Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 15 février 2012

Quand le GPS endort notre hippocampe

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Outre qu'il provoque des accidents de la route par centaines de milliers, le recours au GPS en voiture affaiblit le cerveau.

«Google rend-il stupide?», se demande l’écrivain américain Nicholas Carr. La question ne se pose pas en ce qui concerne le GPS. La rubrique faits divers des quotidiens fournit la réponse. Oui, le GPS rend stupide un certain nombre de ses usagers.

Pour preuve, le spectaculaire accident survenu en début d’année à Courfaivre dans le canton du Jura. Guidée sur les rails par un GPS, une voiture a été violemment happée par le train. Ses occupants se sont rapidement extraits de leur véhicule et ont ainsi évité le pire. Nul doute qu’ils ne se fieront plus les yeux fermés à un instrument de localisation.

Finir avec sa voiture dans un lac, au bord d’une falaise, sur les rails ou dans une église, de telles mésaventures aux conséquences quelques fois dramatiques se produisent chaque jour. Lancer la discussion à ce sujet entre amis, c’est recueillir des anecdotes rocambolesques en matière de postures fâcheuses dans lesquelles on peut se retrouver. Censés guider les automobilistes à bon port, les GPS peuvent leur jouer des tours pendables, se révéler dangereux.

Une étude britannique commandée par une société d’assurance anglaise indique qu’en Angleterre, 300′000 accidents de la route auraient eu pour cause le GPS en 2008. Plus grave: près d’1,5 million d’automobilistes affirment avoir déjà été mis en danger à cause d’un navigateur. L’étude affirme que 5 millions d’utilisateurs se sont engagés au moins une fois sur un voie à contresens sur instruction de leur navigateur.

La raison de tant d’erreurs? La confiance aveugle que les conducteurs accordent à leur gadget électronique, persuadés d’être dispensés d’avoir à recourir à leur bon sens. «C’est curieux, je ne m’attendais pas à partir dans cette direction!». Qu’importe, le conducteur n’en poursuivra pas moins son chemin en obéissant aux consignes d’une voix directive assimilée à un co-pilote d’une fiabilité à toute épreuve.

Or, à force de ne plus regarder de carte et de ne plus se baser sur des repères visuels pour déterminer son itinéraire, notre hippocampe se met en veille, comme l’ont montré plusieurs études.

Si les chercheurs se sont intéressés à l’hippocampe, c’est que cette cinquième circonvolution temporale de notre cerveau joue un rôle primordial dans les processus de mémorisation et de l’orientation spatiale. Une autre étude avait déjà montré que l’hippocampe des chauffeurs de taxis à Londres, une ville énorme et complexe en matière de circulation, était plus développé que celui de la moyenne de la population. Or, ces chauffeurs n’utilisent pas de GPS pour naviguer dans la City!

Lorsque nous nous déplaçons, notre cerveau est en mesure de construire ses propres cartes cognitives et de recourir à des points de repères sur le terrain. Cette faculté nous permet de planifier notre voyage et de savoir à tout moment où nous sommes. Ca «chauffe» dans l’hippocampe, comme en atteste l’imagerie fonctionnelle. Par contre, lorsqu’on suit simplement les indications d’un GPS, l’hippocampe tourne au ralenti. Notre propre système de navigation n’est plus sollicité.

Des effets indésirables suite à une telle sous utilisation de l’hippocampe pourraient-ils survenir à terme? Il est bien connu que des problèmes cognitifs liés au vieillissement touchent l’hippocampe. Ainsi, c’est une des premières régions du cerveau affectée par la maladie d’Alzheimer. Comme quoi, abandonner à un GPS une fonction destinée à notre hippocampe n’est peut-être pas toujours indiqué… Le Nord, c’est où?

Geneviève Grimm-Gobat