Une bonne position permet d’éviter douleurs et fatigue . Des accidents peuvent ainsi être évités.
Sabine Blum, spécialiste en ergonomie des places de travail, a aussi posé le problème du choix de la meilleure position de conduite en voiture. Elle prodigue ses conseils d’ergonomie au volant à plusieurs corps de polices cantonales. De grandes entreprises, la Protection civile et la SUVA font également appel à son expérience pour former leur personnel.Sabine Blum compare le corps à un véhicule 4x4 qu’il faut entretenir et alimenter sous peine de dysfonctionnement. Le bassin et la partie inférieure fonctionnent comme le pont arrière, le thorax et les bras jouent le rôle du train avant, alors que la tête sert de tableau de commande et aux décisions. L’ignorance de quelques éléments ergonomiques de base en montant dans sa voiture peut engendrer des douleurs aux conséquences fâcheuses tant au niveau de la sécurité que de la santé physique personnelle. La Zurichoise suggère quelques conseils élémentaires pour rouler loin et sans douleurs. Une mauvaise assise dorsale engendre généralement des problèmes aux vertèbres lombaires avec pour corollaire des douleurs aux jambes se manifestant par des fourmillements. Les vertèbres cervicales mal alignées peuvent conduire jusqu’à une hernie discale et les problèmes de perte de sensibilité dans les mains et les bras qui l’accompagnent.
Pour la partie inférieure, un non-alignement des genoux avec les pieds peut déclencher des douleurs ligamentaires et de ménisques. Et l’ergonomiste zurichoise de préciser: «Plus la voiture est grande, plus grand est le problème de positionnement des jambes. Certaines personnes vont jusqu’à coller une épaisseur de mousse contre la console centrale pour que le pied droit reste perpendiculaire au pédalier (frein-gaz). Et en cas de douleurs des membres inférieurs, il est important de faire le mouvement avec toute la jambe et pas seulement avec le pied.
»Il est également primordial que les jambes ne soient pas tendues, car en cas d’accident, le tibia et le fémur supportent des chocs de 1,5 tonne; par contre la hanche ne supporte que 200 à 300 kilos. Et une rupture de la moelle osseuse au niveau supérieur du fémur peut déclencher une crise cardiaque.»
Les principes d’installation au volant passent d’abord par la hauteur d’assise. La vision sur la route doit former un angle de 15-30° vers le bas de façon à économiser les muscles oculaires.
L’appui-tête est réglé à la hauteur supérieure du crâne de façon à dégager un espace de 2 à 4 cm avec la tête lorsque la colonne vertébrale est bien droite.
La cage thoracique et les épaules sont bien appuyées au dossier. Celui-ci doit être légèrement incliné vers l’arrière. Pour répartir les efforts sur les trois articulations (épaules, bras, mains), il est important d’adapter un angle agréable pour les coudes. Ce réglage facile peut être fait lors du positionnement en hauteur et profondeur du volant. Avec le bras tendu, la paume de la main devrait atteindre le sommet du volant.
La distance des jambes au pédalier doit être réglée de façon à générer un angle de 90° avec la hanche et une légère flexion des genoux pour prévenir les lésions déjà citées.
Bien caler les fesses au fond du siège et mettre une pression uniforme des deux côtés du dossier sont indispensables pour rouler loin et sans douleurs, relève Sabine Blum. Dans ce contexte, les poches postérieures des pantalons doivent être obligatoirement vides: «la pression d’un porte-monnaie sur la fesse crée un déséquilibre et peut réveiller les douleurs du nerf sciatique».
Monter et descendre du véhicule peuvent déjà engendrer des douleurs. Nul n’est besoin de jouer les contorsionnistes, l’idéal pour entrer dans le véhicule est d’asseoir le bassin et de ramener ensuite les deux jambes.