Des astronomes de l'Université de Genève (UNIGE) ont découvert une nouvelle planète extrasolaire de masse similaire à la Terre et tournant autour de l'une des étoiles du système le plus proche de notre Soleil, Alpha du Centaure B. Ces travaux sont publiés dans la revue "Nature".
Une planète d'une masse terrestre, orbitant autour d'une étoile à peine moins lumineuse que le Soleil, il n'en faut pas plus pour imaginer que la vie s'y épanouit comme sur notre planète. "Il y a peu de chances" pour que ce soit le cas, estime cependant le Pr Stéphane Udry, directeur de l'Observatoire astronomique de l'UNIGE.
"Cet objet boucle son orbite en trois jours. Autrement dit, il est presque collé à son soleil. Il doit probablement ressembler à une sorte de Terre en fusion, un monde de lave", note le chercheur. Pour comparaison, la Terre orbite autour du Soleil en un peu plus de 365 jours.
Cette découverte est néanmoins qualifiée d'"étape symbolique", et tout espoir de découvrir des voisins aux Terriens - à 4,4 années lumière - n'est pas perdu. "Les planètes naissent souvent par famille autour d'une étoile. Il est donc possible que d'autres planètes telluriques cohabitent autour d'Alpha du Centaure B".
Pas facile à repérer
La découverte des Genevois va probablement intensifier la quête d'objets planétaires autour de nos proches voisines Alpha du Centaure A et B, poursuit l'UNIGE. Mais ils ne seront pas faciles à repérer. Ils se situent en effet à la limite des possibilités de détection de la méthode des vitesses radiales, celle qui a permis la découverte des premières planètes extrasolaires.
L'instrument actuel le plus précis, installé au foyer d'un télescope de 3,6 m au Chili, s'appelle HARPS. Son successeur est en voie de réalisation sous la supervision du Pr Francesco Pepe, astronome de l'UNIGE. Baptisé ESPRESSO, installé à terme sur le Very Large Telescope au Chili, il atteindra une précision suffisante pour détecter une planète similaire à la Terre, tant au niveau de la masse que de la période orbitale.