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jeudi 6 juin 2013

Malaise en primaire autour de la deuxième langue étrangère


L'enseignement du français en seconde langue étrangère met la plupart des cantons alémaniques sous pression. Les enseignants montent au front et réclament davantage de moyens pour éviter un échec de la nouvelle stratégie.

L'enseignement des langues étrangères relève principalement de la compétence des cantons mais la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) essaie d'harmoniser les pratiques.

En Suisse, la découverte d'une langue étrangère commence à l'école primaire, au plus tard dès la troisième année et dès la cinquième pour une seconde langue. Mais les enseignants tirent la sonnette d'alarme. 

«Si ça continue, cette stratégie va échouer», prévient Beat Zemp, président de l'Association faîtière des enseignantes et des enseignants suisses (LCH), dans l'édition de jeudi du Tages-Anzeiger. 

L'enseignement de deux langues met à rude épreuve élèves et maîtres d'école, ce qui a poussé la LCH à adresser à la CDIP une résolution forte de huit points. L'association demande notamment de changer l'enseignement des langues, alors que le concept de base est contourné par de nombreux cantons. La LCH préconise également des formations continues pour les enseignants ainsi que des moyens supplémentaires dans les classes à forte mixité linguistique.

Fin des objectifs de langues pour les enfants?

Si ces «conditions pour un enseignement réussi des langues» ne devaient pas entrer en vigueur avant l'année scolaire 2015/16, la LCH se tournera vers la Confédération. «Afin que la seconde langue étrangère devienne une matière obligatoire au choix», précise Zemp. 

Les parents pourraient décider si leur enfant doit apprendre une seconde langue dès la cinquième ou plus tard. Tous les écoliers devraient avoir au moins trois ans d'enseignement dans les deux langues étrangères. Quant à ceux qui présentent des difficultés, ils pourraient se rattraper lors de l'école secondaire.

La CDIP demande un peu de patience aux enseignants. «Il faut avoir le courage de poursuivre sur le chemin tracé et de récolter les premières expériences sur le nouveau système», plaide Christian Amsler, président de la CDIP alémanique. Il n'exclut toutefois aucun compromis. «S'il y a une bonne solution, je peux envisager de ne pas donner d'objectifs aux enfants faibles en langues.» Une mesure que la LCH considèrerait alors comme exceptionnelle et injuste.

Le français à Berne ou Bâle-Ville

Le sujet est politiquement brûlant alors que seuls douze cantons alémaniques ont appliqué la nouvelle méthode d'enseignement, les autres y travaillant ou préférant attendre. Uri par exemple persiste à démarrer l'enseignement d'une seconde langue étrangère la 7e année. Dans les Grisons, un comité s'est formé pour que l'école primaire ne s'occupe que d'une seule langue étrangère. Des propositions similaires ont déjà été déposées dans les parlements cantonaux de Thurgovie et de Nidwald, dominés par l'UDC.

Outre les considérations politiques et du corps enseignant, l'aspect multilingue de la Suisse nuit à l'unité de l'enseignement des langues étrangères. Des cantons à la frontière linguistique comme Berne ou Bâle-Ville ont pris le français comme première langue étrangère alors que partout ailleurs en Suisse alémanique, c'est l'anglais qui est privilégié.

Obligation des cantons envers les langues

Si certains cantons devaient bannir l'enseignement d'une deuxième langue étrangère à l'école primaire, la Confédération pourrait rappeler à leur devoir les frondeurs. Ceux-ci sont liés par le concordat suisse sur l’harmonisation de la scolarité obligatoire (HarmoS), l'article dans la Constitution et la loi fédérale sur les langues nationales.

Si rien ne bouge d'ici l'été 2015, la Confédération interviendra et rappelera que les règles sont valables pour tous. Christian Amsler aimerait éviter d'en arriver à cette extrémité car une renonciation des cantons à la stratégie des langues de la CDIP aurait des conséquence pour le Programme scolaire 21 en Suisse alémanique qui doit être présenté fin juin. «Dans ce cas, nous adapterons le plan d'études», estime Amsler.