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mardi 24 janvier 2012

Le projet de Saint-Léonard prend forme

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Les autorités de la ville et du canton de Fribourg ont présenté hier les contours de la nouvelle patinoire et de la future piscine couverte. Fruit d’un partenariat public-privé, le projet est devisé à 200 millions de francs.

La vénérable patinoire de Saint-Léonard, qui date de 1982, est certes chargée d’histoire et d’émotions, mais elle est devenue vétuste – au point d’être dans le collimateur de la Ligue suisse de hockey, parce qu’elle ne répond plus aux normes de sécurité. L’agglomération fribourgeoise, qui ne cesse de s’étendre, ne dispose pas d’une piscine couverte digne de ce nom, ce qui irrite la frange (importante) de sa population qui a un faible pour la natation.

Partant de ce double constat, la Fondation pour le site sportif Saint-Léonard (SSSL), déjà à l’initiative de la construction de la nouvelle halle de basket et de la seconde piste de glace, a remis l’ouvrage sur le métier. Après avoir longuement planché sur la question – imaginant notamment une nouvelle patinoire sur l’emplacement des anciens abattoirs de la capitale cantonale («La Liberté» du 8 mars 2011) –, elle a présenté hier les fruits de ses cogitations, par la voix de son président Pascal Kuelin, entouré pour l’occasion des autorités de la ville et du canton de Fribourg.


Projet à 200 millions

Certes, les contours du projet ne sont pas encore clairement définis. Mais le dossier semble bien ficelé. Devisé à 200 millions de francs, dont 45 millions couverts par des subventions, il prévoit une rénovation luxueuse du temple du hockey fribourgeois, ainsi que la construction d’une piscine olympique couverte de 50 mètres sur le site des abattoirs. Celle-ci sera surmontée d’un complexe administratif de 15000 à 17000 m2. Sont prévus des parkings, dont un park and ride de 250 places destinées à desservir la future halte ferroviaire de Saint-Léonard. Le financement sera assuré par un partenariat public-privé.

«L’Etat s’investit dans ce projet, car son importance cantonale, voire nationale ne fait pas l’ombre d’un doute», note la conseillère d’Etat Isabelle Chassot, directrice de l’Instruction publique, de la culture et du sport (DICS). Pascal Kuenlin surenchérit: «Le plateau de Saint-Léonard est appelé, encore plus que maintenant, à devenir une vitrine du sport fribourgeois».


Patinoire à 9000 places

Dans le détail, la rénovation de la patinoire doit permettre à cette dernière d’augmenter le nombre de places de 6800 à 9000 au maximum. «La structure va vraisemblablement être surrélevée, un peu sur le modèle de ce qui a été réalisé à Rapperswil ou à Kloten», indique Thierry Steiert, conseiller communal de Fribourg en charge des sports. «L’objectif est d’avoir 6000 places assises et 3000 debout», poursuit Laurent Haymoz, président du HC Fribourg-Gottéron.

Le «bidonville» qui a poussé au gré des saisons autour de l’enceinte pour abriter boutiques, caisses, bars ainsi qu’espaces VIP sera détruit. De nouvelles surfaces administratives et sportives, ainsi qu’un restaurant et une billetterie seront construits, pour être intégrés directement dans le bâtiment de la patinoire. Les travaux s’échelonneront sur deux étés, de façon à permettre au HC Fribourg-Gottéron de pouvoir continuer de disputer le championnat de hockey en hiver. «C’est tout à fait possible de procéder de cette manière, sans (trop) occasionner de dérangements pour le club et les spectateurs», affirme Pascal Kuenlin. La rénovation de la patinoire, à proprement parler, est budgétisée à 30 millions de francs.


Avec ou sans plongeoir?

La construction de la piscine, quant à elle, est devisée à 34 millions de francs. Outre un plan d’eau de 50 mètres sur 25, elle comprendra des petits bassins pour l’apprentissage de la natation. Une infrastructure de plongeoir est en option. Ce qui suscite l’ire de l’association Pro Piscine, qui ne comprend pas pourquoi cette dernière n’est pas comprise d’emblée dans le projet. Et d’estimer qu’une piscine sans plongeoir signifierait une grave lacune dans l’équipement sportif. Pascal Kuenlin prend acte, mais répond que sa réalisation dépendra du coût et de l’enveloppe à disposition.

Isabelle Chassot se réjouit de la perspective de disposer enfin d’une piscine olympique couverte à Fribourg. «Cela va dans le sens de ce que nous souhaitons, à savoir l’introduction de cours de natation obligatoires à l’école.» Et de souligner que, durant cette législature, l’Etat devrait aider d’autres régions à mettre en place de telles infrastructures, par voie de décret comme cela a été le cas pour les patinoires et les salles de spectacle. La ministre réitère toutefois que le canton ne subventionnera qu’une piscine couverte de 50 mètres, qui sera donc selon toute vraisemblance celle du Grand Fribourg.


L’Etat comme privé

Cette dernière devrait être utilisée par toutes les communes de la Sarine. Elles seront ainsi invitées à signer un bail à long terme en tant que locataires, pour satisfaire les besoins des écoles selon les futures directives de la DICS. Selon Pascal Kuenlin, la contribution annuelle devrait se monter à 16 francs par habitant – une aide modulable en fonction du critère géographique. Les communes ne seront en revanche pas sollicitées pour le déficit d’exploitation.

Prévu sur les plans d’eau, un complexe administratif de 15000 à 17000 m2, dont le coût devrait se monter à 83,5 millions de francs. Pour abriter qui? En premier lieu des services de l’Etat de Fribourg. «Nous avons besoin de surfaces pour l’administration cantonale. Menant une politique foncière active, nous essayons d’abandonner les locations, pour regrouper les services, comme cela a été fait pour la Direction de l’économie et de l’emploi», relève Isabelle Chassot.

Autrement dit, le partenaire privé de l’opération ne l’est pas tant que cela, vu que c’est le canton qui est appelé à acheter la majorité des surfaces de bureaux pour son administration. C’est évidemment un bailleur de fonds qui a les épaules solides, ce qui donne du crédit au projet. Le montant alloué dans ce cadre devra toutefois être soumis à votation populaire, car il dépassera le seuil du référendum financier obligatoire. Pascal Kuelin précise néanmoins qu’il y aura d’autres investisseurs privés, qui se répartiront un espace d’environ 3000 m2. Il espère en outre bâtir des logements au sommet de sa tour, dont le nombre d’étages n’est pas encore défini.


Concours d’architecture

La Fondation SSSL va lancer deux concours d’architecture, l’un pour la patinoire, l’autre pour l’immeuble regroupant piscine et complexe administratif. Pascal Kuenlin va par ailleurs quitter sa présidence, pour prendre la tête de la société immobilière qui sera maîtresse de l’ouvrage. Le calendrier du futur chantier prévoit la consultation des parlements communal et cantonal ce semestre encore, le choix des projets lauréats à la fin de l’année, puis la mise à l’enquête au deuxième trimestre de 2013. Les travaux devraient s’échelonner jusqu’en 2016, le HC Fribourg-Gottéron pouvant disposer de son nouvel écrin dès l’automne 2015. I

François Mauron
La Liberté