400 parties par million (ppm). C’est juste un chiffre, mais il est éloquent. L’extraction humaine non maitrisée et la libération dans l’atmosphère de l’ancien carbone séquestré naturellement (combustibles fossiles) nous poussent vers un territoire climatique inexploré.
Selon l’Institut d’océanographie Scripps, à partir des données de l’observatoire de Mauna Loa, nous avons atteint une étape importante, et elle ne montrent aucun signe de ralentissement. Autrement dit, nous avons augmenté la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone de 25 % en 100 ans. Et si nous continuons au rythme effréné de notre consommation actuelle, que le contraire serait étonnant, nous devrions atteindre les 450 ppm en 2040.
L’observatoire Mauna Loa :
Mais les images en disent plus que les mots. L’image d’entête est une courbe de Keeling dramatiquement ascendante, comprenant la concentration de CO2 sur 55 ans de relevés effectués à l’observatoire de Mauna Loa sur la grande île d’Hawaii. Ci-dessous, 250 ans de données à partir de carottes de glace :
Nous sommes à l’extrême droite sur ce graphique. Certains scientifiques considèrent que que nous sommes maintenant à un niveau de dioxyde de carbone jamais vu depuis plus de 3 millions d’années.
La NOAA (l’agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère) a fait la même constations, à peu de chose près : 399.73 ppm.
Ces 400 ppm ne signifient pas que les températures vont soudainement monter en flèche, ou quelque chose comme ça. Mais c’est encore un rappel brutal d’un certain nombre de faits pas follement réjouissant comme :
- Les niveaux de CO2 sont en augmentation, et cette augmentation est la plus rapide dans l’histoire humaine (et au moins pour les 11 000 dernières années).
- Le CO2 est vraiment liée à la hausse des températures sur Terre, dans le monde entier. À l’heure actuelle, une grande quantité de cette chaleur réchauffe les océans, mais les climatologues s’attendent à voir bientôt la température de l’air augmenter rapidement.
- Cela a des impacts directs, comme la fonte des glaces et des conditions météorologiques plus sévères ou changeantes. Il est difficile de rattacher une grosse tempête au changement climatique, mais au fil du temps, nous en verrons de plus en plus.
- Sans parler de la sècheresse, des inondations, des incendies de forêt, de l’augmentation de l’acidification des océans, rajoutant à l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’air.
Tout cela se passe, au cours des cycles naturels, sur une échelle de temps extrêmement accélérée. La Terre a une tendance au changement sur des millions d’années, nous faisons cela en seulement un siècle. Sans adaptation, cela aura un impact profond sur la vie partout dans le monde.
Il devient donc très clair que nous avons quelque chose à redouter. Alors que de nombreux opposants au changement climatique vont vous dire "ces cycles climatiques sont naturels” ces derniers graphiques montrent clairement que nous les avons intensifié bien au-delà de ce qui est “naturel”. Donc oui, 400 ppm c’est juste un nombre, mais c’est aussi un appel au réveil.
Institut d’océanographie Scripps :
NOAA :