Pour éviter d'être victime d'une arnaque comme le skimming, il est désormais possible de faire bloquer sa carte bancaire à l'étranger. La Poste et SIX Card solutions proposent des services pour empêcher qu'une carte soit utilisée à partir de pays considérés comme peu sûrs.
Le service, appelé Geoblocking, est disponible chez La Poste depuis lundi, a indiqué mercredi à l'ats le porte-parole Alex Josty. De son côté, le spécialiste du traitement des données SIX Card solutions a informé les banques cet automne de la possibilité de bloquer les cartes à l'étranger.
D'un point de vue technique, tout est prêt, souligne le porte- parole de SIX Alain Bichsel. Il revient maintenant aux établissements de décider d'intégrer ou non la fonctionnalité dans leurs offres.
Sur les dix premiers mois de l'année, la manipulation de distributeurs automatiques de billets (skimming) a déjà rapporté 12,2 millions de dollars aux escrocs, indique M. Bichsel. Le nombre d'installations touchées atteint 456.
Plusieurs niveaux de sécurité
Le service de Geoblocking de PostFinance propose plusieurs niveaux de sécurité. Le premier niveau permet de n'effectuer que des retraits en Suisse. Le deuxième autorise les retraits à l'étranger, mais uniquement dans des bancomats qui utilisent les données de la carte à puce au lieu de la bande magnétique - c'est cette dernière qui est copiée lors du skimming. Le troisième autorise les retraits dans les pays de l'UE et de l'AELE (Islande, Norvège et Liechtenstein).
Il est également possible de bloquer les retraits dans certains pays. L'idée est alors de bloquer l'utilisation dans les pays où les bancomats utilisent principalement la bande magnétique, comme par exemple les Etats-Unis, la République dominicaine, la Russie ou l'Ukraine. Une personne qui souhaite se rendre à l'étranger peut toutefois désactiver ce bloquage le temps de son voyage.
Les automates de La Poste ne sont pour l'heure que très peu touchés par le skimming, assure M. Josty. Les clients de PostFinance peuvent toutefois être victimes du phénomène lorsqu'ils retirent de l'argent dans des bancomats d'autres banques.
Skimming
Les cas de «skimming» ne touchent plus seulement les bancomats, mais de plus en plus les automates de paiement des supermarchés ou à billets des CFF. Souvent, les escrocs se laissent enfermer la nuit pour mettre en place leurs dispositifs. De source policière, les auteurs de ces délits proviennent principalement de Bulgarie et de Roumanie.
A l'aide d'un équipement spécial, les escrocs copient la bande magnétique de la carte de paiement sur des cartes de débit vides. La saisie du code PIN est généralement filmée à l'aide d'une mini caméra située au-dessus du clavier, dans une plinthe en plastique. Parfois, de faux claviers sont collés sur celui d'origine afin d'enregistrer les frappes.
Aussitôt les bandes magnétiques copiées, les données sont envoyées à des complices qui réalisent des clones des cartes permettant des retraits d'argent. L'introduction en Europe des puces au standard EMV et la disparition, dans presque tous les distributeurs automatiques, du traitement des bandes magnétiques font que les escrocs ne peuvent plus utiliser leurs clones de cartes, du moins en Europe.
ATS