Le bénéfice 2011 s'élève à 2,8 millions de francs, alors que le budget prévoyait le quasi-équilibre.
Prudent comme ses prédécesseurs, le nouveau directeur des finances cantonales, Georges Godel, n'a pas chanté victoire mercredi devant la presse. Un bon résultat signifie immanquablement un mauvais quart d'heure à passer devant le Grand Conseil et ses appétits en tous genres: baisse d'impôts et/ou dépenses supplémentaires.
«Nous sommes conscients que la pression sera importante», a-t-il concédé. Car, avant la constitution d'un certain nombre de provisions, le résultat des comptes est en fait bien meilleur et flirte avec les 145 millions. Les charges se sont élevées pour leur part à 3,4 milliards de francs.
Forte dépendance
Au vu des perspectives financières délicates et des besoins importants à couvrir en matière d'infrastructures, le Conseil d'Etat a considérablement provisionné. Il s'agit principalement de 80 millions complémentaires alloués au fonds d'infrastructures cantonal.
Il est aussi question de 20 millions pour anticiper les risques liés à la baisse de la péréquation des ressources ainsi que de 16,8 millions en faveur de l'Université, pour couvrir une «année blanche» dans le versement de la subvention fédérale. Le budget de l'Etat dépend beaucoup de la manne fédérale et celle-ci a dangereusement tendance à baisser.
Le trésorier Daniel Berset rappelle ce que le Canton a en perspective: un «manque à gagner» de près de 35 millions du côté de la BNS, de près de 40 à 45 millions de la part de la nouvelle péréquation financière, un surcoût de près de 15 millions vu le nouveau système de financement des hôpitaux et une augmentation minimale de près de 15 millions de la masse salariale, sans tenir compte d'une éventuelle création de nouveaux postes.
Bonne tenue de l'économie
La fiscalité cantonale progresse de 6,8% ou 66 millions de francs par rapport à l'exercice précédent. La progression porte essentiellement sur l'impôt sur le bénéfice et le capital des personnes morales (48,4 millions).
Cette embellie s'explique aussi bien par la bonne tenue de l'économie que par la prudence de l'Etat lors de la mise sur pied du budget, a expliqué M. Godel. L'impôt sur le revenu est en revanche inférieur au budget.
Les principales caractéristiques des comptes sont en outre un excédent de dépenses de 177,5 millions de francs au compte des investissements contre 144,4 millions en 2010 et un excédent de financement de 65,8 millions (2010: 38,7 millions). Le degré d'autofinancement est de 137,1% (2010: 126,8%).
ATS