L’application de lois (suppositions) qui ont trait à l’informatique, à la biologie, soulève l’intrigante possibilité que la vie existait avant la Terre et pourrait ainsi avoir son origine en dehors de notre système solaire, selon des scientifiques.
La (les) loi de Moore est l’observation que les ordinateurs augmentent en complexité de façon exponentielle, à un taux d’environ le double de transistors par circuit intégré tous les deux ans. Si vous appliquez la loi de Moore aux taux de complexité des calculs de ces dernières années, et que vous effectuez un retour en arrière, vous aurez à remonter jusqu’aux années 1960, lorsque la première puce fut inventée.
Loi de Moore (Wikipédia)
Récemment, deux généticiens ont appliqué la loi de Moore à la vitesse avec laquelle la vie sur Terre croît en complexité et les résultats suggèrent que la vie organique a vu le jour bien avant la Terre elle-même.
Le scientifique Alexei Sharov du National Institute on Aging de Baltimore, et le biologiste Richard Gordon du Gulf Specimen Marine Laboratory en Floride, ont utilisé la loi de Moore, en remplaçant les transistors par des nucléotides, les éléments constitutifs de l’ADN et de l’ARN, et les circuits avec du matériel génétique avant d’effectuer le calcul.
Les résultats suggèrent que la vie serait apparue il y a environ 10 milliards d’années, bien plus éloignée que les 4,5 milliards années estimées pour la Terre.
Courbe tirée de l’étude (Alexei Sharov-Richard Gordon)
Donc, même s’il est mathématiquement possible que la vie ait existé avant la Terre, est-ce physiquement possible ? Encore une fois, Sharov et Gordon pensent que oui. Alors que notre système solaire se formait, des organismes préexistants sous des formes de bactéries ou même les plus simples des nucléotides pourraient avoir atteint la Terre, transportés par des comètes, des astéroïdes ou d’autres débris minéraux de l’espace à partir d’une ancienne zone de la galaxie, un processus théorique appelé panspermie.
Les calculs des scientifiques ne sont pas la preuve scientifique que la vie est antérieure à la Terre, il n’y a aucun moyen de savoir avec certitude que la complexité organique a augmenté à un rythme régulier à n’importe quel moment de l’histoire de l’univers. Pour Sharov, il faut appeler cela un exercice de pensée ou un essai, plutôt qu’une théorie.
L’idée de Sharov et Gordon soulève d’autres possibilités intéressantes. D’une part, “la vie avant la Terre” démystifie la partie de la science-fiction qui s’occupe des espèces exotiques scientifiquement avancées. Si la complexité génétique progresse à un rythme soutenu, alors le développement social et scientifique, de toute autre forme de vie extraterrestre dans la Voie Lactée, serait à peu près équivalent à ceux des humains.
L’étude de Sharov et Gordon regroupe une partie théorique et pratique entre l’origine de la vie et la relation entre la vie et la connaissance.
L’évolution humaine ne se produit pas seulement dans le génome, il se produit “épigénétiquement”, ou dans l’esprit, alors que la technologie, la langue et la mémoire culturelle deviennent plus complexes. La complexité fonctionnelle des organismes (est) partiellement codée dans le génome héréditaire et partiellement dans l’esprit périssable.
En appliquant la loi de Moore, une théorie initialement conçue pour expliquer le développement technologique, à la vie, les généticiens ne simplifie pas l’évolution, ils reconnaissent son extraordinaire complexité.
Même si certains doutent des conclusions de Sharov et de Gordon, les scientifiques se tiennent à leurs conclusions.
La contamination par des spores bactériennes de l’espace semble l’hypothèse la plus plausible qui explique l’apparition précoce de la vie sur Terre.