Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 23 mai 2011

LE TOUT-FRIBOURG INVITÉ D'HONNEUR AU VATICAN POUR LES GARDES SUISSES

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Une importante délégation fribourgeoise, dont le conseil d'Etat et la présidence du Grand Conseil in corpore, a fait le déplacement à Rome pour la cérémonie d'assermentation des trente-quatre nouveaux gardes pontificaux. La partie musicale a été assurée par la Jeune Garde Landwehrienne et le Choleur Saint-Michel. Parmi les nouvelles recrues qui ont juré allégeance au pape figure un jeune Fribourgeois de 22 ans, Florian Colliard, de Châtel-Saint-Denis, forestier-bûcheron de formation. «Passer deux ans loin de son pays et de sa famille n'est pas évident. Il faut une volonté de l'esprit et du coeur», témoigne-t-il.


«S'il y a un fil rouge à retenir de ce voyage, ce sera l'émotion.» Le président du Conseil d'Etat Erwin Jutzet ne dissimulait pas son enthousiasme, hier soir au Vatican, lors de l'apéritif au goût de terroir fribourgeois offert par le canton après la cérémonie d'assermentation des nouvelles recrues de la Garde suisse pontificale. Cette dernière invite chaque année depuis 2008 un canton afin de partager les réjouissances. Après Zurich, les Grisons et Saint-Gall, Fribourg est le quatrième canton invité en tant qu'hôte d'honneur. Outre le Conseil d'Etat in corpore, la délégation fribourgeoise a emmené dans ses valises la présidente du Grand Conseil Yvonne Stempfel-Horner ainsi que la vice-présidence in corpore, le Choeur Saint-Michel et la Jeune Garde Landwehrienne. La Garde suisse pontificale a en effet émis le souhait d'avoir des jeunes pour animer les festivités. Un voyage de mercredi à dimanche dont le coût avoisine les 150 000 francs.


En représentation

Première étape de ce marathon mondain dans la cité papale: les vêpres de jeudi soir dans l'église Santa Maria dans le Campo Santo, un petit territoire propriété de l'Allemagne enfoui derrière les remparts de la cité du Vatican. «Lorsque le Choeur Saint-Michel a chanté «Nouthra Dona di Moartsè», j'ai été touchée au coeur par la solennité de la cérémonie», confie la conseillère d'Etat Anne-Claude Demierre, qui a apprécié ce moment intime passé avec les gardes suisses et leurs familles. Pour son collègue Pascal Corminboeuf, le moment le plus fort a été la messe célébrée hier matin dans la fastueuse basilique Saint-Pierre. Politique et religion font-elles bon ménage? «La séparation de l'Eglise et de l'Etat n'a pas été un problème pour nous», explique le conseiller d'Etat: «Nous sommes ici en représentation. Après, chacun vit selon ses croyances. Je crois pouvoir dire que nous avons été fidèles aux racines chrétiennes du canton de Fribourg.» Mais les autorités cantonales ont également profité de ce long week-end romain pour assurer la promotion de Fribourg. «Il était important que tous les membres du Conseil d'Etat soient présents. Un tel voyage n'arrive pas tous les jours alors autant saisir l'occasion», insiste le Directeur des finances Claude Lässer. Entre plusieurs opérations séductions sous forme d'apéritifs typiques - fondue, jambon, vin blanc - organisés par l'Association pour la promotion des produits du terroir, la délégation noir et blanc a même trouvé le temps de se rendre à la FAO. Lors de cette visite de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le Conseil d'Etat a pu découvrir différentes problématiques liées à l'élevage, la filière alimentaire ou la santé humaine. Côté culture, les autorités cantonales ont pu pénétrer dans la chapelle Sixtine et admirer les fresques majestueuses de Michel-Ange.

Deux avions

«On nous a même ouvert les portes d'une chapelle privée du pape, d'habitude interdite aux visites», annonce fièrement Anne-Claude Demierre. En revanche, les Fribourgeois n'ont pas pu rencontrer le pape Benoît XVI. «Les gardes suisses et leurs familles ont été reçus, c'est l'essentiel», poursuit la conseillère d'Etat. Mais plus encore que la promotion du canton ou les merveilles architecturales et picturales dont regorge le Vatican, ce qui a marqué le président du Conseil d'Etat Erwin Jutzet est la solidarité des Fribourgeois entre eux. «Nous, les «petits» Fribourgeois nous sommes un peuple soudé. La promotion du terroir, de nos produits, est une chose, mais il y a plus. Le sentiment d'être Fribourgeois était très fort.» Le président du gouvernement a-t-il eu des remords de laisser son coin de terre sans autorités l'espace de quelques jours? «Quand un Etat fonctionne bien sans ses dirigeants c'est que tout va bien», répond en plaisantant Erwin Jutzet. Et de rassurer tous les Fribourgeois: le Conseil d'Etat voyage dans deux avions distincts, question de sécurité.
 
OLIVIER WYSER