Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 14 janvier 2014

Tesla, une voiture électrique reine au pays du pétrole


Testa Model S


En Norvège, les automobiles sans essence produites par l'entrepreneur américain Elon Musk enregistrent des ventes record. Reportage sur ce paradoxe dans un e-parking d’Oslo.

«Tesla? Mais c’est l’homme qui créait des éclairs!» Quand, au courant d’une discussion, j’apprends le succès fulgurant de la vente de voitures Tesla en Norvège, un roman paru il y a quatre ans ressurgit instantanément dans mon esprit: «Des éclairs», de l’écrivain français Jean Echenoz. A sa lecture, j’avais eu un coup de foudre pour son héros, Nikola Tesla, cet ingénieur serbe passionné par l’électricité.

Une célèbre voiture électrique américaine porte aujourd’hui le nom de ce scientifique, qui mourut ruiné à New York en 1943, spolié de la majorité de ses inventions — il déposa quelque 700 brevets — par des jaloux, dont Edison, et des financiers plus pragmatiques que lui. «Le courant alternatif. La radio. Les rayons X. L’air liquide. La télécommande. Les robots. Le microscope électronique. L’accélérateur de particules. L’Internet»: Jean Echenoz énumère là quelques découvertes dont la paternité n’est pas étrangère à Tesla. Son utopie ultime? «Electriser la planète», c’est-à-dire «transmettre une énergie universelle sans que cela coûte rien à personne».

«Nikola Tesla serait ravi de conduire une Tesla s’il vivait maintenant», affirme Elon Musk, CEO de Tesla Motors, le constructeur automobile de Palo Alto, dans la Silicon Valley, qui s’est emparé du nom de ce génie pour concrétiser sa propre utopie. Soit vendre des voitures écolos luxueuses — dès 80′000 euros. Le Prince Albert II de Monaco, le chanteur Bono ou encore le coureur de Formule 1 Damon Hill ont déjà exprimé leur admiration pour ces «mutantes» de la route.

Le magazine américain des consommateurs «Consumers Reports» a attribué au modèle Tesla S pas moins de 99 points de satisfaction sur 100 en fin d’année dernière, un score encore jamais atteint par une autre automobile. Dans son premier numéro de l’an, «Time» fait figurer la «Tesla Model X» parmi les plus grandes promesses technologiques de 2014. L’utopie de la firme californienne se concrétise.

Si les Tesla sont encore rares en Suisse, il est en revanche impossible de ne pas apercevoir ces élégantes séductrices de l’environnement à Oslo. La capitale norvégienne concentre le plus grand nombre de Tesla au mètre carré de la planète. La raison en est simple: nulle part ailleurs, les propriétaires de véhicules électriques ne jouissent d’autant de privilèges. En matière de mesures incitatives à l’achat d’une voiture sans hydrocarbure, le pays du pétrole a frappé très fort.

Parmi celles-ci, on trouve l’exemption de la TVA (25%) et de la taxe routière annuelle lors de l’achat d’un modèle électrique, un avantage fiscal très attrayant (134′000 dollars de déduction d’impôts pour les propriétaires d’une Tesla S), la gratuité des péages urbains, parkings publics, ferrys et tunnels, la possibilité d’emprunter les couloirs des transports collectifs, enfin un dense réseau de bornes très performantes… Sans oublier, pour les propriétaires de Tesla, recharge gratuite à vie! Résultat: depuis septembre dernier, les Tesla S sont en tête des ventes d’automobiles dans le royaume scandinave, où les voitures électriques représentent 8,6% du parc automobile (contre 0,04% en Suisse).

En Norvège, le symbole de la réussite passe désormais par une Tesla dans son garage. Jan, un quadragénaire qui a parqué sa modeste Peugeot électrique entre deux Tesla sur ce parking d’Oslo qui compte une vingtaine de bornes de rechargement, m’explique ainsi qu’il rêve de pouvoir troquer cette dernière contre une Tesla…

Justement, à quoi ressemble donc le propriétaire norvégien d’une telle voiture électrique? Silencieusement arrive et se gare une Tesla noire, conduite par un jeune homme en parka. «Je suis fier de faire partie du changement, dit-il. Je roule sans polluer. Avec environ 520 kilomètres, j’ai une grande autonomie et en matière d’accélération, il n’y pas mieux. Regardez le confort de l’habitacle! Mais surtout, je ne suis jamais coincé dans un embouteillage et je dispose toujours d’une place de parc même au cœur de la ville. Pour moi, ne pas devoir m’énerver a un prix inestimable! Le seul inconvénient c’est que les piétons ne m’entendent pas arriver, je dois donc en tenir compte.»

Et en Suisse? A la pointe du combat pro-voitures électriques, les Verts et l’association e’mobile s’expriment en faveur d’un parc automobile 100% écologique d’ici à…2050. La Norvège a déjà pris une bonne longueur d’avance.