Les modèles actuels n’émettent de décharge qu’après analyse du rythme cardiaque, rassure Caroline Hobi. Notre campagne a aussi pour but de former les gens et leur ôter leur appréhension envers la machine.»

Ces recommandations ont pour effet de stimuler un marché de la réanimation paramédicale encore balbutiant. La Fondation suisse de cardiologie estime que le nombre de défibrillateurs a doublé ces cinq dernières années en Suisse. Denise Esseiva, responsable marketing chez Schiller, confirme que les affaires fonctionnent très bien: «Les ventes ne cessent d’augmenter, le thème est très actuel en raison du vieillissement de la population.»

En Suède, les chauffeurs de taxi de Stockholm sont munis de défibrillateurs depuis l’an dernier. En France, la SNCF a équipé 130 gares du pays. L’Allemagne fait la promotion de l’appareil depuis plusieurs années. «En Europe, le marché croît de 10 à 12% par an, évalue Sowmya Rajagopalan, chercheur chez Frost & Sullivan. En 2004, le chiffre d’affaires sur notre continent s’élevait à 68 millions de dollars, il atteint désormais les 120 millions et on table sur 190 millions pour 2014.» L’expert estime que le scénario souhaité par Caroline Hobi d’un défibrillateur par immeuble pourrait se réaliser d’ici à 2020.

Dans une étude de 2006, le cabinet Frost & Sullivan annonçait que le marché mondial représentait 540 millions de dollars et évoquait une progression jusqu’à 911 millions pour 2013. Des perspectives encore limitées mais prometteuses pour les leaders du secteur que sont Philips Medical Systems, Medtronic, Zoll Medical, Cardiac Science et Schiller.

D’autant plus que de nouveaux produits arrivent sur le marché, à l’image du Fred Easyport de Schiller, un défibrillateur externe de poche que les sujets à risque peuvent transporter en permanence sur eux. En parallèle, les prix ont sensiblement baissé, rendant l’objet plus abordable (dès 2′500 francs), notamment pour des particuliers.

Sylvain Menétrey