Le manque d'intensité lumineuse pourrait expliquer 57 % des cas de trouble de l'attention et de l'hyperactivité chez l'adulte.
La découverte est colossale : en comparant la carte de prévalence du trouble de l'attention et de l'hyperactivité (TDHA) chez les enfants et celle de l'intensité solaire mesurée sur le territoire des États-Unis en 2003 et en 2007, des chercheurs ont constaté une "parfaite correspondance", expliquent-ils lundi dans la revue Biological Psychiatry.
À l'époque, ces scientifiques de l'université d'Utrecht, du Research Institute Brainclinics, de la Leiden University et de l'Ohio State University décident alors de procéder à la même comparaison dans neuf autres pays où de telles données étaient disponibles : France, Allemagne, Belgique, Hollande, Italie, Colombie, Mexique, Espagne, Liban. Or, là encore, les courbes de données se superposent, chez l'enfant comme chez l'adulte.
La lumière bleue des écrans dans le viseur
Selon Martjin Arns, du Research Institute Brainclinics, le TDAH serait - plus précisément - lié à des troubles du sommeil générant des difficultés de vigilance et de concentration diurnes, liés eux-mêmes à un manque de lumière naturelle, explique-t-il mercredi à Sciences et Avenir. En effet, "on voit s'accroître deux phénomènes. Tout d'abord on sort de moins en moins dehors la journée. Et le soir, on utilise de plus en plus des outils modernes comme les tablettes, les ordinateurs ou les smartphones, qui émettent une lumière bleue. Or cette lumière, on le sait, perturbe l'horloge biologique".
Les auteurs proposent un antidote simple pour améliorer le sommeil, et donc les symptômes du TDHA : "Il faut s'exposer davantage à la lumière naturelle et le soir réduire les écrans ou réfléchir à des solutions de changement de couleur d'écran grâce à un logiciel gratuit comme f.lux", propose le scientifique.