Une nouvelle théorie, proposée par deux chercheurs en informatique, suggère que les animaux peuvent encore connaitre des changements évolutifs importants au fil du temps, même en l’absence de pression de sélection.
A propos du titre : Survie du plus apte (Survival of the fittest - Herbert Spencer) un raccourci pour le concept concernant la compétition pour la survie ou la dominance.
Le potentiel évolutif, ou ce qui est simplement appelé évolutivité est, pour une espèce, un attribut essentiel à avoir. Si la possibilité de mutations physiques est limitée ou restreinte, il peut être extrêmement difficile pour une espèce de s’adapter à son environnement en constante évolution.
Traditionnellement, l’évolutivité était liée à des pressions de sélection et à la lutte sans fin des organismes pour s’adapter. Cette notion souligne essentiellement que c’est la présence continue de concurrence qui stimule l’évolutivité, que les animaux deviennent de plus en plus capables d’évoluer comme réponse à ces pressions (en concurrence pour la nourriture, l’habitat, etc.)
Mais les chercheurs Kenneth Stanley (Université de Californie) et Joel Lehman (université du Texas) pensent que ce n’est qu’une partie de l’histoire, et que l’évolutivité peut augmenter sans la pression pour s’adapter. En utilisant un modèle informatique pour simuler l’écoulement de l’évolution, ils ont vu augmenter l’évolutivité sans avoir à introduire de la concurrence dans le mélange.
Leurs modèles ont montré que les organismes évolutifs se séparent naturellement, à partir d’organismes moins évolutifs, dans le temps en devenant de plus en plus diversifiés. Ils théorisent cela, si l’évolutivité est héritable, puis un processus neutre (ou passif) de dérive peut encore se produire à travers une espèce qui tend toujours vers l’évolutivité. La raison, selon eux, c’est que les organismes évolutifs se propagent plus rapidement dans l’espace de toutes les possibilités d’évolution (plus “d’expérimentations” conduisent à davantage de possibilités d’adaptation). Ainsi, pour que de nouvelles espèces émergent à l’avenir, il vaut mieux descendre de celles qui étaient évolutives par le passé. Ainsi, les espèces évolutives s’accumulent au fil du temps, même sans avoir la nécessité de s’adapter.
Leurs simulations ont révélé que, parce que les espèces très évolutives se propagent plus rapidement, elles ont également tendance à se propager dans des niches écologiques différentes. Et en fait, c’est une bonne stratégie évolutive; l’évolutivité se corrèle correctement avec la distance à la niche écologique d’origine. Les fondateurs de niche sont par conséquent, en général, plus évolutifs.
Ci-dessous, à partir de l’étude : l’évolutivité moyenne d’organismes dans chaque niche à la fin d’une simulation. Plus la couleur est claire, plus les individus disposant d’un potentiel évolutif sont dans cette niche. Le résultat est que, comme dans le premier modèle, l’évolutivité augmente avec l’augmentation de distance à partir de la niche de départ dans le centre (Lehman – Stanley).
Leur étude suggère que l’évolvabilité (évolutivité) peut être préféré pour sa façon de garantir de futures options évolutives (c’est-à-dire que, pour les espèces, la tendance sera à maintenir un certain degré d’évolutivité afin de pas se retrouver dans une impasse évolutive).
PLOS One