Le Conseil fédéral a recommandé mercredi de ne pas remplacer les centrales nucléaires au terme de leur durée d'exploitation, qui seront progressivement arrêtées d'ici 2034.
L'arrêt à la fin de leur durée de vie des centrales nucléaires existantes est une bonne chose, estime le PLR. Il critique en revanche la décision du Conseil fédéral de fermer à tout jamais la porte à de nouvelles technologies. Il demande une votation populaire dans 10 ans.
Le peuple doit pouvoir se prononcer sur les premières expériences qui auront été faites en matière d'approvisionnement énergétique et de progrès techniques, écrit le PLR dans un communiqué. En attendant, le parti exclu de fermer avant la fin de leur durée de vie les centrales en cours d'exploitation tant qu'elles sont sûres.
Après ce délai de 50 ans, il ne veut pas qu'elles soient remplacées par des centrales de la même génération. Il ne faut toutefois pas déjà renoncer à de nouvelles technologies, critique le PLR. Concernant les nouvelles énergies, il demande un soutien accru et davantage de liberté de marché.
Une décision exemplaire
L'Agence des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (AEE) salue la décision «exemplaire» du Conseil fédéral de «fermer le chapitre de l'énergie nucléaire». Le Parlement doit désormais créer les conditions-cadre nécessaires. Dans un communiqué diffusé mercredi, l'AEE se dit convaincue qu'une sortie complète du nucléaire d'ici 2030 est techniquement et financièrement possible sans mettre en danger la sécurité de l'approvisionnement ou les objectifs climatiques.
L'AEE représente les intérêts de quelque 8.000 entreprises et associations suisses actives dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique.
Le PS satisfait de la sortie décidée par le Conseil fédéral
Pour le PS, la décision du Conseil fédéral de sortir progressivement du nucléaire est une bonne chose. Il estime toutefois que la durée de vie de 50 ans laissée aux centrales est encore trop longue, en particulier pour celles de Mühleberg et Beznau I.
Les problèmes récurrents dans ces deux centrales impliquent leur arrêt anticipé et même immédiat pour le réacteur Mühleberg, de même type que celui de Fukushima, jusqu'à ce qu'il soit sûr, écrit le PS dans un communiqué. Pour le reste, le parti attend maintenant du Parlement qu'il confirme la décision du Conseil fédéral et prenne des mesures pour développer les énergies renouvelables et les économies de courant, comme le réclame son initiative «Cleantech».
La décision du Conseil fédéral:
La dernière centrale débranchée en 2034
Les centrales nucléaires seront exploitées tant que leur sécurité est assurée, selon Doris Leuthard. Le Conseil fédéral table sur une durée de vie hypothétique de 50 ans. Mais cette limite pourrait être allongée ou réduite au gré de la situation.
Doris Leuthard estime que la centrale de Liebstadt devrait être débranchée en 2034. Mais il n'est pas exclu qu'un réacteur garantissant toute sécurité puisse être exploité pendant 60 ans, a dit la ministre de l'énergie devant la presse. Le premier réacteur à être mis hors service devrait être Beznau I en 2019, Beznau II et Mühleberg suivraient en 2022.
La centrale de Gösgen serait fermée en 2029 et celle de Leibstadt en 2034. Le gouvernement a ainsi opté pour un abandon progressif du nucléaire. L'option statu quo ou la sortie rapide de l'atome ont été écartées. Le Parlement pourra se prononcer sur la question en juin. Le Conseil fédéral adaptera sa stratégie en fonction des décisions.
Pour garantir la sécurité de l'approvisionnement, il table sur des économies accrues d'énergie, sur le développement de la force hydraulique et du courant vert, sur les centrales à gaz et sur les importations.
Sur son site internet, le Blick indique que quatre conseillers fédéraux sur sept ont opté pour la solution du retrait du nucléaire. Il s'agirait de Micheline Calmy-Rey, Eveline Widmer-Schlumpf, Simonetta Sommaruga et Doris Leuthard.
Selon une source bien informée du journal alémanique, Johann Schneider-Ammann, Didier Burkhalter et Ueli Maurer ont argumenté contre une sortie du nucléaire en soulignant qu'il fallait éviter de trancher dans un contexte émotionnel.
Conférence de presse à 15h30
C'est la ministre de l'Environnement, des transports, de l'énergie et de la communication, Doris Leuthard, qui a communiqué la décision prise par les sept conseillers fédéraux réunis depuis ce matin à Berne.
La Confédération, qui compte cinq réacteurs nucléaires, a élaboré trois scénarios pour l'après-Fukushima: un maintien des installations existantes avec un éventuel remplacement des trois sites les plus anciens, le non-remplacement des centrales à la fin de leur période d'exploitation et un abandon plus rapide avec une mise hors service des centrales existantes avant la fin de leur période d'exploitation.
Le choix du Conseil fédéral doit servir de recommandation pour le parlement qui suit en général les décisions du gouvernement. Les parlementaires doivent légiférer à partir du 8 juin sur le sujet. Une décision finale des députés est attendue à la mi-juin.
Le terrible séisme et le tsunami géant qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars ont provoqué un accident nucléaire à la centrale Fukushima Daiichi (Fukushima N°1), le plus grave depuis celui de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.
La catastrophe au Japon a relancé en Suisse le débat sur l'avenir du nucléaire, dans un pays montagneux qui tire plus de 50% de son énergie des barrages hydroélectriques, environ 40% de l'atome et quelque 10% des énergies renouvelables.
Trois jours après le séisme au Japon, Berne a décidé de suspendre ses projets de renouvellement des centrales nucléaires. Le gouvernement a également chargé l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) d'analyser les causes exactes de l’accident au Japon et d’en tirer les conclusions.
ATS