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jeudi 14 février 2013

Viande de cheval un trader au coeur de l'affaire


Le quotidien britannique "The Guardian" révèle que Jan Fasen, un trader hollandais, serait le principal acteur du scandale alimentaire.

Photo d'illustration : un trader est mis en cause dans l'affaire de la viande de cheval trouvée dans des lasagnes au boeuf. © AFP ImageForum / AFP ImageForum 



Les résultats de l'enquête officielle pour déterminer pourquoi de la viande de cheval a pu être utilisée dans des plats préparés pur boeuf sont attendus en fin d'après-midi jeudi, mais les pistes évoquées par la presse ciblent le trader chypriote et le fournisseur français Spanghero. Les conclusions de la répression des fraudes (DGCCRF) sur cette affaire seront présentées à 17 heures par les trois ministres concernés - Benoît Hamon pour la Consommation, Stéphane Le Foll pour l'Agriculture et Guillaume Garot pour l'Agroalimentaire.

Depuis mercredi soir, les médias néerlandais et britanniques brandissent le nom d'un trader de nationalité néerlandaise, Jan Fasen, dont le siège, installé à Chypre, a livré l'entreprise Spanghero, basée à Castelnaudary (Aude), elle-même fournisseur de Comigel, le fabricant des plats surgelés incriminés. Comigel, PME de Metz qui s'estime "bernée" dans cette affaire, est le fournisseur unique de Findus et Picard et des principales marques de la grande distribution qui ont retiré les produits suspects des rayons.

 "J'étais 100 % sûr que j'achetais du cheval"

Selon Le Parisien, Spanghero, qui a affirmé de pas avoir "d'activité à base de produit d'origine équidée", aurait acheté en trois fois 42 tonnes de viande de cheval entre le 4 et le 12 janvier au trader chypriote Draap. Il s'agirait de "minerai" de cheval, des bas morceaux vendus congelés destinés à âtre hachés. Le journal publie le fac-similé d'une facture du 4 janvier à l'entête de Draap Trading - Draap pour "paard", "cheval" en néerlandais -, adressée à "Spanghero viandes elaborées", avec les détails d'une commande de minerai sous le code "0205 0080", qui correspondrait à une norme internationale pour de la viande de cheval surgelée.

Ce qu'affirme également le directeur de Draap Trading, Jan Fasen, au Guardian : "J'étais 100 % sûr que j'achetais du cheval. Nous l'avons vendu à Spanghero en France ainsi qu'à des clients en Belgique et aux Pays-Bas. Ça a été vendu comme du cheval. C'est très clair", affirme-t-il. Il explique s'être fourni auprès de deux abattoirs roumains en toute transparence - "quand ils livrent du boeuf, c'est du boeuf, quand ils vendent du cheval, c'est du cheval." Les Roumains s'étaient d'ailleurs défendus avec vigueur de toute tromperie dès le début de l'affaire.

Spanghero se défend également d'avoir "jamais reçu de factures relatives à de la viande de cheval", a déclaré jeudi matin un représentant de Spanghero, ajoutant, au sujet des factures mentionnées par Le Parisien, "ne pas avoir d'explication là-dessus". Le 11 février, la société avait publié un communiqué assurant notamment qu'elle "n'a pas d'activité d'achat, de revente ou de transformation de produits à base de viande de cheval". Ce qui n'empêche, précisent plusieurs médias européens, que le sulfureux Jan Fasen a été condamné l'an passé à un an de prison dont trois mois avec sursis pour avoir vendu du cheval sud-américain pour du boeuf allemand... Le Financial Times précise même que cette viande avait été vendue en France.

Carcasses contenant des traces de phénylbutazone

Le minerai de cheval est 25 à 30 % moins cher que celui de boeuf, selon les professionnels. Face à cette fraude d'ampleur qui touche déjà plusieurs pays de l'Union européenne, l'UE a sonné la mobilisation générale, ordonnant mercredi, à l'issue d'une réunion ministérielle de crise, quelque 2 500 tests ADN à travers toute l'Europe. Le commissaire chargé de la santé et des consommateurs, Tonio Borg, a aussi demandé aux États d'opérer environ 4 000 contrôles pour détecter la présence éventuelle de phénylbutazone, un anti-inflammatoire pour les chevaux qui rendrait la viande impropre à la consommation. Les résultats sont attendus mi-avril.

Le ministre britannique de l'Agriculture a par ailleurs annoncé que trois carcasses de cheval provenant d'abattoirs britanniques et contenant des traces de phénylbutazone, un antidouleur potentiellement nocif pour la santé humaine, ont été envoyées en France, a indiqué jeudi le ministre britannique de l'Agriculture David Heath. Le ministre a précisé aux députés que des traces de ce produit avaient été détectées dans huit carcasses testées au Royaume-Uni, et que trois d'entre elles étaient entrées dans la chaîne alimentaire en France. En revanche, cet antidouleur n'a pas été détecté dans les produits de la marque Findus testés au Royaume-Uni, a-t-il ajouté.

Enfin, l'office européen de police Europol se chargera de coordonner les enquêtes judiciaires menées simultanément au sein de l'UE.