Les esprits s'échauffent à l'approche de la Fête fédérale de lutte suite à l'introduction d'une surtaxe pour acheter les billets. Remous autour des ronds sciure.
Jean Pierre Gothuey, en haut, de La Gruyere et Stephane Haenni, en bas, de Haute-Boye, lors de la Fete romande 2012 de lutte Suisse. ce dimanche 19 aout 2012 a Estavayer-le-Lac.
Image: Keystone
La lutte suisse a le vent en poupe, comme l'ont démontré les 52'000 spectateurs qui s'étaient massés en 2010 à Frauenfeld lors de la Fête fédérale. A titre de rappel, ils n'étaient «que» 27'000 en 2001, ce qui pose désormais des problèmes de billets.
Le comité d'organisation ne veut pas revivre l'épisode de l'édition précédente qui avait vu les 3000 places disponibles s'envoler en dix minutes et le système de billetterie électronique exploser sous la demande.
La Fête fédérale de lutte suisse à Berthoud (BE) pourrait bien provoquer de nombreux déçus puisque 31'500 tickets sont déjà réservés par l'association fédérale de lutte suisse et que le reste va aux sponsors, partenaires et autre population locale. Une fois encore, il ne restera que 3000 places disponibles.
Un bonus de 750'000 francs
Solution proposée pour ceux qui ne font pas partie des élus: rejoindre l'association des donateurs de la Fête fédérale et devenir un bienfaiteur pour 250 francs, avec une garantie d'achat pour un billet. A titre de rappel, les places les plus chères à Burgdorf coûtent 225 francs, ce qui veut dire qu'il faudra débourser plus du double pour les 3000 places encore libres. A cinq mois de l'événement, plus de 2000 donateurs se sont déjà inscrits, a indiqué le porte-parole Raphael Wild.
Avec ces options, le comité contourne les directives de l'association fédérale qui stipulent que les places toutes catégories ne doivent pas être vendues plus de 190 francs. «Avec ces pratiques détestables, la Fête fédérale, sous prétexte de marché, détourne la limite imposée sur 3000 billets et empoche 750'000 francs supplémentaires», déplore un expert de la lutte suisse qui a tenu à garder l'anonymat.
Une certaine incompréhension
Les discussions sont également vives dans le milieu de la lutte, avec des propos peu amènes pour ce système d'options mais toujours sous le manteau. «Les réactions de nos lecteurs montrent leur incompréhension envers le comité qui renchérit ainsi les billets», explique Manuel Röösli, directeur de la rédaction du magazine spécialisé dans la lutte Schlussgang.
Outre l'aspect financier, le fait que les 3000 billets en question seront pris sur les contingents des associations de lutte provoque des remous. Le porte-parole a toutefois rappelé que le nombre de places réservées pour l'association fédérale a déjà été relevé de 3000 tickets par rapport à l'édition précédente à Frauenfeld.
Cette politique pourrait bien laisser sur le carreau les membres passifs des associations de lutte qui ne sont plus sûrs de recevoir cette année de billet, la priorité allant aux membres actifs, a également averti Markus Lauener, président de l’association bernoise de lutte.